De retour à la maison!
Par Lynda Ouellet
À la Maison symphonique ce mercredi 10 avril, l’exceptionnel Maestro Kent Nagano nous revient et nous amène avec lui pour une soirée romantique et énergique. Au programme, Les noces de Ygor Stravinsky et L’héroïque Symphonie nº 3 de Beethoven promettent une écoute attentive de ces deux œuvres magistrales.
Les noces, beauté!
En première partie, vingt-quatre minutes et quatre tableaux pour Les noces du compositeur Stravinsky. C’est l’histoire un peu triste d’un mariage arrangé. On débute un peu mélancoliquement avec Une tresse et une joie romantique s’installe Chez le marié, Le départ de la mariée et pour la finale, Le repas de noces. Les quatre pianos donnent puissance à cette œuvre russe créée entre 1914 et 1923.
Andrew McGill qui assure le poste de chef de chœur de l’OSM a merveilleusement compris et transmit le défi de cette œuvre à son groupe. Les spectateurs sont sans mots. On assiste à une prestation spectaculaire et extrêmement précise du chœur de l’OSM qui maitrise les grandes complexités de la partition. Ils se sont harmonieusement intégrés aux quatre solistes.
Les musiciens, quatre pianos et les percussions transcendent leurs instruments afin de permettre aux quatre artistes de s’éclater. Louise Kemény (soprano), Ema Nikilovska (mezzo-soprano), Andreas Conrad (ténor) et Matt Boehler (basse) tout en présence enchantent la salle.
Toute une histoire cette Symphonie no 3!
En deuxième partie, après la reconfiguration de la scène pour accueillir l’orchestre au complet, c’est L’héroïque Symphonie n°3 de Beethoven. Un rapide tempo avec alternance de cadence évoque une lutte contre l’ennemi. S’ensuit la marche funèbre qui nous amène vers le dénouement. L’époque trouble est illustrée par un rythme parfois vif, gracieux, ralenti. On y entend de multiples variations. Cette symphonie devait célébrer Napoléon Bonaparte que Beethoven admirait jusqu’à ce qu’il se proclame empereur. On prétend que Beethoven rend alors hommage au prince Louis-Ferdinand de Prusse qui mourut en héros lors d’une bataille à l’âge de 33 ans.
Il fallait voir la complicité entre les musiciens de l’orchestre et le maestro Nagano. L’orchestre a joué avec passion. Les cordes expansives et la force des contrebasses ont permis aux hautbois, bassons et clarinettes de s’exprimer voluptueusement. Cette calme puissance est une signature de notre OSM. Ce plaisir évident a amené une prestation extraordinaire et près de la vision de Beethoven de la Symphonie n°3. Le public a été partie prenant de cette communion musicale ce soir.
Maestro Nagano, dirige avec une telle aisance qu’on se demande s’il est le spectateur lui-même de son propre jeu. Il cite : « Avec l’orchestre symphonique, c’est presque l’idéal qui est atteint ». Revenez plus souvent à la maison cher Maestro!
Ces articles pourraient vous intéresser :
Songe à l’italienne – Maison symphonique
OSM : Rafael Payare et la troublante Symphonie no 8 de Chostakovitch