Une proposition moderne
Par : Sylvie Tardif
La mégère apprivoisée de William Shakespeare nous était proposée à la Cinquième Salle de la Place des Arts les 14 et 15 octobre derniers. Dans une excellente traduction de François-Victor Hugo, la pièce est adaptée et mise en scène par Martin Lavigne. L’une des premières comédies romantiques de Shakespeare nous parle d’amour, bien entendu, des jeux de séduction, mais également de la liberté des protagonistes pour qui le sentiment amoureux n’est pas négociable. Cette thématique de l’indépendance rend cette pièce intéressante encore aujourd’hui.
Le jeu traditionnel des comédiens était soutenu par un habillage musical très contemporain, ponctué de chansons originales, un mélange des styles qui aurait certainement plu à Shakespeare.
Il convient de noter la voix de Jean-François Poulin qui gagnerait à être utilisée davantage. Le comédien, chanteur et musicien cumule des talents qui ont fort bien servi la pièce. Il ne faut jamais hésiter à dépoussiérer les classiques pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Catharina, interprétée par Amélie Clément, était convaincante en femme indépendante, allergique à toute soumission. Petruchio, interprété par Charles Brien, était à la hauteur de sa partenaire de jeu. De l’intensité des émotions de colère à la dynamique des corps dans les duels d’épée ou les déplacements à la course sur scène, ces comédiens ont offert une belle performance. Le deuxième couple de la pièce, Bianca et Lucentio, était également fort bien interprété par Charlène Beaubien et Kevin Tremblay dont on a remarqué la subtilité des émotions qui passaient sur son visage. La carrière de ce jeune comédien est à suivre.
La mégère apprivoisée sera présentée dans différentes salles du Québec à l’automne 2024 ainsi qu’à l’hiver et au printemps 2025. Si cette proposition vous intéresse, n’hésitez pas à consulter la programmation de votre théâtre local.
Crédit photo : Gabriel Talbot/Mattv