Un doublé réussi pour le chorégraphe Edward Clug
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Par Myriam Bercier
Jeudi le 3 octobre 2019, les amateurs de ballet se sont donnés rendez-vous à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts pour assister à la première de Carmina Burana et Stabat MATER des Grands Ballets canadiens. Avec une chorégraphie signée Edward Clug, la saison 2019-2020 des Grands Ballets canadiens prend son envol de manière élégante et époustouflante. Cette production réunit plus de 150 artistes, soit 40 danseurs, 70 musiciens de l’Orchestre des Grands Ballets (sous la direction de Dina Gilbert, qui a été chef assistante de l’Orchestre symphonique de Montréal et de Maestro Kent Nagano), 40 choristes et 3 solistes : la soprano Aline Kutan, le ténor Spencer Britten et le baryton Dominique Côté.
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Les œuvres derrière le spectacle permettent de toucher plusieurs thèmes contrastants, notamment l’amour, la douleur, les plaisirs de la vie et la souffrance. Ces thèmes sont perceptibles notamment grâce aux danseurs. En effet, la lenteur de certains de leurs mouvements illustrent que cela nécessite beaucoup de technique et de forme physique, malgré l’apparente facilité. L’effet de plusieurs dizaines de corps bougeant au même moment crée un effet très impressionnant et très esthétique. Leurs mouvements se font parfois plus tendres, parfois plus durs, et cela permet de créer une pièce unique, fluide, romantique et épatante. Le jeu de couleur des costumes, notamment dans la deuxième partie Carmina Burana, offre un coup d’œil hypnotisant, surtout lors de mouvements simultanés. Les prouesses auxquelles se prêtent les danseurs impressionneront beaucoup le public, qu’il y soit habitué ou non.
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La musique ajoute aussi aux thèmes du spectacle. Le chœur, présent seulement dans la deuxième partie du spectacle, est très présent, efficace et juste. Il apporte beaucoup de profondeur à ce que les danseurs effectuent sur scène. Le fait que les danseurs bougent lorsque les hommes du chœur, situé à la droite de la scène, chantent et que les danseuses bougent au son des voix féminines du chœur apporte une touche très singulière et agréable. Lorsque les voix s’unissent, les danseur.se.s bougent tous ensemble et nous offrent une performance à couper le souffle. Que dire, d’ailleurs, des performances de solistes? Ils sont un très bel ajout à ce spectacle. De plus, la chanson O Fortuna, qui ouvre et clôt la partie de Carmina Burana, se prête très bien au ballet et donne un résultat assez épique.
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Le décor apporte aussi beaucoup de profondeur à la compréhension de cette pièce. Pour Stabat MATER, il suffit de penser à cette séquence où un danseur est enrubanné autour d’une structure de bois mise à la verticale, restreignant ainsi les mouvements du danseur. Lorsqu’on sait que le chorégraphe a voulu offrir sa réflexion sur le quotidien de la femme et de l’homme contemporains, cette scène prend tout son sens. Pour Carmina Burana, le chorégraphe a mis en place une immense structure circulaire au-dessus de la scène pour représenter le cycle de la vie, orbite autour duquel les danseur.se.s tournoient et qui les retient parfois. C’est vraiment la pierre angulaire de cette deuxième partie, et cela crée un coup d’œil qui surprendra et impressionnera le spectateur sans conteste.
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Le spectacle s’est terminé sur une ovation bien sentie de la part du public. Serez-vous les prochains à ne pas vouloir cligner des yeux pour ne pas manquer un seul mouvement?