Avec trois Félix, Les Cowboys Fringants triomphent
© L’animateur de la soirée, Pierre Lapointe. Crédit – ADISQ
Par : Myriam Bercier
Le 16e Premier Gala de l’ADISQ, diffusé à 20h sur les ondes de Télé-Québec et animé une fois de plus par Pierre Lapointe, a couronné pas moins de 21 artistes québécois le mercredi 28 octobre dernier.
C’est en direct d’un Théâtre Corona de Montréal vide que Pierre Lapointe a ouvert les festivités, COVID-19 oblige. Son veston noir pointu et lui ont tenu à préciser qu’il n’y avait pas de public, que les artistes ne viendraient pas chercher leur prix et que ce n’était pas en direct, mais bien préenregistré. Dans une entrevue avec Catherine Richer au 15-18 de Radio-Canada, l’artiste a expliqué qu’« il a prononcé les noms de toutes les personnes finalistes pour s’assurer de garder le secret jusqu’au dernier moment. » Ces derniers ont tous filmé un vidéo de remerciement qu’ils ont envoyé ensuite à l’ADISQ. Il n’y a que le réalisateur, le monteur et les responsables de la production de l’ADISQ qui savent qui gagne, mais pas moi
a expliqué l’animateur de la soirée.
Ce dernier a vraiment insisté sur l’importance de célébrer le meilleur de la musique québécoise, peu importe le contexte, peu importe les défis que la COVID-19 a pu apporter au monde artistique (et au monde en général bien entendu). Suite à un discours bien senti et obligatoire sur l’année 2020 et son lot de défis, Pierre Lapointe a parlé du retour tant attendu des artistes à leur public. « Avant de devenir trop émotif, je vais me réfugier dans le protocole et y aller avec des remises de prix » a-t-il lancé à la fin de son monologue.
Une nouvelle formule intéressante
Ce gala aurait rapidement pu se transformer en soirée un peu longue et insipide, mais non. Le contexte de COVID-19 et le fait que les remerciements soient déjà enregistrés m’ont semblé donner un second souffle à cette soirée. Dans un gala, rien n’est pire que des remerciements qui s’étirent sans possibilité d’y mettre fin. Là, des vidéos déjà enregistrées et une possibilité de couper au montage ont fait des miracles, selon moi, quant à la durée.
De plus, des prestations sont venues rythmer le tout. On a pu entendre notamment le groupe Salebarbes, les Hay Babies, Cindy Bédard, Matt Lang, Sarahmée, Miro, Nomadic Massive, Nikamu Mamuitun, Fouki, Alicia Moffet et P’tit Belliveau, dont la musique a été choisie « parce qu'[elle] est bonne, mais aussi parce qu’il nous fait sourire, et en ce moment on en a bien besoin » a expliqué Pierre Lapointe avant la prestation.
© Nikamu Mamuitun, Crédit – ADISQ
Durant la soirée, Pierre Lapointe s’est entretenu avec la chanteuse de jazz et ancienne candidate à La Voix, Dominique Fils-Aimé, quant à son expérience du Premier Gala de l’an dernier. Effectivement, l’année dernière marquait son premier Félix pour Album de l’année – Jazz. Elle a par la suite présenté trois catégories, dont Album de l’année – Jazz.
Une Roxane Bruneau visiblement heureuse et fidèle à elle-même est venue rejoindre l’animateur devant la Place-des-Arts pour présenter quelques prix ainsi que la Bourse Telus Ma première nomination à l’ADSIQ qu’elle a déjà gagné. Des 26 participants en lice, la bourse est allée au groupe de musique traditionnelle Le diable en cinq.
Les gagnant(e)s de la soirée :
Album de l’année – Alternatif : Des feux pour voir, Marie-Pierre Arthur
Album de l’année – Anglophone : Wave, Patrick Watson
Album de l’année – Autres langues : Nikamu Mamuitun-Chansons Rassembleuses, Collectif d’artistes
Album de l’année – Choix de la critique : Des feux pour voir, Marie-Pierre Arthur
Album de l’année – Classique Orchestre et grand ensemble : Pulsations, Angèle Dubeau & La Pietà
Album de l’année – Classique Soliste et petit ensemble : Chopin: Ballades et Impromptus, Charles Richard-Hamelin
Album de l’année – Country : Si on y allait, Patrick Norman
Album de l’année – Instrumental : LEN, Gregory Charles
Album de l’année – Jazz : Migrations, Jacques Kuba Séguin
Album de l’année – Meilleur vendeur : Les Antipodes, Les Cowboys Fringants
Album de l’année – Musiques du monde : Kora Flamenca, Zal Sissokho
Album de l’année – Réinterprétation : En attendant Noël, Isabelle Boulay
Album de l’année – Rock : Les Antipodes, Les Cowboys Fringants
Album de l’année – Traditionnel : Live au Pas Perdus, Salebarbes
Album ou DVD de l’année – Jeunesse : Arthur L’aventurier au bout du monde en Australie (DVD), Arthur L’aventurier
Artiste de l’année ayant le plus rayonné hors Québec : Alexandra Stréliski
Spectacle de l’année – Anglophone : Wave, Patrick Watson
Spectacle de l’année – Autres langues : The Ballad of the Runaway Girl, Elisapie
Spectacle de l’année – Humour : Au pic pis à pelle, Sam Breton
Spectacle de l’année – Interprète : Véronic DiCaire en Spectacle, Véronic DiCaire
Vidéo de l’année : L’Amérique pleure, Les Cowboys Fringants
Le Premier Gala de l’ADISQ de 2020 en chiffre:
Les Cowboys Fringants ont mis la main sur leur 13, 14 et 15e Félix ce soir grâce notamment au prix Vidéoclip de l’année, qui leur avait été accordé la dernière fois en 2006 pour Plus rien.
Véronic DiCaire y a gagné son premier Félix, tout comme Zal Sissokho.
Alexandra Stréliski, qui avait déjà le vent dans les voiles l’année passée avec ses trois Félix gagnés, en a obtenu un quatrième à cette soirée.
Charles Richard-Hamelin a obtenu son 5e Félix en carrière, tout comme Gregory Charles, qui n’avait pas gagné de Félix depuis celui d’Interprète de l’année en 2008.
Angèle Dubeau a vu son 44e album en carrière lui permettre de recevoir son 11e Félix.
Isabelle Boulay et ses 19 Félix ont conservé leur place dans le top 5 des artistes avec le plus de Félix gagnés en carrière.
Patrick Norman a gagné son 6e Félix en carrière, son dernier remontant à 2007 dans la catégorie Hommage.
L’album The Ballad of the Runaway Girl d’Elisapie lui a permis de compléter son tour du chapeau de trois Félix pour cet album depuis l’année dernière
Patrick Watson a reçu son 10e Félix en carrière grâce à ses deux prix obtenus au Premier Gala.
Marie-Pier Arthur a aussi mis la main sur deux Félix à ce gala, lui permettant de monter à trois son nombre de Félix en carrière.