De belles confidences parmi les gagnants
©François Daoust/MatTv.ca
Par : Alizée Calza
Grand gagnant du prix Spectacle d’humour meilleur vendeur, François Bellefeuille a tout de suite annoncé qu’il ne garderait pas son Olivier, mais comptait le mettre aux enchères pour ramasser de l’argent pour l’organisme CALACS. L’humoriste a promis d’accoter le montant et a proposé au festival Juste pour rire de faire de même pour ramasser plus d’argent encore.
« Je suis très content [d’avoir cet Olivier], car il va servir pour une cause essentielle. Et j’espère qu’on va parler de plus en plus de l’organisme CALACS, parce que moi-même j’en ai entendu parler il y a seulement quelques jours.
Je me suis donné une limite de 5000 $ pour accoter le montant parce que, à un moment donné, c’est Noël et ma carte de crédit est déjà loadée, mais j’espère que les enchères vont monter vraiment haut parce que c’est pour une bonne cause et c’est le seul Olivier qui mérite d’être dans une autre maison que celle d’un humoriste. J’ai gagné le show le plus populaire, mais j’ai entendu les rires et j’ai tellement eu de fun que je n’avais pas vraiment besoin d’un trophée pour me le rappeler. Ça a comme stimulé ma pensée pour me dire qu’est-ce que je vais faire de ce trophée-là. »
Simon Leblanc et Olivier Thivierge, grands gagnants de l’Olivier Auteur de l’année spectacle d’humour, semblaient encore surpris de leur succès.
« Quand on a commencé à travailler sur le spectacle, on se concentrait à faire le meilleur show possible, mais on ne savait pas comment la réponse allait s’organiser dans le public. Finalement, le monde a adhéré à ce qu’on faisait, et je suis content. Je n’avais aucune attente, je me suis toujours dit avec ma femme, ma gérante, si on vend plus que 5000 tickets c’est une réussite, et là on est rendu à 100 000 et je me sens comblé.
Là je fais le deuxième à partir de février et j’ai bien hâte. Celui-là, je le finis le 21 janvier et le deuxième je le commence en février. On ne prend pas de congé. Je ne sais pas à quoi m’attendre, mais ce qui est le fun, c’est que le deuxième, on a déjà 40 000 tickets de vendus et le show n’est pas commencé. Je n’ai pas d’attente, mais je suis surpris de voir que le monde embarque déjà.
Sinon, j’ai décidé de donner mon Olivier à Oli, mon auteur, parce que les auteurs sont méprisés dans le milieu de l’humour, ils ont peu de reconnaissance pourtant ce sont eux qui supportent l’industrie. En fait, ce n’est même pas que je lui donne, c’est lui qui l’a gagné. »
Les Appendices ont avoué en salle de presse avoir compris pendant la soirée qu’ils allaient recevoir l’Olivier pour la série télé humoristique de l’année.
« On était pas mal en avant, proches de la scène. On s’y attendait géographiquement. On ne s’y attendait pas avant d’entrer dans la salle, mais en entrant on s’est dit qu’on avait de bonnes chances. On était assis, mais on ne touchait pas la chaise. On se dit souvent que ça va être Infoman, puis ça faisait quelques années que c’était Like-moi! Nous ça fait quelques années qu’on est là. C’est peut-être aussi l’Olivier de »c’est fini, mais on vous aime la gang. »
Ce n’est pas vraiment fini, parce qu’il y a deux spéciaux qui s’en viennent et sinon y’a d’autres projets secrets, mais, après ça, on va continuer de travailler ensemble. Ce n’est pas la fin, c’est un nouveau début. »
Pour ce qui est de partager la statuette, le groupe d’humoristes avait quelques idées…
« Ça coûte assez cher de gagner un Olivier quand on est autant. On va être obligés de le casser en morceaux. On pensait le faire fondre pour faire des billes de plomb à partager. »
Charles Dauphinais était content de remporter l’Olivier du Metteur en scène de l’année et que son travail dans l’ombre soit reconnu.
« Je suis très heureux, je suis heureux pour le spectacle aussi, qu’un élément du spectacle puisse être reconnu. Je suis content pour Pierre parce qu’il a travaillé très fort là-dedans et ce prix-là y’a une partie vraiment importante à lui. Je suis content parce que c’est un spectacle dont je suis fier.
Ma place est en bas de la scène à diriger et à aider l’humoriste, c’était drôle de me retrouver sur scène. En plus, c’est mon premier spectacle d’humour, j’avais jamais fait ça. Ça a été une expérience vraiment passionnante. J’ai pas [de projets en humour] qui s’en viennent nécessairement là, mais je suis toujours intéressé à travailler dans le domaine. »
Grand gagnant du gala, Julien Lacroix n’a pourtant pas eu un parcours d’humour habituel.
« Je pourrais pas dire si mon parcours atypique a rendu les choses plus difficiles, mais c’est différent c’est sûr. Je pense que c’est le début qui est plus difficile parce que quand tu sors de l’école de l’humour t’existes, tu es quelque chose, t’es une entité. Quand tu commences dans les bars et sur Internet personne ne te prend vraiment au sérieux. On est un million, Internet c’est gros, les bars c’est gros, mais je pense que je ne serais pas l’humoriste que je suis si j’avais été à l’école de l’humour. Peut-être que je serais meilleur, je ne sais pas, mais je pense que ça crée un humoriste différent.
J’avais fait les auditions, mais ça n’avait pas marché. J’en ai gardé aucune rancune. J’ai un peu la tête dure donc je me suis dit que j’allais faire ça par moi-même. J’ai fait mon show solo, j’ai vendu mes billets sur le Web, j’ai joué dans les comédies clubs, j’ai rodé. Gagner les Olivier, c’est un rêve surtout que j’étais contre Louis-José Houde. Je suis vraiment fier. »
Mike Ward, gagnant du nouvel Olivier du Podcast humoristique de l’année, était content que cette catégorie existe enfin.
« Je suis content qu’il y ait un trophée pour le podcasting et que ce soit un trophée de podcast et non de baladodiffusion parce que le podcasting c’est super populaire partout sur la Terre, on dirait qu’au Québec on est un peu en retard avec ça. Je suis content qu’enfin il y ait plus de podcast. Gagner un prix ça veut rien dire. J’aurais aimé mieux que 3 Bières gagne étant donné que pour eux ça pourrait plus les aider que moi, mais je suis content de gagner et d’être là.
À l’époque, je me suis lancé là-dedans parce que je trouvais qu’au Québec, il y avait beaucoup de fans d’humour, mais pas beaucoup de connaisseurs d’humour. La première version c’était pour que les fans d’humour comprennent vraiment c’est quoi le travail d’humoriste, et mon podcast a vraiment changé avec le temps. Il est moins sérieux qu’il l’était au début, là c’est plus anecdotique, je pense qu’il est meilleur qu’il ne l’était au début. Je sens que maintenant j’ai moins besoin de faire un podcast éducatif. Sous écoute c’est du bon divertissement je trouve. »
Billy Tellier tenait à remercier son équipe pour l’Olivier de Capsule ou sketch radio humoristique de l’année
« Ce qui m’aide à me lever le matin, c’est une belle équipe. C’est ma deuxième famille, fait que quand c’est novembre, qu’il fait noir, qu’il y a des scandales et que tu trouves ça difficile, eux t’aident à te lever, à te donner un petit coup de pied et tu sais qu’ils seront derrière toi et qu’ils vont avoir du fun.
Ça ne m’empêche vraiment pas de remonter sur scène. J’ai fait ça pendant ma première tournée quand j’étais en show. J’ai continué à faire des shows tout ce temps-là. Au contraire, ça me permet d’écrire chaque jour, j’ai vraiment une discipline, je n’ai pas le choix, parce que c’est non stop. Donc je pense que ça continue de garder mon cerveau actif. On va me revoir sur scène vers 2018-2019, je n’ai pas de date précise, mais c’est sûr. »
Pierre Hébert était très heureux de remporter le prix dans la catégorie Spectacle d’humour de l’année avec Le goût du risque.
« C’est une surprise. On souhaitait l’Olivier, on l’espérait, mais ce n’est pas nous qui décidons. J’étais dans une catégorie avec des gens que j’admire, des gens qui travaillent fort, y’a pas un show en nomination qui n’était pas bon et y’a pas un show qui n’aurait pas mérité de gagner. Pour la suite, on a des spectacles jusqu’en 2019 et le restant je le passe avec ma famille. »
François Morency qui a ouvert le Gala avec brio a gardé la tête froide.
« Tout le monde qui me croise n’a que des bons mots sur l’ouverture particulièrement qui a bien scoré, mais ça a été un numéro qui n’a pas été facile à écrire. Juste à me brancher »qu’est-ce que je veux dire », de 1 et comment le dire. Y’avait deux personnes en moi qui s’astinaient, y’a l’humoriste qui peut aller beaucoup plus loin que l’animateur. L’animateur parce qu’il donne le ton, il est obligé à une certaine retenue, l’humoriste peut péter sa coche, mais moi je suis responsable du show dans son ensemble. Donc il fallait dès le départ que je fasse rire beaucoup et qu’à la fin je dise quelque chose. J’y suis allé avec mon honnêteté. À la fin, ce n’est pas l’animateur, ce n’est pas l’humoriste, c’est le gars qui a parlé. Je connais deux des victimes et je veux être capable de les recroiser après le gala et les regarder dans les yeux sans avoir honte d’une joke facile que j’aurais faite. »
Sur le fait qu’aucune femme n’ait gagné à part Mariana Mazza, l’humoriste a détruit la thèse de complot.
« J’ai perdu plusieurs fois. C’est poche. Mais la seule chose que ça change par expérience, c’est ton ego. Ça ne change pas tes ventes de tickets, tes cotes d’écoute, ça fait juste que tu passes un meilleur Noël. Mariana a une carrière fulgurante, il est arrivé ce qui devait arriver pour l’Olivier de l’année. Pour le reste, c’est des grilles d’évaluation. Si elle avait perdu ses quatre trophées aux mains de la même personne, j’aurais eu des doutes, mais ça a été tellement varié… »
Crédit photo : François Daoust / MatTv.ca
Texte révisé par : Annie Simard