Un rendez-vous intime qui décoiffe!
Crédit photo: ©Myriam Frenette / Zoofest
Par: Anny Lemire
Quand je pense aux Mean girls, la première image qui me vient en tête est celle de Rachel McAdams dans le rôle de la tyrannique Regina George dans le film de 2004 réalisé par Marc Waters avec un scénario de Tina Fey. Mais le 17 juillet dernier, ce n’était pas Regina George et sa bande qui s’attaquaient aux planches du Zoofest, c’était nulle autre que Coco Bélliveau et son groupe de rebelles!
À partir de 22h30, le Cabaret du 4e au Monument-National s’est transformé en cour d’école afin d’accueillir les cinq humoristes présentant chacun un mini numéro avec des styles différents. Allant du stand-up, à la musique et aux one-liners, on ne peut nier que le spectacle faisait preuve d’une grande variété amenant ainsi un vent de fraîcheur qui venait décoiffer ces « adolescentes de 16 ans ». Dès que le spectacle commence, nous avons déjà une bonne idée du rythme de celui-ci. Les cinq humoristes (Emma Berthou, Léa Stréliski, Eve Côté, Coco Bélliveau et Madeleine Pilote-Côté) entrent en scène sur des airs de rap badass qui a pour effet de réveiller la foule. Les Mean Girls retournent ensuite en coulisse, laissant Coco seule sur scène : c’est elle qui a la lourde tâche d’animer le tout. Munie de sa canette de bière, elle entreprend de nous présenter le spectacle en général et débute son numéro, un stand-up bien classique, qui réussi à faire décrocher quelques rires. Elle jasede tout et de n’importe quoi, mais surtout de son ancien copain, à qui elle avait réussi à faire croire qu’il louchait. Quand même tout un exploit!
Crédit photo: ©Myriam Frenette / Zoofest
Madeleine Pilote-Côté enchaîne en faisant une entrée sur scène d’un pas rapide et décidé et on peut en dire autant de son segment du spectacle. Ne vous laissez pas berner par son visage d’ange, elle est impitoyable, et elle s’assume! Madeleine s’amuse à nous servir des one-liners très crus et divertissants. Malgré quelques lignes un peu moins réussis, ce qui semble déstabiliser légèrement l’humoriste face au manque de réaction, on est carrément pris d’assaut par une vague de blagues à caractère douteux qui font vivement réagir la foule. Celle-ci se retrouve alors divisée entre les éclats de rire et les « ONNNN », cette onomatopée qui traduit l’indignation face à une blague plus offensante. Quand elle retourne dans les coulisses, elle semble satisfaite de sa performance, le public quant à lui, l’est définitivement.
Pour sa part, Emma Berthou a choisi de nous présenter son numéro en chanson. Accompagnée de sa guitare, elle clame son amour à un garçon avec humour. C’est la seule qui sera accompagnée par toutes les Mean Girls pendant sa partie. Celles-ci s’occupent de faire les chœurs de la chanson. Très mignonne, Emma a une toute petite voix encore plus mignonne, mais la chanson en tant que telle ne l’est pas du tout et on comprend bien vite qu’elle a bel et bien sa place au sein du groupe de filles. Léa Stréliski, quant à elle, nous livre un morceau sur la maternité. Fertile comme tout (selon ses propres dires) et ayant déjà des enfants, ce numéro s’avère parfait pour elle. Le public s’esclaffe bruyamment sur plusieurs blagues et on voit bien que c’est dans la poche pour elle!
Finalement, c’est au tour d’Eve Côté. Pétillante, une présence sur scène du tonnerre, elle s’approprie avec brio son numéro. « Quoi? vous ne me connaissez pas? C’est moi qui a joué la Vierge Marie […]. À Gaspé, je suis super connue! » s’exclame-t-elle en commençant, ce qui accroche le public d’une manière incroyable. Débordante d’énergie, elle continue en nous expliquant son parcours scolaire des plus éclectique. Eve Côté a également fait partie du spectacle Les Grandes Crues couvert par MatTV (l’article est ici) au début du mois. J’ai tout simplement adoré ce petit bout de femme.
Manquant un peu du mean qui constitue les Mean Girls, le spectacle aurait pu jouir d’un public plus attentif, s’il avait été présenté un peu plus tôt. Les humoristes présentes sur scène étaient superbes, mais on ne les sentait pas encore tout à fait à l’aise avec leur segment respectif. Quelques décrochages sont survenus, mais les filles ont réussi à les insérer subtilement dans la mise en scène. L’heure passe tout de même à une vitesse fulgurante et le spectacle est en somme bien. Il reste encore deux représentations à donner soit le 20 et le 21 juillet. (Billets disponibles sur le site web du Zoofest.)
Texte révisé par : Matthy Laroche