Quand Malika Tirolien et l’Orchestre National de Jazz font vibrer la 5e salle
Par : Luc Lecavalier
La chanteuse originaire de Guadeloupe Malika Tirolien était de passage à la Place des arts pour présenter son plus récent album Higher, sorti en 2021, réarranger à l’orchestre par Jean-Nicolas Trottier pour une collaboration exceptionnelle avec l’Orchestre National de Jazz. Pour ce court passage, la chanteuse de R&B, soul et jazz s’est assurée de donner une performance enlevante et empreinte de réconfort; de quoi faire oublier les tempêtes de neige!
Auteure-compositeur-interprète établie et nominée au Grammy Awards, Malika présente un nouveau genre avec cet album, le Highsoul. Mélangeant R&B, soul, jazz et hip-hop, l’album aborde plusieurs thèmes chers à la chanteuse. Un genre de musique qui implique d’avoir le rythme du hip-hop et d’avoir une tessiture de voix qui porte.
Une chanteuse remarquable
Très vite, on remarque que ce n’est pas un problème pour Malika Tirolien! Le spectacle débute sur les notes de l’Orchestre National de Jazz et du groupe de musiciens et choristes avant que la chanteuse, vêtue d’une robe noire somptueuse aux ornements dorés et couvre-chef bien visible dans le style des chanteuses de cabaret, ne fasse son entrée avec son « Bonjour Montréal » le plus chaleureux.
Celle qui est décrite comme « Un trésor trop bien caché » par Le Devoir plaît et gagne en vigueur au fur et à mesure du spectacle. On remarque la douceur de sa voix pour les chansons plus tendres et pop, ce qui ne l’empêche pas d’être intense, affirmée – et déhanchée – pour ses chansons les plus rythmées. La charismatique Guadeloupéennes aime aussi interagir avec le public, en l’invitant à chanter sur quelques morceaux et en narrant le sujet de ses chansons, comme pour Forgiveness : « Parce que j’ai toujours de la misère à pardonner…mais j’ai beaucoup travaillé là-dessus! »
Au pays de la Guadeloupe (et du jazz)
Mais tout ne tourne pas autour de l’artiste principal, car que serait le jazz sans ses musiciens. On a droit à des solos de guitare, de clavier, de saxophone ainsi que de trois choristes qui enrichisse les mélodies.
L’Orchestre est remarquablement bien adapté au style de musique et les musiciens ont droit à leurs moments forts, donnant un show parfois pop et parfois plus expérimental et psychédélique. Pour le morceau Oliassa, chanson parue sur son premier album et d’ordinaire jouée qu’ avec des chœurs, les musiciens de groupe se retire et laisse toute la place à la voix de Malika, aux choristes et à l’ONJ. Le résultat est spectaculaire et en ébahit certains dans la salle!
La répartition homogène des musiciens sur la scène et l’influence afro-américaine rappelle les scènes des années 60 sur lesquelles performaient des artistes comme Ray Charles et Aretha Franklin. De quoi apporté une touche finale rétro et décontracté.
Malika Tirolien, c’est une artiste à découvrir. Pour les amateurs de jazz, visitez le site de l’ONJ pour connaître les spectacles à venir.