Ode à une chanteuse d’exception
Par : Marie-Christine Jeanty
Sophie Faucher voue une certaine fascination à la chanteuse d’opéra Maria Callas, dont le centenaire est célébré cette année. Après l’avoir incarnée dans Les leçons de Maria Callas il y a quelques années, la comédienne se glisse ici à nouveau dans la peau de la cantatrice dans la pièce Maria Callas, une voix pour être aimée, une œuvre qu’elle a coécrite avec Anne Bryan dans laquelle elle joue aux côtés de Marc Hervieux (celui-ci est également metteur en scène, une première dans sa carrière).
Considérée comme l’une des plus grandes voix de son époque, Maria Callas a laissé une trace indélébile sur la scène lyrique. Encore à ce jour, son legs est omniprésent, même s’il y a plus de 46 ans qu’elle est décédée. Avec Maria Callas, une voix pour être aimée, on plonge dans la fin de la vie de la cantatrice, alors qu’elle vit recluse dans son appartement parisien.
La visite de son pianiste accompagnateur Robert Sutherland (Dominic Boulianne) et de son grand ami Giuseppe Di Stefano (Marc Hervieux), un ténor avec lequel elle a livré son ultime tournée, l’amène à replonger dans les différentes époques de sa vie et de sa carrière. Avec ces deux complices, elle replonge dans ses enregistrements avec le prétexte partager ses souvenirs. Souvenirs de sa vie qui oscille douloureusement entre la gloire internationale et son amour brûlant pour Aristote Onassis, qui la quitta pour Jackie Kennedy, la jetant dans un immense chagrin dont elle ne se remettra jamais.
Si le spectacle est essentiellement une pièce de théâtre, l’art lyrique y trouve aussi bien sa place. Des enregistrements de Maria Callas, tirés d’archives, résonnent haut et fort dans la salle, puis Marc Hervieux se livre à quelques tours de chant en incarnant Di Stefano.
Malgré les longueurs (90 minutes), c’est un voyage fascinant que l’on fait à travers l’univers de Maria Callas. Cela donne envie d’en connaître davantage sur la vie de la Divina. Les autrices ont fait un travail incroyable afin de mettre en lumière l’être humain derrière ce personnage plus grand que nature. Cette histoire à la fois romanesque et déchirante est appuyée par la musique et des archives qui nous transportent au cœur même de l’univers de la passionaria.
Après Frida Kahlo Correspondance, Sophie Faucher relève ici, une fois de plus avec brio un défi à la mesure de son talent, aux côtés d’un Marc Hervieux se glissant passionnément et aisément dans la peau du ténor Di Stefano.
Le spectacle a été présenté les 19 et 20 septembre 2023 à la Cinquième Salle de la Place des arts dans le cadre d’une grande tournée québécoise qui les mène dans différentes magnifiques salles du Québec notamment l’Étoile du DIX 30, le Diamant de Québec et j’en passe.