Ou comment terminer le FIJM en beauté
Par : Mélissa Thibodeau
Matt Holubowski avait de quoi sourire samedi dernier. Alors qu’il présentait l’un des spectacles de clôture du 38e Festival international de jazz devant un Théâtre Maisonneuve affichant complet, il recevait plus tôt pendant la journée le prix de l’espoir du Festival d’été de Québec. On ressentait de la fébrilité mais bien de la bonne humeur de la part de cet auteur-compositeur-interprète, de quoi bien terminer la 38e édition du Festival international de jazz de Montréal.
Première partie : Helena Deland
C’est à la Montréalaise Helena Deland que l’on avait confié la tâche d’assurer la première partie. Discrète sans être effacée, cette auteure-compositrice-interprète à la voix claire, que l’on a connu au sein des formations Men I Trust nous propose un folk à fleur de peau et envoûtant.
Impressionnée par la salle comble, elle nous fait part de sa joie de pouvoir jouer dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal. Elle qui pensait, plus jeune, que c’était une marque de vêtements, tellement son père collectionnait les t-shirts à l’effigie de l’événement. Bien que je n’aie pas pu le voir, elle nous a assuré que ce dernier était dans la salle. On imagine qu’il portait son plus beau t-shirt cette soirée-là.
Ce mois-ci, l’artiste prendra part Dawson City Music Festival ainsi qu’au Calgary Folk Festival. De l’ouest, elle retournera dans l’est afin d’offrir quelques concerts en Gaspésie. Elle sera de retour à Montréal à temps pour le Mile Ex End Festival, en septembre.
Matt Holubowski
L’auditoire était surexcité. Avant même que le principal intéressé à la chevelure en broussaille ne fasse apparition sur scène, le théâtre croulait sous un torrent d’applaudissements qui ne se calme qu’avec les première notes de The Warden and the Hangman, qu’il interprète avec la violoncelliste Marianne Houle. Simon Angell (guitare), Marc-André Landry (basse) et Stéphane Bergeron (batterie) se joindront ensuite à eux pour la deuxième pièce Exhale/Inhale. Les violonistes Karine Lalonde et Geneviève Clermont arriveront plus tard.
Pendant que je me disais qu’il avait sûrement déjà écouté Jeff Buckley et Tallest Man on Earth dans sa vie, je remarque vers la fin de la troisième pièce, The Folly of Pretending, qu’une commotion est en train de se créer autour de la batterie. On comprend que le batteur avait des problèmes techniques. Holubowski nous rappelle que l’on a beau se préparer énormément avant le spectacle : « On n’avait pas prévu que Stéphane allait péter sa pédale. »
Ce contretemps lui permettra donc de nous mettre en contexte pour la chanson qui allait suivre, A Home That Won’t Explode. Inspirée par l’actualité, cette chanson vise à nous rappeler d’être conscient de notre chance de vivre dans un endroit à la situation géopolitique plus stable. Pour équilibrer le propos plus sombre de cette pièce, il a empoigné son ukulele, un instrument qu’il trouve un peu plus joyeux. Il le maîtrise d’ailleurs aussi bien que ses multiples guitares.
Il nous propose ensuite La mer/mon père avant d’accueillir sur scène son complice des premiers jours Connor Seidel, avec qui il interprétera Old Man. Seidel a d’ailleurs réalisé l’album SOLITUDES, paru en septembre dernier.
Photo : ©Frédérique Ménard-Aubin
S’enchaînent ensuite des pièces qui nous font traverser toute une gamme d’émotions. Allant des cauchemars à des souvenirs de voyages plus lumineux, Matt Holubowski a offert un concert qui aurait autant pu se prendre en automne tellement il porte à l’introspection. Ce paysage musical était magnifiquement complété par des ombres chinoises créées par l’équipe de Moongarden.
Matt Holubowski et ses musiciens terminent avec Undone. Ils quittent ensuite la scène. Le public en redemande. Les musiciens reviennent sur scène pour nous offrir Solitudes et The Weatherman avant de saluer la foule une dernière fois.
Maintenant qu’il a complété un événement aussi prestigieux que le Festival international de jazz de Montréal, que trame cet auteur-compositeur-interprète pour les prochains mois? Il oeuvrerait sur un mini-album concept inspiré de sa chanson A Home That Won’t Explode. Il sera également en tournée aux quatre coins du Québec cet automne et l’hiver qui suivra. Il faudra patienter pour le revoir à Montréal alors qu’aucune date n’est encore annoncée pour la métropole.
Texte révisé par : Marie-France Boisvert