Entrevue avec Matt Moln
© Star Académie/TVA
Dimanche dernier, lors du variété de Star Académie, le public a décidé de protéger Lunou Zucchini. Le corps professoral a, quant à lui, sauvé Annabel Oreste. Malgré tous les efforts déployés pour sa mise en danger, Matt Moln a dû plier bagage et quitter l’Académie. Nous nous sommes entretenus avec lui au lendemain de sa sortie de l’Académie.
Matt, tu a décidé de composer une chanson pour la mise en danger de dimanche dernier. Pourquoi?
Je sens qu’en plus de la mise en danger, j’avais besoin de faire mes preuves. J’avais besoin de ce défi supplémentaire qui était peut-être un peu plus personnel finalement que ce que les gens font généralement où ils font une reprise qui est à leur sauce. Parce que je suis quelqu’un qui écrit, j’avais besoin de revenir aux bases tranquillement de l’écriture. Finalement, Star Académie, c’est un banc d’école. Et d’écrire sur un banc d’école et le présenter comme un projet pour réapprendre à faire justement ça, écrire des chansons.
Selon toi, est-ce que cela t’a avantagé ou désavantagé de choisir cette voie-là?
Stratégiquement sûrement que ça m’a désavantagé. En fait, je le voyais comme un quitte ou double, c’est-à-dire, si ça passe, ça passe complètement. Si ça ne passe pas, c’est sûr que je m’en vais. Mais finalement, on est arrivé dans une zone entre les deux où je pars, mais la chanson est sur l’album. Ça, c’est quand même cool. Je ne pars pas bredouille de ce projet-là. Je pense que c’était risqué, mais je ne me serais pas vu faire autre chose. Dans tous les cas, c’était la seule option.
Justement on apprenait dimanche soir que ta chanson sera sur l’album. Qu’est-ce que cela t’a fait d’apprendre cette nouvelle?
J’étais vraiment content. Justement, j’avais peur que ce soit comme une histoire d’un soir où la chanson meurt après ce dimanche et que ce soit seulement un défi que je me suis donné. Que la chanson soit visible, ça me rend vraiment fier qu’elle ait droit à son enregistrement et qu’elle puisse perdurer.
Tu as monté cette pièce seulement par toi-même, mais Lara Fabian, Gregory Charles et Ariane Moffatt t’ont donné leurs commentaires. Est-ce que tu les voyais plus comme des professeurs ou des collaborateurs au moment de la création?
Un peu des deux. Dans le sens que c’est vraiment des professeurs et des autorités qui ont beaucoup de savoir à transmettre. Mais justement, d’avoir collaboré là-dedans et d’avoir comprendre où est-ce que je voulais aller et qui j’essayais d’être, que j’essayais de présenter, ils ont saisi quasiment avant moi. Sur ce plan-là, c’était comme de la collaboration, mais de la collaboration avec des professeurs.
© Star Académie/TVA
Pour écouter De l’or de Matt Moln, cliquez ici
Tu l’as dit tout à l’heure, mais il a été question tout au long de ton parcours d’une quête d’identité. Où en es-tu dans ton cheminement présentement?
Toujours aussi perdu, mais un peu plus sur la bonne voie. Je pense que toute cette opération-là m’a servi à m’enligner plus que de me donner des réponses. C’est plus: «Va vers-là et je pense que ça va marcher.» On s’entend que c’est encore la question de ma vie et je vais essayer d’y répondre, mais ça va prendre un bout de temps.
Sur ton site Internet, il est écrit que ton but est de faire de la musique qui en est vraiment. Qu’est-ce que tu veux dire par-là?
C’est vraiment intéressant! Des fois, on n’utilise pas les mots dans leur sens plein et moi j’essaie d’utiliser les mots dans leur sens plein. Par exemple, qu’est-ce qui est de la musique et qu’est-ce qui ne l’est pas? On dirait que c’est un peu une quête, à travers ce que je fais, de définir par la chanson, c’est quoi la musique? Et d’essayer d’en faire de la musique. Les limites sont floues surtout en art, mais essayer, sans nécessairement d’aller aux frontières du possible, mais juste de déterminer c’est quoi de la musique? C’est comme un projet collectif. C’est quoi de l’art? C’est quoi de la musique. On regarde cela ensemble et on essaie d’en faire. C’est un peu ça l’idée.
Quel est le cours qui t’a apporté le plus personnellement et professionnellement parlant?
Je pense que les cours d’identité artistique sont vraiment intéressants. De sentir que les profs ont les mêmes doutes que nous. C’est sûr qu’ils sont un peu plus loin là-dedans. Ils sont plus enlignés, mais ils comprennent ce que l’on dit. Ils comprennent qu’est-ce qu’un artiste et un artiste complet. De nous traiter un peu vers-là, par nos discussions un peu posés, je pense que c’est ça qui m’a apporté le plus professionnellement.
Quel a été ton meilleur moment à Star Académie?
J’hésite de dire l’histoire du poulet frit. Sérieux, ça, c’est de l’or en barre. Je pense que je vais rester avec cette réponse finale. De voir de l’émotion comme cela pour du poulet frit, je ne pensais jamais voir cela un jour. C’était comme un condensé de tout ce qu’on vivait. On veut vraiment quelque chose, mais on ne l’a pas. Alors là, on cherche et là: Ding! Dong! Ça l’arrive et on s’écroule en pleurant.
Alors son émotion était vraiment réel! Ce n’était pas théâtral comme réaction?
Ce n’était aucunement acté! Non, non! Elle le demandait à tous les jours comme 25 fois du poulet frit! Il y avait des papiers pour des demandes de nourriture. Nous avions 3 à 4 papiers par jour. C’était écrit poulet frit. Non, non! Elle pleurait pour vrai! C’était complètement senti.
C’est beau! Je me répète souvent, mais il y a tellement une belle solidarité dans cette Académie-là!
C’est incroyable! Tous les gens qui ont participé au premier variété, on a fait notre quarantaine ensemble. On était séparé, mais on était ensemble. On était sur le même étage du même hôtel. Je pense qu’à partir de là, ça créait déjà beaucoup de lien. On a eu le temps de se connaître. C’était déjà réglé lorsqu’on est entré qu’on se connaissait déjà un peu. Il ne pouvait que se créer des amitiés. Là, on est à la cinquième semaine, je pense que les gens sont extrêmement solides ensemble.
Ils devraient faire cela pour les prochaines éditions de Star Académie parce que c’est beau à voir!
On nous l’a dit beaucoup que ça contrastait avec les autres éditions où les gens ne se connaissaient pas en entrant. Là, on est automatiquement à l’aise et il y a pleins de caméras qui nous filment, mais nous on fait juste trippé en gang.
J’ai lu que tu avais un peu de difficulté avec le côté télé-réalité. Est-ce que tu peux m’en parler?
Ça commence à peser qu’il y ait constamment des caméras. Ça vient lourd rapidement. C’est mon cas. Pour moi, ce n’était pas pour cela que je voulais faire Star Académie. Je savais que ça venait avec, mais je ne savais pas que ça allait peser autant que cela, mais un moment donné, tu as besoin d’être seul et d’être dans ta bulle. Malheureusement, ça n’arrive jamais. Quand même, au travers de tout cela, ça n’a pas duré longtemps. Je m’en sors assez bien, mais j’admets que ce fut une source de beaucoup de stress.