Autre Perle du Cap-Vert!
Par : Marie-Christine Jeanty
Le Cap-Vert est une île productrice de perles musicales. Bien sûr, la plus connue est la diva aux pieds nus, feu Cesaria Evora. Elida Almeida, qui chante d’ailleurs sur scène nu-pieds, est originaire de l’île de Santiago, au Cap-Vert. En 2015, elle a remporté le Prix Découvertes RFI pour son premier album, Ora Doci, Ora Margos (« moments doux, moments amers »). À Montréal, nous avons déjà eu l’occasion grâce à Nuits d’Afrique de découvrir d’autres de ces compatriotes comme Maria De Barros, Lura et Mayra Andrade.
Elida Almeida est une interprète d’une grande sensibilité qui connecte facilement avec le public. Elle se débrouille d’ailleurs assez bien en français. Sa musique est une poésie aux mélodies folks romantiques teintées de tradition bien de chez elle comme le batuque, le funana et le morna. Du haut de ses vingt-trois ans, elle affiche une belle aisance et beaucoup de maturité tant sur scène que dans les thèmes abordés dans ses compositions. Elle chante en portugais et en créole cap-verdien. Elle chante, joue de la guitare parfois et se déhanche (souvent) au grand plaisir du public. Sa bonne humeur est contagieuse.
À propos de son album
Ora Doci, Ora Margos comprend entre autres des chansons qu’elle a composées à 17 ans et relate ses embûches comme jeune mère. Elle a d’ailleurs été découverte alors qu’elle chantait dans les bars de Praia (capitale du Cap-Vert) par Jose da Silva fondateur de LusAfrica (qui a produit entres autres les albums de Cesaria Evora). Ses compositions décrivent avec délicatesse les désillusions mais aussi les espoirs, les rêves de cette jeunesse cap-verdienne. Les arrangements du guitariste Hernani Almeida font écho à cette délicatesse. La chanteuse et le guitariste ont une belle complicité sur scène.
Elida Almeida possède une voix très puissante et a une grande capacité à intérioriser la musique. Magnifique en turquoise, elle rayonnait sur scène. Son plaisir à être sur scène était palpable. À part ses compositions, elle nous a livré un morceau de Cesaria Evora et une pièce de Papa Wemba, le roi de la rumba. Le public bigaré (en partie cap-verdien) ne s’est pas fait prier pour aller danser voire monter sur la scène. C’est une artiste qui vaut le détour.
Texte révisé par : Louise Bonneau