Quand les malaises sont payants
Par : Ariane Coutu-Perrault
La deuxième semaine de la première édition du Comédie Fest se poursuit, avec entre autres la formule On inverse les rôles. Dans la très belle lancée de ce festival basé sur l’humour, la découverte et surtout le respect, le Théâtre Sainte-Catherine sert de berceau pour le volet On inverse les rôles. Vous l’aurez deviné, ces soirées mettent en vedette des humoristes de la relève avec un.e humoriste d’expérience en première partie.
Lundi dernier, c’est Patrick Groulx, dans un humour malaisant mais très assumé comme on lui connait bien, qui présentait Matthieu Pepper. Lui qui normalement fait la première partie de Patrick Groulx (oui, oui, on a vraiment inversé les rôles) l’a complètement surclassé. Bien évidemment, leur humour se coordonnant très bien, la table était bien mise pour mettre le petit nouveau en valeur. L’homme bâti vient nous surprendre avec une présence sur scène. Tout au long du spectacle, il nous charme avec son toupet frisé et son joli sourire et puis, sans avertissement, vient nous étonner avec des mouvements secs, exagérés et, un peu salaces, mais vraiment bien amenés. Prouvant ainsi qu’il peut être lubrique sans être déplacé et en tout respect d’autrui, sauf peut-être pour lui. Il fait preuve d’une belle autodérision autant envers lui qu’envers son entourage.
Il ne manque pas d’écorcher au passage Éric Salvail, en répondant aux gens qui trouveraient cette blague déplacée de revoir leurs valeurs. Autre mention d’honneur, il parle également de consentement, du mouvement #metoo et de l’éducation sexuelle manquante à l’école. Passage extrêmement pertinent vu la situation qui a donné naissance au Comédie Fest. On se rappelle que ce festival à but non lucratif a été créé à la suite des allégations d’agressions sexuelles contre Gilbert Rauzon. Ne manquez pas la soirée F*ck la culture du viol qui aura lieu ce jeudi à l’Olympia.
Texte révisé par : Johanne Mathieu