Les Shirley vous feront dire « F*ck it, I’m in love » à votre tour
© Les Shirley (Sarah, Raphaëlle et Lisandre), photo de Camille-Gladu-Drouin
Par : Myriam Bercier
MatTv.ca vous offre encore et toujours la chronique On vous présente, qui a pour objectif de vous faire découvrir des artistes qui passent sous le radar de la musique populaire. Cette semaine, c’est au groupe montréalais tout en puissance Les Shirley qu’on s’intéresse.
Les Shirley, c’est un groupe de punk formé en 2018 constitué de Raphaëlle Chouinard (chant, guitare), Lisandre Bourdages (batterie) et Sarah Dion (basse). Leurs chansons, qui se transforment parfois en ballades rock aux refrains pop, sont émotionnelles et crues. Elles ont lancé leur premier EP homonyme en 2019, qui a d’ailleurs récolté trois nominations au Gala alternatif de la musique indépendante du Québec (GAMIQ) et dont les trophées pour meilleurs nouveaux artistes et EP rock de l’année qu’elles ont ramenés à la maison.
© Les Shirley (Raphaëlle, Lisandre et Sarah), photo de Camille-Gladu-Drouin
Le 19 mars dernier, les trois artistes ont lancé leur premier album en carrière, Forever is now, un album 100% DIY (do it yourself, fais-le toi-même). Les pièces qui le composent ont des thématiques qui passent des sujets plus traditionnels des relations à la conspiration. Par exemple, la pièce Easy target traite du fait d’être une cible facile pour une personne. Fuck it I’m in love aborde plutôt un coup de foudre qui fait perdre le contrôle et nous laisse nous abandonner. 1994 permet une incursion dans l’esprit d’un jeune mal dans sa peau alors que dans 23 Raphaëlle, la chanteuse, se met dans la peau de River Phoenix avant qu’il ne meure d’une surdose sous les flashs des paparazzis. Finalement, la pièce Trigger fait référence à l’assassinat de John F. Kennedy, en prenant le point de vue du tueur.
J’ai eu la chance de parler aux trois membres du groupe la semaine passée, alors que c’était l’anniversaire de Lisandre. Nous avons parlé, entre autres, de comment l’expression de l’ancienne coloc de Sarah leur a donné le nom du groupe, la difficulté de concilier des horaires de musiciennes impliquées dans plusieurs projets, de Courtney Barnett et de Pascale Picard. Sans plus attendre, voici notre discussion !
© Les Shirley (Sarah, Lisandre et Raphaëlle), photo de Camille-Gladu-Drouin
Myriam : Qu’est-ce qui vous a amené à faire de la musique individuellement ?
Lisandre : J’en ai toujours fait dans ma vie. J’ai commencé à 5 ans le piano, après je suis allée au secondaire en trompette (rires). Après je suis allée au cégep en percussion et maintenant je joue de la batterie. Ça a toujours été dans ma vie, mon frère et ma sœur le faisaient, je les ai suivis. Finalement, il n’y a que moi qui en fait aujourd’hui.
Sarah : Moi aussi ça part de loin. Je pense que j’ai commencé, comme tout le monde, les cours de piano quand j’étais jeune. J’étais vraiment un enfant super introvertie, et quand j’ai commencé à jouer de la musique, j’ai commencé à aller plus de l’avant, à sortir, à parler plus aux gens. À la base, je suis batteuse, même si avec Les Shirley je joue de la basse. C’est sûr que ça me défoulait et ça m’aidait à m’extérioriser. Je pense que c’est vraiment ça qui m’a accrochée dans la musique. Tu peux vraiment devenir ton propre personnage. […] Tu es quelqu’un, c’est comme une identité. Je pense que c’est ça qui m’a accrochée à tout ça.
Lisandre : On s’en permet, quand on est sur la scène. Des fois, on a des outfits qui ont pas de bon sens que dans la vie on ne mettrait jamais. […]
Raphaëlle : Tellement! Moi aussi, je pense que ça a toujours été dans l’arrière-plan. Je n’ai pas une famille extrêmement musicale dans mon cas, pas du tout. […] J’ai commencé à tripé en écoutant de la musique, quand j’ai eu l’âge de m’acheter mes premières cassettes, oui parce que dans le temps c’étaient des cassettes. Acheter mes propres CDs aussi, les choisir, moi, c’est quoi mes goûts? Je vais m’acheter le CD de Linkin Park, je vais m’acheter le CD de Lorie, c’est des trucs que j’écoutais qui ont commencé à bercer ma jeunesse. C’est plus au secondaire que j’ai commencé à jouer d’un instrument. Avant, j’avais un petit casio, je gossais, je faisais des beats, j’avais un groupe au primaire, notre chanson s’appelait On va faire le tour du monde…
Sarah : Hein, tu m’as jamais dit ça!
Raphaëlle : Oui, le petit casio qu’on a utilisé pour notre live session… On avait une chanson, c’était ça, et le refrain c’était « nous on fait le tour du monde », je ne me rappelle plus le reste, mais c’était vraiment beau. On faisait des spectacles dans la cour de l’école au primaire.
Sarah : On dirait une chanson de Bermuda! (rires)
Raphaëlle : Vraiment!
Sarah : On accompagne Bermuda, c’est pas parce qu’on l’haït (rires)
Raphaëlle : C’est parce que ça sonne de même pour vrai. Puis, au secondaire, mon amie m’a dit qu’on devrait se partir un groupe de rock, je lui ai dit « ah ouais? » elle m’a dit « ouais, on va aller t’acheter une guitare! » La fin de semaine après elle m’a « forcée » à m’acheter une guitare avec son père à Québec. On a forcé notre amie à faire de la basse et voilà, on avait un groupe.
Lisandre : C’est tout du monde qui s’est fait forcer à faire des affaires (rires)
Myriam : Comment le groupe s’est-il formé?
Raphaëlle : Je pense qu’à la base, on est des amies avant d’être des membres du même groupe. Lisandre et moi avions un groupe ensemble, qui s’appelait Syzzors qui était de l’électro-pop, donc rien à voir avec le rock pentoute. Quand le projet s’est terminé, on a eu le goût de continuer de jouer ensemble. Sarah est rentrée dans l’équation aussi, mais on avait un problème parce que c’est deux batteuses, donc Sarah a dit : « je vais jouer de la basse debord! » donc elle s’est acheté une basse…
Sarah : On m’a forcée à jouer de la basse! (rires)
Lisandre : (rires) Non mais c’est quelque chose que tu voulais faire depuis quand même longtemps…
Sarah : Oui! J’avais déjà envie de le faire parce que c’est un instrument pas mal plus cool. J’ai eu l’opportunité, et on dirait que ça a tellement collé, ça a tellement marché. On a commencé ça sans prétention, sans but, le « OK on sort un album, après ça on va mettre ça partout dans les médias et on va vraiment poussé le truc », c’était vraiment pas ça l’idée. C’est peut-être un peu pour ça que c’est aussi facile et que la réponse est aussi bonne. Peut-être que ça se sent aussi. On n’était absolument pas sérieuses dans les débuts
Lisandre : On voulait juste ça en fait, un projet qu’on ne se prend pas trop au sérieux, qu’on ne se pose pas trop de questions, qu’on fait de la musique juste pour retrouver le plaisir de faire de la musique. Les gens embarquent et ça marche.
Raphaëlle : Avec Syzzors, on avait tellement intellectualisé la chose, qu’est-ce qu’on devrait faire, les médias sociaux, c’était tellement intense à la fin, on avait besoin d’un genre d’échappatoire au début. Dans les premiers spectacles, c’est là qu’on s’est dit « oh shit, OK non attends un peu, il y a quelque chose, il y a une réaction du public qui était authentique et palpable. » Et on est rendues là, deux ans plus tard.
Myriam : Pourquoi avoir choisi le nom de Les Shirley?
Lisandre : C’est une expression à la base.
Sarah : Oui, je suis allée au cégep à Drummondville en musique, et il y avait du monde de partout au Québec, et il y avait souvent des expressions que je n’avais jamais entendu et que je trouvais un peu « wtf, quessé ça? » Ma coloc, là on se ramène, on est en 2008, elle parlait d’une fille et elle disait qu’elle avait l’air d’une greluche, déjà le mot greluche… (rires) Elle venait du Bas-du-fleuve. Elle a dit « cette fille-là est tellement Shirley » et moi je me suis dit « Oh my god, c’est tellement nice comme expression » et des années plus tard avec les filles j’ai ramené ça, parce qu’on s’appelait tout le temps entre nous Shirley, on s’est réapproprié cette expression-là. Ce n’est plus négatif, ce n’est pas péjoratif, c’est une bonne vivante…
Lisandre : … qui est prête à tout faire et qui s’en fout de ce que les autres pensent d’elle. On se l’est vraiment approprié.
Sarah : C’est comme un inside qui est devenu … on ne pensait pas que ça allait faire ce chemin-là (rires)
Myriam : On remercie cette personne du cégep. Je ne sais pas si tu as gardé contact mais…
Sarah : Oui, on la remercie!
Lisandre : C’est quoi son nom?
Sarah : C’est Sara(h)-Ann(e), c’était ma coloc, mais j’ai un blanc de sa ville…
Lisandre : On vous revient avec la réponse! (rires)
Myriam : Deux de vos membres font partie du groupe NOBRO, est-ce difficile de concilier les Shirley et NOBRO? Je sais que vous avez aussi d’autres projets, comme Bermuda notamment…
Sarah : C’est l’enfer.
Lisandre : C’est l’enfer oui.
Sarah : Mais en ce moment, la pandémie fait que tout va bien. Il n’y a pas trop de conflits d’horaire.
Lisandre : On oublie à quel point c’était quand même complexe.
Sarah : Pendant l’année pandémique, Les Shirley ça a quand même un peu plus explosé. J’ai quand même un peu peur de quand ça va recommencer.
Lisandre : Ouais, on est dans la marde sûrement.
Sarah : Écoute, on gère, ça va passer, tout va bien aller
Lisandre : C’est juste la gestion d’horaire…
Sarah : C’est un beau problème.
Lisandre : Oui, vraiment.
Sarah : Comme tu dis, il y a Bermuda, Raph accompagne Zoo Baby, Lisandre joue dans Comment Debord, moi je joue avec Émile Bilodeau, c’est tout le temps l’enfer anyway! Mais un bel enfer d’opportunités.
Lisandre : C’est ça. C’est juste qu’il faut être alerte en maudit. Le double booking, c’est ton pire ennemi. Je donnerais tout pour retrouver ce problème-là aujourd’hui, que j’ai trop de spectacles, je ne sais pas quoi faire.
Raphaëlle : Au pire, on est pigistes. Un jour, si c’est trop complexe, il y a des affaires qu’on va enlever, des choses dans l’horaire qui vont faire place à d’autres. Je pense que la vie fait bien les choses en général, donc je pense que ça va finir par marcher de toute façon, peu importe. Y’en a pas de problèmes!
Myriam : J’ai l’impression, peut-être que je me trompe, que les textes de vos chansons sont très inspirées par des personnes connues, je pense notamment à JFK, River Phoenix ou encore Courtney Barnett, pourquoi? Qu’est-ce que ça vous inspire?
Raphaëlle : C’est mon département, les paroles… C’est surtout qu’on dirait qu’avec d’autres projets, j’ai souvent été celle qui écrit des paroles, mais dans d’autres projets, on dirait que je ne me donnais pas la permission d’écrire sur des sujets un peu plus ludiques, qui sortaient de l’espèce de carcan du classique des émotions, des relations interpersonnelles. C’était un peu ça mon terrain confortable avant, j’écrivais beaucoup là-dessus, c’est ce qui m’inspirait le plus dans les autres projets. Avec Les Shirley, c’est la première fois que je me permets d’écrire sur des affaires qui n’ont pas de bon sens ou qui n’ont pas rapport. C’est tellement une belle liberté, il n’y a pas de limite de sujets ou de thèmes. Un instrumental peut m’inspirer autant une chanson sur l’assassinat de JFK autant qu’une chanson plus profonde comme Easy target, des sujets qui sont plus relationnels, montagne russe émotionnelle et blablabla. C’est ce que je trouve cool avec Les Shirley, c’est vraiment les deux côtés de la médaille, quelque chose de plus ludique, en même temps d’être sérieux. C’est ça qui est le fun. C’est ça souvent que les gens disent, qu’on dirait qu’avant les groupes ne se permettaient pas d’écrire sur les émotions, je me dis que c’est peut-être parce que c’était une bande de dudes qui ne se permettaient pas d’écrire sur des émotions plus profondes que « let’s go on a first date, and I will wear my jacket and I will kiss you in the car » on sait de quoi je parle, Blink-182. Bref, je trouve ça vraiment intéressant de sortir un peu des sentiers battus, de vraiment explorer.
Myriam : Je vous ai vues sourire quand j’ai fait la référence à Courtney Barnett, pourquoi vous avez fait un clin d’œil à cet artiste?
Raphaëlle : Ce n’est pas vraiment un clin d’œil à Courtney Barnett, c’est juste que des fois on écrit des chansons et on se donne des contraintes, comme par exemple utiliser juste deux accords en rendant la mélodie vocale tellement intéressante que les gens ne se rendront pas compte que c’est juste deux accords, que la chanson est construite sur deux accords complètement. Quand on l’a composée, je me suis dit « me semble que ça sonne un peu comme du Courtney Barnett », c’était ça dans ma tête l’imaginaire musical de la chanson. Au début, quand je viens avec des mélodies, je marmonne des affaires, des mots qui me viennent d’emblée, et ça, je pense que Courtney est sortie, mais à la base, ce n’est pas nécessairement une ode à Courtney Barnett…
Lisandre : … même si elle la mérite, l’ode, on l’adore
Raphaëlle : 100%, on adore Courtney Barnett. Si tu nous écoutes, Courtney, on t’aime!
Lisandre : We love you!
Myriam : Avez-vous un processus de création?
Raphaëlle : Oui
Lisandre : Oui?
Myriam : Lequel?
Raphaëlle : Oui, dans le sens que … on dirait que ça dépend vraiment de la chanson, mais il y a toujours un processus créatif les trois ensemble, c’est rarement une de nous trois qui va faire le travail à 100%. On est une équipe et on va s’amener d’autres visions, nos faiblesses et nos forces fonctionnent super bien ensemble je trouve. Ça dépend vraiment, il y a des chansons que c’est Sarah qui va arriver avec un riff, comme Trigger, c’est Sarah qui a composé le squelette de la chanson. Sinon, ça va être moi et Sarah, sinon c’est Lisandre qui a une idée folle de beats, ou moi qui arrive avec une chanson complète […].
Myriam : Vous avez fait paraître l’album il y a un mois tout juste, comment a été la réaction?
Lisandre : Elle est bonne, tellement bonne!
Sarah : Les gens ont vraiment accroché, autant les médias que les gens qui écoutent l’album. On dirait que… oui je le sais parce qu’on voit tous les feedbacks de nos relations de presse et des gens qui repostent des stories, mais on dirait qu’il faudrait aller jouer pour voir la réaction vraie, donc on dirait que je ne me rends pas nécessairement compte d’à quel point ça a peut-être touché du monde. Dans les faits, oui, ça a vraiment résonné chez les gens.
Lisandre : Je me rappelle que le soir que l’album est sorti, le 19 mars au soir, on regardait une application et ça disait le nombre de streams qui avaient été faits durant la journée, ça n’avait pas rapport.
Raphaëlle : C’était quelque chose de fou, comme 90 000 ou quelque chose comme ça. C’était complètement fou. Avec NOBRO, je pense qu’il y a des achievements que les filles vous avez déjà eus, mais dans mon cas, avoir une chanson qui a 100 000 écoutes je n’ai jamais eu ça dans ma vie…
Lisandre : Ça fait toujours un petit velours.
Raphaëlle : C’est capoté, tu te dis « crime, cette chanson-là a été écouté… » et ça c’est juste sur Spotify, donc je me dis qu’il y a des gens qui l’ont écouté, qui l’ont streamé ailleurs, il y a des gens qui ont acheté l’album, notre vinyle a été sold out en une semaine, notre édition spéciale sur notre bandcamp. Les gens sont crazy, et c’est le fun des fois de recevoir des messages positifs de gens. Il y en a un qui m’a vraiment marquée en particulier, c’est une fille qui a écrit ça sur YouTube dans un des vidéos en commentaire et elle disait « je feelais vraiment pas bien, j’ai eu une année difficile et vraiment, votre musique, ça m’a sauvé la vie. » Ça, c’est vraiment du feedback que je trouve malade. Que quelqu’un prenne le temps de t’écrire que c’est spécial pour lui ou elle, ta musique. C’est ça qu’on fait, c’est pour ça qu’on le fait aussi. Toi, tu écris la chanson assis en indien dans ton local de pratique et tu dis aux filles « partez 15 minutes acheter quelque chose à boire et à manger, je vais écrire des paroles » puis tu fais ça et après ça on fait une chanson, tu la release dans l’univers et next thing you know tu es dans le top 40 et les gens capotent. C’est ça, en gros c’est vraiment le fun.
Myriam : Parlant de l’album, vous avez un duo avec Pascale Picard. Comment est-ce arrivé? Pourquoi avoir choisi de faire un duo avec Pascale Picard?
Lisandre : Parce que Pascale, c’est la Shirley…
Sarah : … par excellence…
Lisandre : … en cheffe
Sarah : Et on l’aime. Elle a vraiment été pionnière. Déjà les femmes en musique, elle c’était mi-2000, on n’était vraiment pas où on est aujourd’hui. Une francophone qui chante en anglais, qui s’exporte. On se fait toujours demander « pourquoi en anglais? » parce que c’est ce qu’on a écouté, c’est ce qui nous inspire. Elle se l’ai fait demandé, quand elle est allée à Tout le monde en parle c’était la grosse affaire. Ce n’est pas grave, c’est correct, on exporte quand même, ça reste de la culture québécoise. Pour tous ces points-là pour nous… et on a tripé sur l’album, on l’a vue en spectacle.
Lisandre : Les trois on a beaucoup beaucoup écouté l’album.
Sarah : On ne se connaissait pas ni l’une ni l’autre à l’époque, et à un moment donné on a mis l’album et on s’est rendu compte que les trois on connaissait toutes les chansons par cœur. On a fait l’album avec Simon Kearney et Marc Chartrain, nos deux co-réalisateurs, et Marc Chartrain ça adonne que c’est le conjoint de Pascale. Nous on le savait, donc on parlait de Pascale des fois et il a dit « je pense que ça lui tenterait sûrement de faire une chanson avec vous autres »
Raphaëlle : Les filles étaient en tournée, je me suis rendue en studio avec Simon et Pascale. Quand je suis rentrée dans la pièce, elle était en crocs en train de manger de grosses tranches de concombre dans de l’hummus, je suis rentrée avec ma guitare et elle m’a regardée et elle m’a dit « tu es don ben pro! Tu arrives avec ta guitare, t’es venue travailler pour vrai! » et je me suis dit « OK, on s’entend, c’est sûr. » Je suis arrivée avec trois accords, en 3h on avait le démo de fait, les paroles de composées. Ce n’était pas clair si Pascale allait juste co-écrire la chanson ou chanter sur la chanson, mais je lui ai dit qu’il fallait qu’elle chante avec moi, que c’était un duo, on se répond. C’est comme un Lesbian break-up song. J’ai envoyé la chanson aux filles, en ne leur disant pas que Pascale allait chanter, elles écoutent la chanson dans l’auto….
Lisandre : Au deuxième couplet, on a pogné un deux minutes
Sarah : Le deuxième couplet, c’est Pascale qui chante, on s’est dit « oh my god, OK, c’est écoeurant! »
Raphaëlle : C’est un peu comme ça que ça s’est passé.
Myriam : Si tu pouvais prendre ma place de journaliste pour une question, quelle question vous poseriez-vous, en y répondant?
Raphaëlle : J’aimerais ça faire comme un break it down, comme on a fait, mais plus comme le podcast Song Exploder, qui est un podcast à la base, mais là c’est rendu sur Netflix, ils ont fait deux saisons avec entre autres Dua Lipa. C’est l’artiste qui break it down une chanson de A à Z, ça part des samples, de comment ça a vraiment commencé, souvent tu as accès à leur démo, c’est vraiment hot. Ça serait mon rêve de faire un truc comme ça, de prendre une chanson et de A à Z expliquer d’où ça vient en détails, comment on a composé le démo. Prendre le projet dans Ableton et track par track montrer ce qu’on a fait […] C’est intéressant de savoir c’était quoi la chanson avant.
Lisandre : Elle a dit de répondre à cette question, mais on ne te fera pas un breakdown de chanson là (rires). […] Ça sera pour la prochaine fois!
1. Votre lecteur de musique plante sur une île déserte, vous pouvez seulement écouter une chanson,
c’est laquelle?
On Ne Change Pas de Céline Dion
2. Votre chanson de rupture préférée?
Je T’aime Encore de Céline Dion
3. Votre chanson d’amour préférée ?
Pour Que Tu M’aimes Encore de Céline Dion
4. Un.e artiste que vous aimeriez que les gens connaissent davantage?
Calamine (notre bonne chum, rappeuse queer vraiment malade qui va conquérir le monde d’ici
peu!)
5. Si vous pouviez écouter un seul album pour l’année à venir, ce serait lequel?
Women In Music Part III de HAIM
6. La chanson qui vous rend le plus heureux.se?
Rain On Me de Lady Gaga
7. Un.e artiste / groupe qui vous inspire beaucoup?
HAIM
8. La chanson qui vous obsède en ce moment?
I Know Alone de HAIM
9. Une chanson que vous aimeriez avoir écrite?
Summer Of ‘69 de Bryan Adams
10. Votre chanson (à vous en tant qu’artistes) préférée?
Courtney