Simon Kingsbury et la puissance des émotions
© Olivier Van Tassel
Par : Myriam Bercier
MatTv vous offre encore et toujours la chronique On vous présente, qui a pour objectif de vous présenter des artistes qui passent sous le radar de la musique populaire. Cette semaine, pour ma 28e chronique On vous présente, on s’intéresse à Simon Kingsbury!
Simon Kingsbury est un auteur-compositeur-interprète autodidacte. On a pu le découvrir dès 2008 dans le groupe Lac Estion (duquel a aussi fait partie Pierre Alexandre, alias Barrdo). Il se lance dans sa carrière solo en 2011 avec son premier EP homonyme. On a ensuite pu le voir aux Francouvertes en 2012 desquelles il s’est rendu en demi-finale. Il a aussi participé à plusieurs festivals comme les Francofolies de Montréal, le Festival Connexions urbaines en Belgique, Coup de cœur francophone, le Festival Artefact et le Festival des Montgolfières de Saint-Jean.
Son premier album complet, Pêcher rien, est sorti en 2016. On y découvre des textes romantiques et francs et de belles mélodies rock et folk. On voit que beaucoup d’énergie est mise dans les textes qui parlent notamment d’autodestruction, d’amour impossible et du manque d’intérêt envers tout (sauf son verre vide). Par exemple, la chanson Tu prends la mer aborde le besoin de détachement et d’une évasion du quotidien.
© Laurence & Laurent
Son plus récent album, Plaza, a paru le 23 mars 2018. C’est un album personnel qui permet malgré tout à l’auditeur de se reconnaître facilement dans les textes. Cet album offre des chansons réconfortantes qui s’inscrit dans la même veine que Pêcher rien. Le thème de la mort et d’hôpital revient souvent dans cet album. Cette récurrence s’explique par le fait que l’artiste a fait une grosse pneumonie deux ans avant l’album qui lui a fait peur. Par exemple, la chanson Dans l’corridor parle d’un couloir d’hôpital, de la peur d’engagement, des responsabilités et de la peur de la mort, le tout, sur un fond joyeux. La chanson J’t’aime pareil quant à elle aborde le suicide. Le titre de l’album lui provient du lien qu’il a pu tisser entre la Plaza St-Hubert et son album : selon lui, tout le monde a une personnalité distincte sur la Plaza St-Hubert, tout comme chacune de ses chansons sur l’album.
J’ai rencontré Simon Kingsbury le lundi 28 septembre dans un parc d’Hochelaga-Maisonneuve. C’est la journée même où le gouvernement a annoncé qu’on devait éviter les contacts sociaux pour 28 jours. C’était donc ma première et dernière entrevue en personne depuis et pour un bout. On a parlé notamment de son ancien groupe Lac Estion, de la Belgique, de collaborations musicales et de l’apport de la musique dans sa vie. Voici le résultat de notre discussion!
Myriam : Qu’est-ce qui t’a amené à faire de la musique?
Simon : (rires) Je pense que c’est quand j’étais enfant c’est MusiquePlus. Quand j’étais enfant, j’ai vraiment tripé sur la musique en tant que telle. Je me souviens, je pense que mon premier album que je me suis acheté, ben que mes parents m’ont acheté, c’était Punk in drublic de NOFX. Je pense que j’avais deux ou trois albums dans le temps, j’avais une paire d’écouteurs avec un fil qui était pas assez long, donc j’étais assis en indien sur le système de son et je passais ma journée complète à repasser mes trois albums sans arrêt. J’écoutais tout le temps de la musique. Avec MusiquePlus, c’est là que j’ai découvert, c’est là que j’ai vu des instruments. Les gens avaient l’air cool avec des instruments! Je me rappelle, je disais « je veux jouer du drum! » « Oh non, je veux jouer de la basse! » « Oh non, je veux jouer de la guitare! » Et à un moment donné ma mère m’a dit « OK pendant un an, si tu ne changes pas d’instrument dans ta tête, on va t’offrir ça. » Donc ils m’ont offert une guitare après un an. Ça a parti de même. Ça me tentait pas de faire des covers, donc j’inventais des trucs. J’avais 12 ans, je commençais à faire des petits riffs de rien. À 16 ans un peu plus, mais je te ferais pas écouter ça en ce moment (rires). J’ai commencé à faire de la musique comme ça et j’ai vraiment tripé. C’était comme ma thérapie aussi. Je pouvais rester des heures avec ma guitare dans ma chambre au lieu d’aller faire des conneries avec du monde dehors à l’adolescence. J’ai rencontré des amis qui faisaient de la musique aussi, donc on faisait que ça. On passait des journées complètes à travailler une chanson. Aujourd’hui c’est une perte de temps un peu, on est tellement occupés, mais dans le temps on avait juste ça à faire. C’est comme ça que j’ai commencé à faire de la musique. À regarder les vidéoclips, voir comment le monde jouait, me faire découvrir des bands par des grands frères d’un ami ou des trucs comme ça.
Myriam : Tu as fait partie du groupe Lac Estion. Si je comprends bien, tu as quitté le groupe avant qu’il se termine. Que s’est-il passé?
Simon : Je pense que c’était… Lac Estion c’était pas mal le projet à PA (Pierre Alexandre, membre du groupe et maintenant connu sous son nom d’artiste Barrdo notamment), et à un moment donné, ça devenait un peu comme… tu essaies de mettre tes idées et des fois ça marchait pas, et c’est devenu qu’il avait le droit de veto sur tout, moi j’avais accumulé des chansons de mon côté qui était un peu plus folk. Je me suis dit « je vais l’essayer, je vais faire mes affaires. »
Ça c’était pas correct par exemple. Je suis parti d’une façon assez stupide. On s’en allait faire un spectacle extérieur, je pense que c’était sur la rue Rachelle à Montréal, c’était l’été, il y avait une petite scène en coin de rue, j’ai dit à PA : « tu sais quoi? Ça me tente même pas de le faire, je veux pas le faire. » PA m’a dit « le spectacle est dans deux heures! » J’ai dit « non, je suis désolé, je suis pas capable de le faire. » J’avais peur de le faire, je sais pas trop, mais je suis parti comme ça je pense. J’ai dit : « Non PA c’est fini, je m’en vais. » Après ça, PA a essayé de refaire Lac Estion. J’avais chanté des chansons là-dedans, il m’avait demandé de faire une chanson ou deux mais je voulais pas faire partie du projet. Et après il a tiré la plogue. Il s’est dit que s’il changeait de chanteur il était mieux de changer le nom du projet.
Myriam : Mais clairement tu es resté en bons termes? Tu n’as pas été signé sur Poulet Neige (étiquette de disques de Pierre Alexandre)?
Simon : Oui j’ai été signé sur Poulet Neige, mais j’étais tellement pas assidu, j’étais vraiment pas un bon artiste pour un label (rires). J’étais tellement pas professionnel, même aujourd’hui je sais pas si je suis professionnel. Je faisais des trucs et ils me disaient « pourquoi tu nous en as pas parlé? On est ton label! » Dans ma tête, c’était chummy chummy, je sais pas trop. Mes chansons avançaient pas, j’aimais mieux faire le party, j’étais vraiment pas assidu.
Myriam : Qu’est-ce que ça t’a amené pour ta carrière solo de faire partie de Lac Estion?
Simon : Plein d’affaires (rires)! C’est les premières fois que j’ai commencé de jouer à Montréal dans des bars. Je trouvais ça grandiose. Moi au début j’étais intimidé. Ça me prend pas grand-chose pour stresser. En plus avant j’écrivais en anglais, je chantais en anglais parce que j’écoutais ça quand j’étais jeune. C’était la première fois que je commençais à écrire en français et à chanter en français. Lac Estion m’a juste tout donné ce que j’ai aujourd’hui et jouer avec un groupe, c’est niaiseux, mais avoir un local à Montréal, loader le gear, faire des tests de son, tout dans le fond. Ça a été mon premier band avec qui faire des spectacles, faire des festivals. Donc tout, dans le fond.
Myriam : Ça s’est formé comment Lac Estion?
Simon : Ça a commencé d’une peine d’amour. PA nous avait demandé de faire un EP de quatre chansons pour la fête de sa blonde et elle l’a laissé. L’album était enregistré et tout, donc PA a dit « vous savez quoi? On va le sortir quand même l’album! » Lac Estion a été créé sur un message du cœur, d’amour et ça a continué par le fait qu’on a composé à cause des ruptures. Le deuxième album, je m’étais séparé et j’étais fâché, donc j’avais dit « on se défoule, on fait un autre album! » Lac Estion c’était un mélange aussi. Ces gars-là ont tous été au Cégep Saint-laurent, moi j’y ai été un peu après. PA, Jo[nathan Charette] et moi on se connait tous de Saint-Jean, on se connait de la même place. Il y avait Le Roi Poisson et Lac Estion. La seule différence, je pense c’est Jérôme Dupuis qui chantait dans Roi Poisson mais sinon c’était le même band, Jo Charrette, Olivier Laroche, PA et c’est moi qui ai embarqué et il y avait Simon Brault à la basse dans Lac Estion. Je me souviens, on avait fait les Francofolies à un moment donné. Lac Estion jouait à l’extérieur et l’heure d’après c’était Le Roi Poisson à l’intérieur à une autre place. On a fini le spectacle, on est parti avec le gear en courant pour aller le remettre à l’autre place, on avait pas pensé à un backline, on n’avait pas l’argent pour avoir d’autre stock. Je me souviens, il y avait de nos amis qui nous avaient aidés à traîner des amplis, le kit de drums, name it, pour courir aller à l’autre salle pour que Le Roi Poisson fasse l’autre show. J’en dois beaucoup à PA pour Lac Estion.
Myriam : Qu’est-ce qui t’inspire le plus pour créer une chanson?
Simon : La tristesse. C’est con de même. Quand ça va pas du tout ou quand j’ai un ami qui va pas non plus, je m’inspire de ça. En ce moment, ça va super bien dans ma vie, donc c’est pour ça que j’écris pas (rires)! J’ai essayé de faire des personnages, comme Fred Fortin va t’écrire Bobbie où il raconte l’histoire d’un gars. j’ai essayé de faire la même chose et ça marche pas ou je l’écris et je me dis que c’est pas assez bon, c’est pas crédible. Ce qui m’inspire c’est vraiment la tristesse. J’ai souvent écrit pour des ruptures. Dans le fond mes deux albums, Pêcher rien et… Non! Faux, juste Pêcher Rien! Plaza c’est pas une rupture. C’est que je suis trop habitué d’écrire sur des ruptures ou quelque chose de marquant dans ma vie. Peut-être que là ça va être ma maison, je sais pas. L’anxiété dans sa maison en hiver en campagne tout seul. Ça va peut-être être ça. Ça va être deep! Les mélodies sont tout le temps joyeuses quand même, c’est pas trop deep! J’essaie de faire passer le message deep avec une mélodie un peu hop la vie.
Myriam : C’est quoi ton processus pour composer une chanson?
Simon : Moi c’est guitare. J’adore faire les mélodies. C’est l’affaire que j’aime le plus faire des mélodies vocales avec une guitare. Ce que je déteste, c’est écrire. J’ai de la misère à être focus plus que 20 minutes devant quelque chose, faut que je fasse de quoi. À la fin, la chanson est toute faite, il va y avoir le drum, la basse, tout est monté et là je vais rajouter le texte par-dessus.
Myriam : Tu as fait quelques spectacles et festivals en Europe, dont le Festival connexions urbaines en Belgique. Dirais-tu que c’est très différent de jouer en Europe en comparaison à jouer au Québec?
Simon : C’était la débauche à cette place-là! Je pense pas que c’était tant la débauche, mais moi j’étais en débauche! Ça dépend en Europe, c’est large quand même! Ça c’était en Belgique, à Liège. C’était vraiment sweet, je jouais dans un antiquaire. Les gens étaient assis, ils relaxaient, et je faisais mon spectacle. Quand je suis arrivé en Belgique, j’étais avec Joelle St-Pierre. Elle était tellement plus relaxe que moi. Je suis arrivé la veille, j’ai dormi chez un gars qui m’a aidé à retrouver la place, c’était à Bruxelles. Il m’a dit « bienvenu chez nous, on va te faire découvrir Bruxelles » ce qui veut dire qu’on est rentrés chez lui à 6h le matin, chauds comme des pâtés. Le lendemain j’allais à Liège, c’est là que je rencontrais Joelle. Je me souviens on est arrivé le soir, je me disais « on joue demain, on est à Liège, on va prendre une bière » en plus on peut boire dans la rue, donc on pourrait prendre une petite bière en marchant et on découvre la ville et elle m’a dit « non, moi je vais aller me coucher. » J’ai vraiment fait le party tout seul là-bas, j’ai rencontré plein de monde là-bas, super gentil. Le gars de la Blogothèque était là, on a fini la soirée ensemble. J’avais vu un vidéo de lui d’une chanson, je pense que c’était parce que j’étais lendemain de veille et dans toutes mes émotions, mais je m’étais mis à pleurer pendant la diffusion. C’était dans un ancien cinéma qui était devenu un squat de punks qui faisait la diffusion de films indépendants et il y avait une projection pendant le festival. J’étais avec mes nouveaux amis d’une journée, on était quinze. Je me suis mis à pleurer, je suis allé le voir et c’était le gars de la Blogothèque.
J’ai découvert plein d’affaires dans ce festival-là. C’était deux jours. Il y avait un spectacle, c’était un orgue restauré, la première personne à jouer dessus jouait un album de prog, je me souviens pas lequel, mais il a fait l’intégral, il jouait en haut, à l’arrière et nous on était en bas et on regardait le Jésus sur la Croix. On faisait juste écouter le spectacle. C’était vraiment nice. J’ai jamais vécu de quoi de similaire. Peut-être parce que j’étais à l’étranger et que tu trouves tout beau à l’étranger. Les Belges sont tellement gentils, quand tu dis que tu viens de Montréal ils veulent tous t’offrir une bière. Ceux que j’ai rencontrés en tout cas.
Myriam : En 2019, tu as fait une résidence de quatre soirs au Verre bouteille où des artistes comme Marie Claudel, Dave Chose, David Jobin et Louis-Philippe Gingras sont venus jouer avec toi. Comment t’est venue cette idée?
Simon : C’était Ad Litteram, mon éditeur, qui a pensé faire ça. J’ai dit oui. C’était cool! En plus on avait un bon petit cachet, donc moi je voulais donner un peu d’argent à mes amis. Je leur demandais si ça leur tentait de venir faire leurs chansons en acoustique relax. C’était de jouer avec mes amis, d’avoir l’avant-show et l’après-show avec eux. C’était au Verre Bouteille, j’avais jamais joué là. Je me suis demandé pourquoi j’y étais jamais allé avant. Au départ, l’idée, c’était de faire des chansons ensemble et peut-être en composer une. Mais en fin de compte on a pas eu le temps, on était tout le temps dernière minute donc on a fait chacun nos propres chansons chacun et des fois j’accompagnais. C’était surtout de voir des amis. Les gens venaient voir le spectacle et on avait ben du fun. Marie-Claudelle, ça ne faisait pas longtemps que je la connaissais, c’est un ange cette fille-là, c’est vraiment une perle, on avait eu vraiment du fun! J’ai découvert le Verre Bouteille et Pascal, le propriétaire, vraiment sweet! C’était des bonnes petites raisons pour faire de la musique.
Myriam : Est-ce que ça t’a apporté quelque chose, comme une volonté de faire des pièces en duo sur un prochain album par exemple?
Simon : Non, mais là tu m’as mis ça dans la tête, j’ai jamais pensé à ça! C’est pas fou! Une collabo, ben oui, pourquoi pas! C’est tellement focus dans tes affaires quand tu travailles sur tes trucs que … j’étais supposé faire des collabos et ça a pas adonné. C’est pas cave ça! Sinon je le faisais en show. Je l’enregistrais et après en show j’invitais quelqu’un. Je sais que j’ai demandé à Dave Chose s’il voulait m’aider pour quelques textes. Faut qu’on fasse ça bientôt parce qu’on travaille pas pentoute. Ça serait plus des collabos de texte, mais si je peux mettre du vocal de quelqu’un sur mes affaires ça serait fou raide ça! Merci pour l’idée! J’ai jamais pensé à ça! Égoïste! La seule personne invitée que j’avais pris c’est Gab, la violoncelliste du groupe Groenland, elle était venue sur la chanson Pêcher rien, elle était venue jouer de l’égoïne. L’égoïne, c’est une scie. L’instrument, c’est une égoïne qui a pas de dents, tu la plies et tu utilises ton archet. Elle m’avait dit qu’elle commençait à jouer de l’égoïne, je lui ai demandé d’en mettre sur cette chanson-là. Ça, c’est la collabo que j’ai faite que j’étais vraiment content.
Myriam : Jusqu’à maintenant, tu as lancé un album aux deux ans, peut-on s’attendre à un album en 2020 comme tu en as lancé un en 2016 et en 2018?
Simon : Sûrement, oui oui! Faut que j’arrête de niaiser. Moi aussi je me suis posé la même question. Je me suis dit « elle me demande en entrevue, mon dernier album est sorti il y a deux ans, je suis en train de travailler sur mon nouvel album… » Moi je veux le sortir en 2020. Je suis pas pour l’affaire de travailler et retravailler et retravailler des chansons. Plaza on l’a fait en six mois. J’ai fait dix chansons, on a enregistré dans ce six mois-là et on a sorti l’album. C’était un tour de force, je conseille ça à personne! Je suis arrivé chez ma blonde, dans le temps qu’on habitait pas encore ensemble, je suis arrivé avec un six-pack de bières. On avait fini l’album. Je pense que j’ai juste craqué. Elle m’a demandé « et puis? » et j’ai craqué « c’est fini! On a fini l’album! » J’étais vraiment fier mais brûlé de stress. Mais non, là cet album-là est quand même bien avancé côté musique. J’ai jeté plein de chansons, plein d’idées. En fait, je les ai pas jetées, elles sont dans l’ordi. J’avais vingt idées de chansons vraiment différentes de ce que je faisais et je t’ai rejeté ça du revers de la main. J’ai recommencé à en faire d’autres avant le confinement. Peut-être parce qu’il y en avait que le riff avait un an donc j’étais plus convaincu. Là, elles dorment. J’ai recommencé à zéro. J’étais sur une lancée, je pensais le lancer l’année passée. Mais là j’ai arrêté, j’ai manqué d’inspiration, ça se passait pas ou ça se ressemblait trop donc j’ai arrêté. Là j’ai recommencé, Olivier Van Tassel m’a donné un petit coup de pied dans le cul, ces gars-là travaillent super bien, c’est eux autres qui m’assoient et qui me disent qu’on va enregistrer ça, take par take. Sinon par moi-même je suis pas capable. Ça serait le fun mais 2020… c’est dans pas long… Ce serait peut-être plus début 2021, parce qu’il faut que je déménage, je suis dans les rénovations. Ah non! 2020 c’est impossible! Ça serait le fun printemps-été 2021. On va le sortir quand on veut dans le fond. Mon premier album je l’ai sorti en 2016, avant j’avais fait un EP en 2011. J’ai été stand-by longtemps…
Myriam : Pourquoi?
Simon : Je sais pas. J’étais avec une fille qui … c’était dans ma tête dans le fond, c’était même pas la personne. C’est moi qui me trouvais poche d’être musicien. Comme quoi elle avait une carrière en politique et moi je me trouvais vraiment comme une merde, j’avais une jobine, je faisais de la musique et elle m’encourageait tout le temps. On dirait que dans ma tête je le voyais pas. J’ai mis ça stand-by, j’écrivais plus, je jouais plus de guitare et j’avais fait une pause parce que je me sentais poche. Il y avait quelqu’un, Cassandre Emmanuel, on avait fait un vidéo-clip ensemble, on s’était vu au spectacle de Fred Fortin et on s’était jasé. Elle m’avait dit : « là il va falloir que tu mettes tes culottes, que tu aies de l’assurance, tu as du talent! » et même là j’étais pas sûr. J’adule le monde autour. Je vois Fred Fortin, si je suis capable de sortir un salut c’est déjà bien… je suis le pire groupie. Je suis facilement intimidé par le monde.
Myriam : Si tu pouvais prendre ma place de journaliste pour une question, quelle question te poserais-tu, en y répondant?
Simon : Qu’est-ce que m’a apporté la musique?
C’est une question banale et vraiment large. Ça fait depuis que j’ai 19 ans que je fais de la musique sérieusement, là j’ai 33. Ça m’a apporté tellement d’affaires nice : je suis à Montréal en ce moment, on parle de Dave Chose, on parle de Larynx que j’ai rencontrés par le biais de la musique. Je pense que ça m’a quand même sauvé la vie, la musique. Parce qu’avec les albums que j’écrivais c’était quand même assez deep. C’est une grosse thérapie gratuite la musique. Je me suis trouvé vraiment chanceux de faire ça. Ce que m’a apporté la musique, c’est que je suis venu à Montréal pour faire ça, là je m’en vais à Saint-Grégoire vivre une autre vie, je vais quand même continuer de faire de la musique. On dirait que j’ai ce feeling-là de me demander si je vais arrêter de faire de la musique. Je vais travailler temps plein sur quelque chose d’autre? Je me dis non, je serai jamais capable de tirer la plogue. Ça m’a apporté beaucoup d’amour et du monde tellement extraordinaire qui devient ta famille, les connaissances de n’importe quel milieu, d’avoir du monde qui écoute ta musique, ça c’est complètement débile. Ça, j’ai jamais compris ça que les gens me disent qu’ils ont mon album dans leur auto. C’est vraiment quelque chose de débile, c’est vraiment extraordinaire. Même si des fois je vois ça comme, pas une perte de temps mais je me demande si je fais la bonne affaire, si on fait ça parce qu’on est égoïste, mais je le fais pas pour le montrer au monde. Il y a des gens que tu vas voir et qui vont venir vendre leur salade « écoutes ça, j’ai fait ça, j’ai enregistré là » c’est tout le temps les pires personnes. Moi quand quelqu’un parle pas de ses trucs, comme Larynx dans le temps qu’il avait son autre groupe, il avait sorti son album et on était sur une gig de montage ensemble et il m’avait dit « j’ai sorti ça, tiens c’est mon album. » J’étais content, je lui ai dit que je l’écouterais l’après-midi même! C’était la première fois que j’écoutais Larynx! C’était complètement débile, c’était des belles découvertes. Ça m’a apporté plein d’affaires. Je fais de la musique pour moi-même, je fais pas ça pour vendre des albums.
1. Ton lecteur de musique plante sur une île déserte, tu peux seulement écouter une chanson, c’est laquelle? Coconut – Harry Nilsson.
Je trouverais ça drôle une couple de minutes et par la suite, je passerais sûrement par toutes les émotions. Pour finir avec des roches dans les poches en marchant vers la mer. J’ai jamais vécu ça pour vrai…je ne pense pas bien réagir à cette expérience, désolé…si c’est une expérience, j’aimerais savoir combien de temps je dois rester là. Merciiii!
2. Ta chanson de rupture préférée? Run of the Mill – George Harrison ( la version Early Takes Vol.1 )
Même quand ça va bien, je craque à chaque fois hahaha bâtard!!
3. Ta chanson d’amour préférée? Harvest Moon – Neil Young
Parce que je l’aime beaucoup.
4. Un.e artiste que tu aimerais que les gens connaissent davantage? Larynx!
Pour sa musique évidemment, mais aussi sa personne voyons donc!! Un vrai bijou d’amour.
5. Si tu pouvais écouter un seul album pour l’année à venir, ce serait lequel? Protomartyr – Ultimate success today.
Un s’il vous plaît de poète. Il est sorti cet été et je l’écoute encore très fort dans mes écouteurs pour m’achever avant le dodo.
6. La chanson qui te rend le plus heureux? P’tit Belliveau – Les bateaux dans la baie
Tout le dernier album est une bonne petite pilule pour mon anxiété. Excellent!
7. Un.e artiste / groupe qui t’inspire beaucoup? je ne sais plus… Énormément. Je lance Fred Fortin parmi beaucoup d’autres. Il m’inspire, mais m’a surtout marqué depuis mon début de vingtaine.
8. La chanson qui t’obsède en ce moment? Les Hay Babies – Joue avec le feu
Très belle reprise et je crois que j’aime mieux celle des Hay Babies hahaha shhhhhhhh. Avec ça din oreilles, l’automne va bien :)
9. Une chanson que tu aimerais avoir écrite? Philippe B – Autoportrait ( sans lunettes )
Saint-Câline que c’est beau!!
10. Ta chanson (à toi) préférée? ouf heeee J’t’aime Pareil.
Je ne sais pas… Je ne comprends pas comment j’ai fait ça. Un coup de chance peut-être!?