un magazine web axé sur la culture d’ici

Orchestre Métropolitain – Sous le soleil de Marcano

Quand la cheffe et l’OM s’amusent!

Orchestre Métropolitain
Crédit photo: Denis Germain

Par Lynda Ouellet

C’est sous un soleil sud-américain que l’orchestre nous a accueilli le 17 mai à la Maison symphonique. La cheffe Glass Marcano, prodige vénézuélienne, lauréate du Prix spécial de l’orchestre au concours Paris Mozart Orchestra, en septembre 2020, a amené l’Orchestre Métropolitain dans des registres que nous ne lui connaissions pas.

Un univers latino!

Orchestre Métropolitain
Crédit photo: Denis Germain

Le comédien, Victor Andrés Trelles Turgeon, commence par réciter des poèmes d’Amérique latine et du Québec qui mettent la table entre les trois œuvres de cette première partie.

D’abord, il y a l’Ouverture festive du compositeur Orrego Salas. Nous passons de l’exaltation du premier mouvement à une mélodie et à une danse latine. Chaque section de l’orchestre joue en complémentarité. Nous ressentons les vagues de sons jouant dans une autre dimension. Les cordes et les cuivres se répondant avec entrain.

La deuxième composition est celle de Silvestre Revueltas, Janitzio. Le poème symphonique nous transporte au Mexique. Calme comme le lac Pátzcuaro de l’île Janitzio qui a servi d’inspiration à l’auteur de l’œuvre et éclatant, tels des feux d’artifice ponctuant le rythme. On est entrainé dans une valse folklorique ponctuée de l’éclat des cuivres.

Finalement, pour cette première partie, on entendra l’œuvre la plus connue de José Pablo Moncayo García, Huapango. Elle nous amène dans une atmosphère festive de trompettes, cuivres et cordes. On aurait pu danser la salsa ou le merengue.

Tchaïkovski, rien de moins que la beauté!

Glass Marcano
Crédit photo: Denis Germain

Après l’entracte, la cheffe nous transporte avec la Symphonie no 4 de Tchaïkovski. On change de registre. Les cuivres, en ouverture, nous appellent à entendre cette douleur qui se transforme en mélancolie. Les cordes amplifient en jouant uniquement pizzicato. À la finale, on termine avec le réconfort d’une explosion de joie.

Un communauté fière de son soleil, Marcano!

La communauté vénézuélienne est ravie d’être au rendez-vous à la Maison symphonique. Les encouragements et les marques d’appréciation fusent entre chaque œuvre. Tout le long de la soirée, ovations spontanées et applaudissements démontrent la fierté du public pour cette jeune cheffe. Les musiciens également adhèrent à l’énergie contagieuse de Glass Marcano.

Et puis…un cadeau!

Sous le soleil de Marcano
Crédit photo: Denis Germain

Dans cette sérieuse Maison symphonique, la cheffe nous a demandé de nous lever pour pouvoir danser. La sonorité latine avec sa culture festive s’invite. L’OM devient un big band latino et les musiciens s’en donnent à cœur joie, tantôt se levant par section pour compter « un, dos, tres, et cuatro » et pour l’auditoire « CINCO ». Tous les âges confondus, et oui, on a dansé, rit et participé, suscitant joie et amusement.

Une symbiose entre l’orchestre et Glass Marcano a mené à une grande performance pour cette soirée. Le bonheur des uns et des autres étaient apparent. Cette jeune prodige de 28 ans est probablement la cheffe la plus expressive que nous avons vu à diriger un orchestre. Elle a choisi de ne pas dénaturer son style plutôt que de se fondre dans un certain moule convenu et, c’est tant mieux.

Un jour nous dirons à nos enfants que nous avons vu la première prestation canadienne de cette grande cheffe vénézuélienne qu’est Glass Marcano!