Lancement d’album au Musée Redpath
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Philippe Brach continuait dans son obsession des animaux avec son lancement d’album qui avait lieu au… Musée Redpath. Endroit original s’il en est un, le musée situé au cœur du campus de l’Université McGill présente aux amateurs de paléontologie une pléthore de coquillages, d’artefacts et même des ossements de dinosaures.
Après un shooting animalier au Biodôme de Montréal pour son précédent opus La foire et l’ordre, c’est sous le squelette d’un authentique Gorgosaurus que Philippe Brach lançait mercredi son deuxième album, Portrait de famine, réalisé par Louis-Jean Cormier. « Parce que c’est important pour moi d’encourager la relève » a dit l’auteur-compositeur-interprète, avec un clin d’œil à son réalisateur.
En pleine possession de ses moyens, on retrouvait le rugueux et le riche mélange entre le joual de Brach, l’accent de la région 02 et la poésie du quotidien rappelant Dédé Fortin et Bernard Adamus. Il s’est greyé cette fois-ci de nombreuses cordes et cuivres qui magnifient les propos parfois un peu trash de l’auteur pour créer 15 petits hymnes à la vie qui composent l’album. Entouré de Louis-Jean Cormier à la guitare, Pierre-Olivier Gagnon à la basse et du Quatuor Orphée, Brach a présenté à la petite audience composée essentiellement d’amis et de la famille, quatre chansons tirées de Portrait de famine.
Chrystel, une balade tourmentée où les cordes, les cuivres et les regrets sont à l’honneur, a ouvert le spectacle intime, suivie du drame micro-épique L’amour au temps du cancer. Un petit vent d’optimiste avec Le bonheur tousse moins qu’avant pour conclure avec la pièce satyrique Bonne journée. Se trouvant un peu dans le même rayon que Ma vie c’est d’la marde de la Leblanc, Bonne journée vous rappelle que même si vous vous faites licencier ou qu’il pleut des bombes sur Gaza, on peut toujours être heureux car les médias ont dit que c’était une belle journée, hey!
On reconnaît la touche de Cormier sur certaines pièces aux harmonies plus planantes mais on voit son apport surtout pour la cohésion entre les morceaux et l’équilibre entre le rock et les portions acoustiques, évitant que l’humour noir de Brach ne rende le tout trop lourd. Encore un peu dans sa tête, le chanteur nous emmène dans les méandres de son esprit foisonnant dans Monsieur le psy, se plaît à recréer des dialogues imaginaires à la chambre des communes (Divagation parlementaire), se penche sur les vies râpées dans Père parti, mère mono, fils fendu, fuck les flos (tout est dans le titre…) et nous rentre un petit peu dedans avec sa théorie de la relativité Si proche et si loin à la fois, un duo avec Klô Pelgag. Finalement, on retrouve sur Portrait de famine les grands espaces dans son rock expansif, où il s’amuse avec les pédales de reverb et de l’écho en masse.
Philippe Brach lancera son album au Côté-Cour de Jonquière le 15 septembre et se produira au National le 19 novembre.
Photos : Courtoisie Projet Caravelle