Deux têtes valent autant que 4!
Par FrankEDG
C’était ma première fois au Divan Orange. Au moment de mon arrivée, bien avant le commencement du spectacle car j’aime vivre l’expérience dès le tout début, j’étais déjà intrigué en regardant à travers la grande fenêtre du bar afin de voir d’où provenait cette musique rafraîchissante ; playlist ou musiciens sur scène? Confirmant mon instinct, la musique provenait de 4 jeunes musiciens faisant des tests de sons sur scène. Ces 4 musiciens font partis du groupe ontarien Lost Cousins et ils assuraient la première partie. Laissez-moi vous dire : WOW ! Mais qu’elle superbe première partie ! Découlant d’une génération indie rock influencé par Coldplay et Our Lady Peace, ce groupe est composé de 4 chanteurs… oui, j’ai bien dit 4 chanteurs, car le pianiste, le guitariste/trompettiste, le batteur et aussi le bassiste/saxophoniste chantent, et tous très bien en plus!
Pif Paf Hangover étant, à la base composé, de 4 membres n’en fait maintenant que 2 mais 2 qui en valent autant que 4. Max O Finn (Lead vocals, guitare) et Emmanuel C Boucher (synthétiseur, back vocals) nous donnent l’impression d’avoir chacun 4 bras! Vendredi soir, vers les 23h, ce duo de funky pop électro nous a joué quelques pièces qui se retrouveront peut-être sur le prochain album, celui-ci n’ayant toujours pas de date de sortie. Voici une entrevue réalisée avec les 2 charismatiques membres de ce duo psychédélique qui permettra à ceux d’entre vous qui ne les connaissent pas encore de découvrir leurs influences et leurs espérances de carrière.
1. J’ai cru entendre Max dire à Emmanuel : « J’en peux plus! » signifiant l’excitation avant d’aller sur scène… Étiez-vous nerveux ou juste très hâtif envers l’expérience ?
Ça fait des mois qu’on est enfermés en studio à monter les tounes, les répéter, les modifier, les répéter encore… C’était la première fois que nous les faisions toutes devant public donc nous vivions des émotions assez intenses. On a pas mal rempli le Divan Orange avec 160 entrées, ça en fait des yeux qui te regardent, des gens qui viennent découvrir ton nouveau stock! Avant, on était quatre. J’ai l’impression que ça répartissait la pression. Maintenant qu’on est deux, on a beaucoup plus de tâches et donc beaucoup plus de scénarios où ça pourrait se dérouler de façon catastrophique. Nerveux, hâtifs, excités, heureux, apeurés, joyeux, confiants, etc… Un sacré buzz!
2. Certains de nos lecteurs ne vous connaissent par encore alors, d’où vient le nom PIF PAF HANGOVER ?
Self-explanatory no? Nous étions d’avides fêtards, des professionnels de l’ivresse, des poster boys de la perte de contrôle. Cette époque est passée, le nom est resté. Là, il y a 50% du band qui ne boit pas d’alcool et on ne se couche jamais bien plus tard que 3am. On se lève tôt, on fait du sport et surtout, on pratique à tous les jours. Descendre des gammes, faire des vocalises, répéter les tounes. On prend maintenant le métier beaucoup plus au sérieux, c’est bien cool l’aspect rock star ; sex, drugs and rock & roll, mais ce n’est pas comme ça qu’on monte une oeuvre digne de ce nom. Ce n’est que par l’effort qu’on accompli du grandiose !
3. Quelles sont vos influences musicales et lyricales ? J’ai personnellement pu ressortir des touches de la fin des années 80 et 90… des groupes tels que DaftPunk, peut-être même Prince ou Queen ?
C’est tout et rien à la fois. Manu n’écoute pas vraiment de musique, moi j’écoute surtout du vieux r&b, du bebop et de la bossa nova. Les gens ont le 80′s facile quand il s’agit de musique riche en synthés, mais ces sons ne sont pas forcément propres à cette époque, quoi qu’ils étaient bien présents dans le paysage sonore avant la résurgence des guitares dans les 90′s. On utilise des keyboards des années 70 à 2010 et on pige dans une myriade de rythmes « world », de basses funk et de mélodies jazzy/soul. Ces jours-ci, on dit qu’on fait du sophistifunk-electro-pop-blue-eyed-soul-post-apocalyptique.
4. Quelle chanson est votre préférée sur l’album ? Moi j’ai bien aimé la 5e de la prestation d’hier soir où il y avait des drums 808 avec des mélodies mexicaines jouées à la guitare….
Le disque n’est pas terminé, donc c’est plutôt difficile d’en choisir une pour l’instant. On les aime toutes, quoique j’abonde dans ta direction, la 5eme c’était I choose Elaine. Elle fait définitivement partie de mon top 3. Après, le Mexique, j’suis pas sûr, c’est caliente for sure, mais les guitares sont plus d’inspiration afrobeat.
5. Il y-a-t-il une deuxième tournée de prévu pour faire la promotion de ce deuxième album complet ? Aux mêmes endroits (Québec et Ontario) ?
Certainement, mais comme pour l’instant nous n’avons pas de date fixe pour le lancement de l’album, il est difficile de booker les shows. Une chose est certaine, avec cette performance à deux, il est beaucoup plus facile au niveau horaire et logistique de se mouvoir. Aussi moins coûteux. Donc nous ajouterons certainement du territoire à notre tournée ; les States, l’Europe, le MONDE!
6. Nous savons que, de nos jours, réussir dans l’industrie de la musique, c’est très difficile… ceci-dit, où vous voyez-vous dans les 5 prochaines années ? Des idées de festivals auxquels vous aimeriez participer ?
Nous avons tous une conception différente de la réussite, nous voulons faire de la musique de grande qualité, complexe sans être compliquée, de la musique réfléchie aux influences riches et diverses et qui se traduit bien en live. Genre tout le contraire du mainstream… Mais dans l’idéal, dans les cinq prochaines années nous pourrons vivre uniquement des retombées de notre musique, composer pour de la pub, des séries, des films nous intéresse beaucoup. On a fait quelques projets et on a eu la piqûre! Sinon, nous serions heureux de continuer à jouer dans des petits venues si on peut sortir du Québec plus souvent. Dans les 5 prochaines années, on vise une tournée européenne et américaine. Ça, pis être big au Japon.
Crédit photo: Benoît Vermette/MatTV.ca
Texte révisé par : Cloé Lavoie