Quand le rock new-yorkais rencontre Pop Montréal
Photo : Facebook officiel du groupe
Et pop, dit Montréal! La métropole vibre sous une variété de sons en fin de semaine dans le cadre de la 15e édition de Pop Montréal. Et parmi la liste d’excellents talents qui ont lancé les festivités, c’est l’électrisant duo britannico-américain The Kills que j’ai choisi d’aller voir hier soir au Métropolis. Le groupe est présentement en tournée pour soutenir leur plus récent opus, Ash and Ice paru en juin dernier.
Je sens que je dois émettre un avertissement avant de poursuivre plus loin. Je trippe sur The Kills depuis le début de ma vie d’adulte, alors que le tandem rock-blues-garage-grunge composé de l’Américaine Alison Mosshart et du Britannique Jamie Hince apparaissait sur la scène avec la sortie de leur premier album Keep on Your Mean Side. Treize années ont suivi, le groupe a sorti d’autres albums, et même si je le perds parfois de vue, je suis toujours heureuse de renouer avec le duo.
Le Métropolis était presque rempli. J’ai eu peine à me trouver un endroit où j’allais pouvoir voir la scène sans avoir la vue obstruée. Je me suis installée juste à temps. Les lumières s’éteignent. Le fond de la scène s’allume avec une projection de volcans fumants. Se déverse ensuite un torrent d’applaudissements qui s’intensifient à chaque fois qu’une silhouette fait apparition sur scène. C’est parti pour près de 90 minutes de rock mordant et enivrant, dès les premières notes de Heart of a Dog jusqu’à leur dernier rappel Fried My Little Brains. Avec 18 chansons, plus quatre rappels de titres puisés dans leur répertoire, le groupe n’offre aucun temps mort.
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Peu bavard, le groupe se contente de saluer et de remercier la foule entre deux chansons. Alison Mosshart, crinière blonde bleachée, se mouve sur la scène comme si elle lui appartenait. Jamie Hince, quant à lui, prend la position de la rock star comme s’il l’avait inventée, maniant ses guitares avec doigté et distorsion. Ça ne paraissait pas que le monsieur s’était blessé à la main au point où il aurait pu, apparemment, la perdre. Toute cette prestance peut faire cliché, mais quand c’est bien exécuté, on ne peut qu’admirer. Le groupe n’essaie pas d’être cute, il rock tout simplement. La chimie passe entre le duo et la foule.
Le groupe était aussi accompagné de deux autres musiciens, qui jouaient de la batterie, de la basse et du clavier dans l’ombre. Les feux étaient sur les deux membres principaux et ces derniers remplissaient bien le devant de la scène.
Parmi mes moments marquants, on a eu Kissy Kissy et Black Balloon, qui figurent parmi mes pièces préférées du groupe. Le single Doing It to Death a été joué avec brio, les têtes se faisaient aller dans la salle. Tout juste avant le rappel, la foule s’était tout particulièrement allumée pour Pots and Pans et Monkey 23. Il fallait voir Jamie Hince improviser une guitare lap-steel avec le pied du micro, audacieux et impressionnant.
Est-ce que The Kills réinventent la roue du rock? Non, mais Alison, Jamie ainsi que leurs deux musiciens attaquent sans demander la permission à personne. Après une performance qui était apparemment décevante à Osheaga en juillet (je n’y étais pas, c’est ce que l’on m’a dit), The Kills s’est sérieusement racheté. En sortant de salle, on peut voir que le public était satisfait de sa soirée et moi aussi.
Pop Montréal se poursuit jusqu’au 25 septembre. Pour plus de détails sur toute la programmation : www.popmontreal.com
Texte révisé par : Matthy Laroche