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Rien n’arrête le punk, pas même la pluie

Retour sur le Pouzza Fest jour 2

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© Maryse Phaneuf/MatTv.ca

Par : Maxime D.-Pomerleau

On aurait mieux fait de rester à l’intérieur pour Stay Inside aux Foufs 2.0, mais on choisit quand même d’aller braver la température au Jardin des bières pour Danny Rebel and the KGB en fin d’après-midi de cette deuxième journée du Pouzza Fest. Malgré la pluie et le froid qui s’étaient installés entre les tentes de marchandise, les camions de rue et la scène, une bonne centaine de personnes, armées de mantes de pluie et de parapluies, colorait le parterre. Le reggae dansant de Danny et sa gang chasse temporairement les nuages, et on découvre avec joie le cowpunk de Valleyfield, Morgan, dont l’harmonica se démarque à travers toutes ces guitares. On envie un peu leurs costumes de poulets qui avaient l’air doux et chauds.

Après notre dose annuelle de Lost Love au Pouzza, je suis Mathias de Complainers pour aller voir Oakhearts, toute jeune formation avec des membres de Young & Lost et Powernap. S’il y avait un band pour décrire le son de la scène punk rock montréalaise des 15 dernières années, on pourrait dire Oakhearts. Fortes mélodies, voix râleuse, refrains rassembleurs, solo de guitare aux trois quarts de la chanson, leurs compositions suivent la recette du succès. On attend un premier album complet en 2018.

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Un repas poutine plus tard (ça se passait sur les actualités Instagram!), on revient aux Katacombes pour la prestation acoustique de Frankie Stubbs de Leatherface. Dire que le chanteur doutait de l’intérêt que les gens lui porteraient, alors que ses trois shows durant le week-end ont affiché complets! Assis simplement sur un étui d’instrument, un petit verre de vin rouge à côté de lui, le vieux routier nous a transmis sa passion de la musique. La voix chaude et rugueuse de Frankie Stubbs transmet ses grandes leçons de vie et quelques verres d’oreille à travers d’excellentes composition punk rock old fashion. La seule fois que je l’avais vu, c’était avec son groupe Leatherface, dans un sous-sol de bar à Longueuil, en 2009. Il est sans conteste ma découverte et mon moment préféré du Pouzza Fest.

Ensuite, ce fut au tour de Blurry Eyes, formation regroupant des membres de PL Mafia et The Sainte-Catherines. Pendant que Creepshow donnait, comme toujours, un spectacle comme si c’était le dernier, le ton était plus doux et résolument rock aux Kata. Marc-André Beaudet a pris soin de rappeler que chaque pièce était une composition, dont sûrement leur plus grand hit, Hold On. Le quatuor de papas cool prépare de nouvelles chansons pour un album à enregistrer prochainement. À suivre…

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Avec leur armée de cuivres, Reel Big Fish a pris d’assaut la scène du Jardin des bières, qui voyait une petite accalmie du côté de la pluie. Ils ont pigé dans plusieurs albums pour un setlist diversifié qui a fait dansé les centaines de personnes rassemblées samedi soir. Ils ont aussi joué beaucoup de reprises, notamment un pot-pourri avec Smells Like Teen Spirit, 500 Miles et The Impression That I Get. On a aussi eu droit à Don’t Stop Believin’ et Take On Me en toute fin de concert. Avec des pièces phares comme I Want Your Girlfriend to Be My Girlfriend Too, Everything Sucks, Sell Out, She Has a Girlfriend Now et l’ultra succès Beer, impossible de contester la suprématie du groupe sur la scène ska. La plus sérieuse Where Have You Been rappelle également que Reel Big Fish ne fait pas que des pièces de party, mais peut toucher aussi des cordes plus sensibles.

Pendant ce temps aux Foufounes électriques, Brutal Youth faisait ce qu’il sait faire de mieux : être brutal. Backflip en sautant dans la foule qui est un moshpit perpétuel, le chanteur Patty s’égosille et se déchaîne en mettant ses tripes et son sang sur scène, assez pour causer un traumatisme à notre photographe! Brutal Youth ne cesse de tourner depuis la sortie en 2016 de leur troisième album Sanguine (tiens, il y a peut-être un lien…) et gagne des gallons auprès des géants du hardcore comme Sick Of It All, Off With Their Heads et autres Descendents.

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La lutte est grande pour rester éveillé jusqu’à This Is a Standoff, à 1 h 30 aux Katacombes, mais on succombe et on rentre à la maison. Avec nos petits yeux et notre pichet, on se dit qu’on n’a plus 20 ans, mais que le Pouzza Bambino nous a montré qu’une belle relève se prépare pour la scène punk. Mais que pour être forte, elle doit dormir. Comme nous. À demain!

#Pouzza8

Crédit photo : © Maryse Phaneuf/MatTv.ca

Texte révisé par : Johanne Mathieu