Un événement marquant qui souligne l’importance de soutenir et de faire rayonner la langue française à travers les arts
Lundi soir, se déroulait la 19e édition du gala de la Société Professionnelle des Auteurs Compositeurs du Québec (SPACQ). Quinze artistes et créateurs, qui ont su marquer la francophonie avec leur art, ont pu recevoir une bourse de 10 000 $ pour les encourager à faire briller notre langue dans le milieu des arts. Cette année, le gala se tenait à l’Arsenal art contemporain, et comme l’année dernière, on y retrouvait des artistes, des gens du milieu des affaires, des grands diffuseurs et des intervenants du milieu qui se sont réunis pour célébrer le milieu francophone. J’ai d’ailleurs eu la chance de rencontrer quelques-uns des lauréats et lauréates lors de la soirée afin de discuter de l’importance de ce genre d’initiative pour soutenir le milieu des arts.
Je me suis tout d’abord entretenu avec Jacques Surette, jeune artiste acadien, qui propose une musique parfois plus country, d’autres fois plus folk et même un peu rock. Sa musique bilingue est authentique et chaleureuse. Lors du gala, il a remporté le prix Édith-Butler. Édith Butler est une artiste, elle aussi acadienne, qui a su se démarquer sur la scène franco-canadienne avec son country folk, et elle reste une figure incontournable de la musique acadienne. Jacques Surette me confie que c’est pour lui un grand honneur de recevoir ce prix, surtout qu’Édith Butler est une artiste prolifique et inspirante. Ce genre de prix permet aussi aux artistes émergents de gagner en visibilité et en reconnaissance au-delà de l’Acadie. Jacques Surette souligne que cela lui fait chaud au cœur qu’une partie du Montréal culturel l’accueille et le reconnaisse. Pour ma part, je ne suis pas une grande fan de country, mais je dois avouer que son deuxième et troisième album m’ont bien plu avec leurs sonorités plus rock, folk et légèrement psychédéliques, et que quelques-unes de ses chansons se sont frayé un chemin vers ma liste de chansons favorites.
J’ai ensuite eu la chance de m’entretenir avec une légende de la musique québécoise, nul autre qu’Yves Lambert. Yves Lambert est l’un des fondateurs du groupe iconique La Bottine Souriante, mais il poursuit également une carrière solo où il mélange musique trad et conte. Un artiste avec un profil artistique varié et très chaleureux. Lauréat du prix Sylvain Lelièvre, lui-même auteur-compositeur, interprète et poète, Yves Lambert se sent donc « honoré de faire partie des têtes hommagées », comme il le dit lui-même. Nous avons discuté un peu de l’importance de transmettre le patrimoine québécois à travers la musique. Pour Yves Lambert, le faire découvrir par ce médium est simplement naturel : le patrimoine nous habite, nous aide à mieux définir qui nous sommes et à comprendre d’où nous venons. Il est donc évident de le retrouver dans sa musique. Il faut aussi le faire dans le plaisir et l’authenticité, deux éléments d’ailleurs très présents dans sa musique.
J’ai ensuite abordé Laurence St-Martin, lauréate du prix Paul Daraîche. Laurence St-Martin est une artiste vibrante et lumineuse qui, avec sa musique country, nous plonge dans un univers douillet. Elle était d’ailleurs accompagnée de Véronique Labbé, une consœur bien aimée du public. Ensemble, nous avons discuté de la place du country dans le paysage musical québécois. Pour Laurence St-Martin, le country fait partie de son ADN, et il est simplement naturel pour elle de se retrouver dans cet univers. D’ailleurs, avec son dernier album, elle s’y lance complètement, sans jugement. Le country a toujours occupé une place importante dans l’univers musical québécois, et elles sont bien contentes de voir que ce style réussit une fois de plus à toucher un plus large public et se mélange à d’autres styles. Véronique Labbé ajoute que le country, par nature, est artisanal et n’est pas nécessairement pensé pour une appréciation commerciale. On note de plus en plus un parallèle important entre le vieux country et le nouveau country, qui se mélange davantage à des styles plus populaires. Cependant, ce nouveau country ne pourrait exister sans le country classique. Il faut donc continuer à jouer du country plus traditionnel pour pouvoir expérimenter avec ce style. Laurence St-Martin ajoute que ce genre de prix met en lumière le genre country. Elle conclut en disant qu’elle se sent honorée de recevoir ce prix, surtout que, avant elle, beaucoup d’artistes importants qui l’inspirent au quotidien l’ont également reçu.
J’ai finalement terminé mon tour d’interviews avec Alexandre Désilets, qui a remporté le prix Gilles Vigneault. Ce prix fait écho à la longue carrière de Gilles Vigneault et rappelle aux lauréats de persévérer, malgré les difficultés à se faire connaître du public. Nous avons donc échangé sur la réalité du travail dans le domaine artistique et la persévérance nécessaire. Pour lui, le soutien de ses pairs est essentiel, et recevoir ce prix est une forme de validation : on reconnaît et on apprécie ce qu’il fait. Se faire connaître au Québec, selon lui, c’est un peu comme une roulette russe, il n’y a pas de chemin parfait et pas toujours de place pour tout le monde. Il m’avoue avoir été un peu découragé ces dernières années, et que ce prix est une belle façon de le motiver à persévérer et à rester présent. Sa musique aux sonorités pop-folk est entraînante et douce. Alexandre Désilets est lumineux et charmant, et sa musique est imprégnée de cette lumière et de ce charme.
Comme chaque année, le gala de la SPACQ me permet de découvrir de nouveaux artistes issus de diverses sphères musicales. Le rôle d’un organisme comme la SPACQ est fondamental pour soutenir une sphère culturelle tant aimée. Avec ce gala, la société met toujours en lumière une variété d’artistes issus de différents horizons et permet de faire connaître leur travail à un plus large public. Vous trouverez ci-dessous la liste complète des lauréats et lauréates de la 19e édition du gala de la SPACQ. Pour plus d’informations sur la SPACQA
Liste des Lauréats et Lauréates du 19ieme édition du gala de la SPACQ
PRIX SYLVAIN-LELIÈVRE — OFFERT PAR FIERA CAPITAL
Yves Lambert
PRIX STÉPHANE-VENNE — OFFERT PAR LA SOCAN
Ève Déziel
PRIX ANDRÉ-DÉDÉ-FORTIN — OFFERT PAR STINGRAY
Fredz
PRIX PAUL-DARAÎCHE — OFFERT PAR ARSENAL MEDIA
Laurence St-Martin
PRIX GILLES-VIGNEAULT — OFFERT PAR LA CAISSE DE LA CULTURE
Alexandre Désilets
PRIX KARIM-OUELLET — OFFERT PAR LA FONDATION SPACQ
Diogo Ramos
PRIX CLÉMENCE-DESROCHERS — OFFERT PAR CINÉMAGINAIRE
Adib Alkhalidey
PRIX FRANÇOIS-COUSINEAU — OFFERT PAR COGECO
Jean Millaire
PRIX ROBERT-CHARLEBOIS — OFFERT PAR POWER CORPORATION
Lewis Furey
PRIX DIANE-JUSTER — OFFERT PAR SIRIUSXM
Pierre-Daniel Rheault
PRIX RICHARD-GRÉGOIRE — OFFERT PAR HYDRO-QUÉBEC
Louis Babin
PRIX LUC-PLAMONDON — OFFERT PAR ICI MUSIQUE
Martine Pratte
PRIX ÉDITH-BUTLER — OFFERT PAR THD Transport Henri Dion
Jacques Surette
PRIX ANDRÉ-GAGNON — OFFERT PAR QUÉBECOR
Jean-Michel Blais
PRIX BEAU DOMMAGE — OFFERT PAR RNC MEDIA
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