Une édition simplement époustouflante
Par Lucia Cassagnet
Avec une programmation qui affichait Imagine Dragons, Pitbull, Lana del Rey, Les Cowboys Fringants, Green Day… c’est impossible de penser que l’édition 2023 du Festival d’été de Québec ne serait pas un succès. Et je vous le confirme, malgré deux journées annulées à cause de la pluie (dont une remise à lundi… je vous explique dans quelques paragraphes) et de la chaleur accablante, le festival a rayonné.
L’ouverture de la grande scène Bell s’est faite nul autre que par le groupe punk canadien Billy Talent. La première partie a preparé la foule pour Weezer, ce colosse du rock américain.
Des vendredis complets
Qui dit vendredi dit petit party après le travail et les 7 et 14 juillet c’est presque 100 000 personnes qui se sont donné le mémo de se pointer aux Plaines d’Abraham en même temps pour commencer la fin de semaine estivale.
C’est Imagine Dragons qui a performé pour une première soirée qui affichait complet aux alentours de 21h30, tout juste avant le début de leur spectacle. Le groupe originaire de Las Vegas en était à leur troisième essai avec le festival de notre capitale nationale. Lors de la dernière représentation ils ont été chassées hors de la scène à cause de la pluie… qui était présente aussi cette année.
Le groupe a enchaîné les hits un après l’autre, nous faisant naviguer à travers leurs albums depuis les débuts jusqu’aux plus récentes chansons. Ensemble, Dan Reynolds (chanteur), Wayne Sermon (guitare, choeurs), Ben McKee (basse, piano) et Daniel Platzman (batterie) ont donné vie à ces harmonies qu’on aime tant.
Et le 14 juillet, c’est plusieurs miliers de personnes à Québec qui arboraient des chemises blanches avec des fausses têtes rasées, en l’honneur de l’icône de Miami, Pitbull. Cette fois, les gens avaient été avisés d’arriver à l’avance, faisant en sorte qu’avant même 21h le festival affichait complet aux Plaines.
Les chansons de Pitbull, on les connaît de la radio, des clubs et des cours de zumba, et en personne, elles sont aussi énergisantes! Le chanteur aux plusieurs noms – Mr. Worldwide ou encore Mr. 305 – a dansé, chanté, plaisanté avec la foule immense jusqu’à la dernière minute. Malgré son personnage de Don Juan qui tape sur les fesses des danseuses (féminines) qui l’accompagnent, l’artiste prône le respect avant tout. Voyant que lors de sa chanson Fireball certains fans à l’avant étaient un peu trop enthousiastes, il a arrêté la chanson, leur a demandé de célébrer et de s’amuser mais en respectant les gens autour d’eux, et il a recommencé la chanson au plus grand bonheur de tous!
Des goûts pour tout le monde
Une des beautés du Festival d’été de Québec est la diversité de la programmation qui invite tout le monde avec tous les goûts musicaux possibles. Des journées plus punk-rock avec Billy Talent et Weezer ou encore les Foo Fighters le premier samedi ? Bien sûr. Vous cherchez une excuse pour porter des bottes de cowboy mais au bureau c’est pas bien vu? Le premier dimanche offrait la possibilité aux fans de cowboy de danser aux chansons country de Zach Bryan.
Pour les amatteurs de rap, c’était le mardi 11 juillet que ça se passait. Malgré une annulation de dernière minute par la tête d’affiche, des remplacements étaient prêts à sauver la soirée sur la scène Bell. C’est BBNO$ et Glorilla qui ont débarqué à la rescousse du genre.
Un festival au Québec se doit d’avoir de la musique par des artistes qui chantent sur la sauce brune et le fromage squish-squish, et c’était deux journées qui étaient réservées pour ça! Bleu Jeans Bleu et Les Trois Accords ont donné vie au premier lundi, mélangeant leurs styles uniques mais tellement québécois…
À la grande déception de tous, la deuxième journée qui affichait la culture de la Belle Province s’est vue annulée par la pluie, mais, grâce à des retournements d’horaire, Sara Dufour, Robert Charlebois et Les Cowboys Fringants se sont assurés que le lundi 17 juillet fasse partie de la fête. Ainsi, le festival a eu une journée de plus!
Une grande finale …de trois jours
Comment terminer un festival qui avait une programmation impressionnante comme celli-ci? Et bien, avec plusieurs soirées, tout simplement! Je considère que le festival a eu trois soirées de fermeture. La première, le samedi, avec la seule tête d’affiche féminine du programme original, Lana del Rey.
Son spectacle conçu avec soin et portant attention aux plus petits détails dans la scénarisation a fait voyager la foule dans le pays imaginaire de l’artiste. Celle qui est née tout près de la capitale nationale, dans l’État de New York, a été choyée par les fans qui se désespéraient pour avoir son attention lorsqu’elle est descendue à leur rencontre vers la fin du spectacle.
Vétue d’une robe blanche, arborant une couronne scintillante, l’artiste de 38 ans a donné vie à ses chansons qui sont parfois moroses et douces, remplissant la scène et l’atmosphère de sa musique. Avec une foule qui n’était pas complète mais qui ne l’était pas loin, Lana s’est épanouie et nous a présenté un excellent spectacle, digne d’une tête d’affiche pour un samedi au réputé Festival.
Je dois l’avouer, l’adolescente wannabe punk-rock en moi était aux anges lorsqu’elle a appris que nul autre que les géants du genre allaient se présenter le dimanche à Québec. Et oui, Green Day, ce groupe légendaire qui sait manier les foules depuis des décennies n’a pas déçu. Billie Joe Armstrong (chant, guitarre), accompagné de son meilleur ami depuis la cinquième année Mike Dirnt (basse) et du talentueux Tré Cool (batterie), a su entretenir une foule quasi-complète pendant deux heures.
Lana del Rey, qui avait commencé son spectacle avec une vingtaine de minutes de retard, a dépassé la limite du couvre-feu de 23 heures pour finir les quelques pièces qui lui restaient… Green Day semblait carrément pas s’en préoccuper. Le band a commencé à l’heure, faisant chanter la foule Bohemian Rhapsody dès 21h30 pile, et ils ont continué jusqu’à 23h25, sans aucun souci envers les règles de volume de la ville.
Toutes les chansons clés ont été jouées, faisant augmenter l’excitation des festivaliers avec chaque début de guitarre qui résonnait partout sur les Plaines. Et une fan en particulier, qui est montée sur la scène pour jouer la guitarre avec le groupe, est repartie la bouche bée, non seulement car elle a pu partager une chanson avec le groupe, mais surtout car le chanteur principal lui a legué une guitarre (oui oui!) après qu’elle se soit défendue haut et fort et qu’elle ait maîtrisé les notes comme une pro.
Ayant planifié que le dimanche serait la fermeture, Green Day a terminé sa performance par des magnifiques feux d’artifices qui accompagnaient lur énergie sans égal. Mais, au grand plaisir de tous, c’est les Cowboys Fringants qui ont fermé réellement cette édition du Festival d’été de Québec. Une belle fin que le groupe légendaire mérite, tant pour leurs efforts à continuer leurs tournées malgré les problèmes de santé du chanteur principal, que par le climat capricieux qui les a forcés à annuler leur spectacle prévu durant la semaine.
La découverte 2023
Chaque année, le festival sert à découvrir de nouveaux artistes qui ne font pas partie de notre répertoire Spotify. Cette année, pour moi c’était l’artiste ontarien TALK qui a été la plus belle découverte. Le personnage qui a débarqué sur la scène, passant juste avant une foule complète qui n’attendait qu’Imagine Dragons, a su relever le défi haut la main.
Celui que ma soeur et moi avons affectueusement surnommé Capitaine Québec s’est pointé avec non seulement une combinaison bleue avec la fleur de lys, un drapeau de la Belle Province en cape, mais surtout, un nouveau tatouage du drapeau bleu et blanc sur le bras. Que de la fierté québécoise pour un ontarien!
Sachant que les gens étaient là la plupart pour le groupe qui suivait, TALK a su gagner nos coeurs avec son talent au chant, qui était impeccable, et avec son guitariste qui a laissé la foule impressionnée. Évidemment, le fait qu’il faisait un effort pour ne parler que français tout le long de l’heure qu’il avait a été bien accueilli par les gens de la capitale nationale. Mais c’est un petit détail qui nous a conquis à 100 pour cent. Son interprétation de La Ziguezon de La Bottine Souriante scealed the deal comme diraient les anglais.
Crédit photo couverture : André Olyvier Lyra