L’envers du décor démystifié
Par : Marie-Hélène Amyot
Dimanche soir avait lieu le Gala des prix Gémeaux, récompensant les artistes et artisans du milieu de la télévision. Encore une fois cette année, Mattv était aussi en salle de presse. Que se passe-t-il en coulisses du gala que vous regardez de votre salon? Je vous amène avec moi!
Avant le gala
Le tapis rouge se termine tout juste, que les journalistes et photographes arrivent au Salon Urbain de la Place des Arts. À ce moment, un buffet est servi, car la soirée ne se termine pas avant 23 heures. Petits sandwichs, fromages et breuvages sont offerts. C’est le temps de manger, et de regarder le gala. À peu près le seul moment où il sera possible de le regarder attentivement.
Pendant le gala
Remise du premier prix, à Marc Labrèche. Ça part! À partir de ce moment, tout se déroule très rapidement. Chaque récipiendaire entre, se place pour les photos et s’entretient avec les journalistes par la suite. En scrum (mêlée de presse), j’en ai profité pour demander à Marc s’il avait un rituel avant une soirée durant laquelle il est en nomination.
«J’essaie de chasser tous les rituels, j’essaie de chasser tous les rituels parce que j’ai l’impression que je vais m’auto-programmer, quelque chose que je ne veux pas. Je travaille dur à être le plus possible dans l’instant présent. Je n’y arrive pas tout le temps, mais j’y travaille fort.»
En plus des récipiendaires, les artistes qui font une performance sur scène ou qui présente un prix viennent aussi rencontrer les médias. D’ailleurs, lorsque j’ai vu Matthieu Pepper arriver en salle de presse, j’ai eu l’occasion de lui jaser un petit peu. La relationniste m’a accordée une minute! Parce que oui, tout est très calculé. Est-ce que présenter un prix est aussi stressant que d’être en nomination?
«Honnêtement, ça m’angoisse ce genre d’affaire-là. De remettre des prix, ce n’est pas ma zone de confiance. Mais Janette (Bertrand) était trop à l’aise. Vu qu’elle était trop à l’aise, je me suis rallié à elle, puis on a fait ça très relaxe ensemble.»
Tout se passe si rapidement en salle de presse que nous n’arrivons pas à regarder le gala attentivement. Comme journaliste, lorsqu’on termine une entrevue, on regarde qui est entré dans la salle de presse, pour se préparer pour une prochaine entrevue. Lors de mon échange avec Jean-René Dufort : « Tu as vu que j’ai remercié Patrice? » (Bélanger, son comparse de la radio, les vendredis). – Non, nous n’avons pas le temps de voir grand-chose. « Ok, dans mes remerciements, j’ai remercié Patrice pour ses conseils en hydratation.» À l’approche de la 700e émission, qu’avait-il à dire au public qui le suit depuis des années?
«Continuons à s’amuser! C’est très participatif, Infoman. C’est leur émission autant que la nôtre. Si eux voient que leur maire dit des niaiseries, ils nous écrivent et on s’amuse avec eux autres.»
Parfois, il arrive que les entrevues se prolongent. On éteint l’enregistrement, mais la discussion se poursuit. C’est ainsi qu’en jasant avec Joanie Lamoureux, passionnée des animaux, j’ai appris qu’à l’âge de 3 ans, elle ramenait des petits merles blessés, dans l’espoir qu’ils guérissent. Le prix remporté représente l’aboutissement d’un projet dont elle parle depuis des années.
«Je suis vraiment émue. […] Il y avait une grosse caméra qui me fixait depuis 10 secondes, ça fait que je me suis dit : Soit, je suis dévisagée, il y a quelque chose qui se passe…Mais moi, je n’étais vraiment pas sûre de gagner. Ce matin, j’étais à La Tuque, à la pêche à la mouche. Je suis arrivée ici en cavale. J’avais des remerciements faits sur mon cellulaire, j’étais sûre que je ne gagnerais pas.»
Après le gala
22 h. Le gala télévisé se termine. Du côté de la salle de presse, l’ambiance est toujours aussi mouvementée et les artistes continuent de faire leur entrée. J’aperçois France Beaudoin, arrivée depuis un moment. Nous en profitons pour discuter de son plus grand défi d’animatrice.
«C’est quelque chose que j’ai eu à travailler avec le temps. Parce que si je bafouillais, je pouvais m’en vouloir longtemps, alors que ce n’était pas si grave que ça. Souvent, tu fais une gaffe et les gens t’en parlent en riant : Ah c’était cool, ça, quand c’est arrivé. Tu comprends avec le temps. C’est un apprentissage d’une vie. Moi, je pense que ça prend une vie pour réussir. Je pense que plus de fois tu t’es trompé et que tu as vu que ce n’était pas grave, au moins, tu as ça sur ta disquette et tu apprivoises ça.»
En salle de presse, bien que tout le monde soit bien concentré à faire son travail, l’ambiance est aussi à la fête. Mes échanges avec les artistes sont agréables et parfois même, loufoques. Ce fut le cas lorsque François Morency m’a dit ce qui lui manquerait, avec la fin de Discussion avec mes parents.
«Notre métier de pigiste fait en sorte que tout a une fin. Ce qui va me manquer, j’imagine, c’est d’écouter Vincent (Bilodeau) chialer sur le trafic et les confidences de tout le monde sur leur vie personnelle. Caroline Bouchard, qui joue ma sœur, pour qui ce n’est jamais simple. Il y a toujours une laveuse qui coule ou un voisin qui défonce un mur. Il y a toujours quelque chose. Ça, ça va me manquer.»
22 h 30, Pierre-Yves Lord arrive en salle de presse. À ce moment, quelques médias ont quitté. Il prend la pose et se dirige vers les journalistes. Pour une deuxième année, il est à la barre du gala et il se prépare à toute éventualité, aux pires scénarios.
C’est des mois de travail. Je préfère répéter, répéter. Les 3-4 dernières fins de semaine, je me suis enfermé dans un local à Radio-Canada. J’écoutais le numéro d’ouverture. À en venir à l’apprendre par coeur.
22 h 45, ma soirée se termine, alors que d’autres journalistes et photographes poursuivent la rédaction et le traitement de leurs photos, en salle de presse. Pour chaque soirée de gala, il y a énormément de travail. Autant de la part des équipes médiatiques que des relationnistes.
Félicitations aux personnes en nomination et aux récipiendaires! Et à l’année prochaine pour le 40ᵉ.
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