La langue de Molière dans les prairies canadiennes
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Par : Martial Genest
C’est sur la vague du lancement de son tout dernier disque Éléphant, que Shawn Jobin, ce rappeur francophone de la Saskatchewan, se présentait au Club Soda en première partie du spectacle de Goergio, Héra Tour le 10 juin dernier dans le cadre des Francofolies de Montréal.
Le hasard fait parfois bien les choses, et dans ce cas, il n’y a pas de doute. Le hip-hop et le rap sont des styles de musique souvent associés à la dégradation de l’être humain et à la violence et la rébellion envers l’ordre établi. Mais pour sa part, Shawn Jobin est un vent de fraicheur tellement requis dans ces genres musicaux. Sa musique très éclectique détourne parfois l’attention du texte, ce qui peut être, à certaines occasions, au détriment de celle-ci. Les textes de ses chansons sont très songés et démontrent une certaine introversion, un élément souvent noté chez les artistes. Les thèmes du doute et de la recherche de soi sont présents, comme on peut bien l’entendre dans les oeuvres Fou, Autoroute et Déroute.
Il est rafraichissant de voir un artiste de l’Ouest canadien choisir de faire carrière en français. Comme on peut le remarquer sur son avant-bras droit, Shawn Jobin a le fleur de lys tatoué. Il semble que ce ne soit pas le seul endroit, car il faut l’avoir aussi tatoué sur le coeur pour chanter dans cette langue avec autant de profondeur. Il n’y avait pas foule pour sa représentation, mais le public présent a eu droit à une prestation honnête de l’artiste et des musiciens qui l’accompagnaient. L’album Éléphant est disponible sur Bandamp et il vous sera possible de l’écouter et de juger par vous même ce que ce défendeur de la langue française a à vous offrir.
Crédit photo : Martial Genest/MatTv.ca
Texte révisé par : Bianca Beato