Gala les Olivier: un party de famille
Le gala les Olivier est synonyme de party de famille, et c’est ce que l’on a ressenti dimanche soir lors du tapis rouge! Les gens se sont rassemblés à l’Espace St-Denis et à la salle Pierre-Mercure afin de souligner le travail des artistes et artisans du milieu de l’humour. Dans la foulée du tapis rouge du gala les Olivier, j’en ai profité pour poser quelques questions aux nominés:
Q1: Que pensez-vous des plateformes telles que Prime Video et Netflix qui ont commencé à diffuser du contenu humoristique québécois?
Q2: Dans la dernière année, on a vécu l’abolition de plusieurs galas. Pourquoi faudrait-il maintenir le gala des Olivier?
Q3:L’humour a été une thérapie pour les gens pendant la pandémie. As-tu eu des témoignages de la sorte qui vous ont touchés?
Pierre-Yves Roy-Desmarais
Q1: Écoute, tous les moyens de diffusion sont bons pour se faire découvrir. Honnêtement, ma crainte, c’est qu’il y a beaucoup de ces compagnies-là qui font signer des contrats à vie. Si on parle du côté technique, Netflix, c’est super. Mais Netflix était où il y a 15 ans? On ne connaissait pas ça. Netflix va être où dans 15 ans? Tu veux vraiment que ce soit eux qui aient ton contenu entre les mains? C’est ça l’affaire. On est une petite goutte dans l’océan pour Netflix. Je dis Netflix, mais ça s’applique pour les autres plateformes. C’est cool, mais j’y vais avec prudence. Ce sont de gros contrats. Tu leurs lègues ton projet sur lequel tu as travaillé vraiment longtemps, et pour eux, tu es seulement un numéro. C’est bien, mais c’est un couteau à double tranchant.
Q2: Je suis fier de l’industrie de l’humour au Québec. On aime nos humoristes. On est vraiment parce que les gens se déplacent dans les salles. Proportionnellement, les gens qui consomment de l’humour au Québec par rapport à nos voisins du Sud, c’est une plus grosse partie de la population. De pouvoir le célébrer, de pouvoir mettre en lumière sur ce qui se fait de nouveau, je trouve ça quand même important. C’est une belle visibilité, et je trouverais ça plate de le perdre.
Q3: Oui, ça me touche toujours énormément. Quand les gens viennent me voir pour me dire qu’ils vivent des moments difficiles et que durant cette soirée-là, ça leur a fait oublier leur tracas, j’ai toujours les yeux pleins d’eau. Ça me fait vraiment chaud au coeur. C’est là que tu vois la force de ce que l’on fait, dans la connexion humaine. Et de le faire sur une scène, dans une salle de spectacle, y’a rien qui ne peut égaliser ça.
Fabien Cloutier
Q1: Je pense qu’on peut multiplier les projets et cela nous donne une possibilité d’avoir des projets plus spécifiques. Quand je parle de projets, ce sont des projets qui passeraient moins à la télé conventionnelle. Ils peuvent se trouver sur des plateformes comme ça. C’est positif quand les plateformes investissent ici. Là, c’est ce qu’on commence à voir et c’est là que c’est intéressant. On avait des gens qui dépensaient pour ces plateformes-là, mais on n’avait pas toujours le retour en investissement. Là, les investissements arrivent. Ça laisse plus de place aux investissements. Il y avoir des générations différentes qui vont travailler ensemble. Moi, je pense que c’est positif. Il faut vivre avec alors il faut bien le prendre de la bonne façon.
Q2: Je pense que les gens se reconnaissent dans les galas. Je pense qu’il y a encore des gens qui aiment ça voir leur artiste recevoir des prix. Ça permet de donner un coup de pouce au public afin qu’il puisse découvrir des artistes qu’il ne connaissait pas que ce soit à travers des numéros de présentation, que des sketchs qu’il y a durant la soirée ou des spectacles qui tournent présentement. Quand un spectacle gagne des prix et que tu ne l’as pas vu, tu te dis peut-être que la prochaine fois, tu vas aller le produit.
Q3: On entend toujours des histoires. Les gens nous disent que ça leur a fait du bien de rire. Il y a des séries qui font rire, l’humour… Je pense que les gens en ont besoin. La société vit parfois des moments sombres et on rajoute des fois des séries qui le sont un petit peu plus, et elles ont le droit d’exister, mais je pense que de temps en temps, on a de besoin de séries qui existent juste pour nous faire du bien. C’est très noble en soi.
Erich Preach
Q1: C’est une place privilégiée. Je ne sais pas si les gens se rendent compte qu’au Québec on est les seuls avec un star système. On est super chanceux. Les personnes vivant dans les autres provinces doivent aller ailleurs. Nous, on est capable de faire de l’humour ici. Des plateformes qui s’ouvrent à nous comme ça, c’est parfait!
Q2: Il y a moins de cotes d’écoute. Ce n’est peut-être pas bon pour le public at large. C’est bon pour l’industrie. Que l’industrie reconnaisse l’industrie. Que le public soit au courant, c’est bien, mais le but premier c’est que nous autres, on se reconnaisse là-dedans. Entre nous, ça ne me fait pas tant peur que ça. C’est la loi de la sélection. Des soirées comme ce soir, c’est comme des réveillons de Noël, si ça part, on fera ça deux fois par année et on demandera aux gens d’apporter de la bonne bouffe et de l’alcool. Je serais bien heureux avec ça.
Q3: Constamment! J’ai sur ma chaîne YouTube 1,9 millions d’abonnés. Il y a pleins de gens sur ma boîte de message qui me disent que merci d’exister, c’était rough quand j’étais au primaire. Ça fait chaud au coeur, c’est le fun, mais je ne te dis pas que je suis un psychologue quelconque. Mais si ça peut mettre un baume sur le coeur des gens…
Jean-François Guevremont (Rita Baga)
Q1: Je ne vois que du positif à cela: l’accessibilité, l’étendu des possibilités, le rayonnement de l’humour pour le Québec. Je trouve cela fantastique parce que l’on voit notre talent, mais aussi notre différence en tant que québécois. On a de l’humour qui est notable et particulier. Je trouve ça fantastique de le voir rayonner à travers le monde. Que ce soit subtil ou moins subtil comme les pets de mon amie Christine Morency à LOL, ça fait vibrer les gens à différents niveaux.
Q2: L’humour est omniprésent au Québec. On a des humoristes qui sont des acolytes à l’émission Tout le monde en parle. Notre tribune est de plus en plus large et vaste. Elle est de plus en plus reconnue aussi. On est à la télévision, au cinéma, sur scène, sur différents panels sur des plateformes sur le web, je comprends qu’un moment donné ça prend trop de place, mais en réalité on est là. Je trouve ça bien qu’on ait une reconnaissance. Il faut le célébrer.
Tu l’as mentionné au gala de l’industrie plus tôt aujourd’hui que tu es le premier à démocratiser l’art de la drag. Qu’est-ce que ça te fait de voir des gens de 7 à 77 ans se déplacer pour venir voir ton spectacle. Es-tu heureux de voir que le Québec est ouvert d’esprit et est prêt à accueillir cette forme d’art?
C’est fou! Ça me touche beaucoup. Je n’ai jamais autant pleuré que depuis les 3 dernières années parce que je suis heureux de recevoir cette réponse positive-là du Québec et à travers le monde. Longtemps, pas qu’on n’y croyait pas, mais on n’avait pas accès aux salles de spectacles et aux des larges plateformes. Et j’ai toujours été convaincu que même si on n’y avait pas accès, ça ne voulait pas dire qu’on ne méritait pas cet accès-là. On n’était pas prêt. Mais le succès de cette tournée-là, et de mes collègues drags aussi, je pense qu’on vient de prouver qu’on a notre place. Tant mieux si on commence à l’habiter et à prendre notre place.
Tu étais récemment en Belgique, c’était comment?
C’était super! J’ai vraiment beaucoup rigolé! Sans blague, c’est tellement moins stressant d’animer la compétition que d’y participer! J’étais très content(e) d’y être. C’est une expérience incroyable. On devrait savoir dans les prochains jours s’il va y avoir une deuxième saison. Je pense qu’il y en aura une deuxième parce que les retours sont très positifs. C’est un rêve de longue date évidemment. Et on me confirme à l’oreille que je serai à la barre de l’émission si elle revient!
Q1: C’est une excellente une chose! Maintenant, il faut trouver une façon pour qu’il y existe un financement. Je ne suis pas dans les coulisses de tout cela évidemment, mais pour avoir touché à la production d’une série, il faut s’assurer que tout soit cohérent. On fait de la bonne télé. Je sais qu’on le dit depuis plusieurs années, mais il ne suffit que de regarder de la dernière année pour être impressionné Avant le crash, Chouchou… S’il faut une alliance entre les différentes plateformes et les différents diffuseurs, allons voir ce qu’ils ont à offrir.
Q2: Je savais qu’on allait me poser cette question-là et je ne me suis pas préparé. Je ne sais pas. Je suis mitigé. On abolirait le gala, et je ne sais pas ce que ça me ferait. Je pense que c’est important que l’on voit les oeuvres, mais peut-on trouver une façon de se renouveler? Je trouve ça fantastique que l’on confie cela à Katherine Levac. C’est différent. On n’est pas allé là dans les dernières années. On essaie des affaires en gardant l’optique qu’il faut que ce soit un bon show de télé sinon c’est un party entre nous autres.
Q3: Je ne sais pas ce qui se passe ces derniers temps, mais il y a beaucoup de gens qui m’écrivent de belles choses soit par rapport à mon show ou par rapport à Entre deux draps. Je travaille en ce moment sur un bout du spectacle qui est très reel où je raconte quelque chose. Il y a beaucoup de gens qui se sentent interpelés par cela. J’ai des beaux messages. Les gens sont gentils. Ils sont généreux. C’est la première fois de ma vie que je travaille à monter une oeuvre et de la présenter devant les médias. C’est stressant, mais c’est vraiment excitant!
Marie-Soleil Dion (MSD) et Louis-Olivier Mauffette (LOM)
Q1: (MSD) C’est une excellente question! (LOM) Moi, je trouve ça vraiment le fun pour le reste du monde entier de toucher à notre culture. Que quelqu’un puisse découvrir c’est qui Katherine Levac, je trouve ça incroyablement intéressant. (MSD) Oui, c’est intéressant du moment que tout le monde soit bien payé, que les conditions sont bonnes et que cela ne nuise pas à notre propre culture et au matériel que l’on produit. Tout cela est positif. Mais c’est une question de conditions, j’ai l’impression. L’idée que l’humour s’exporte partout dans le monde, je trouve que c’est vraiment merveilleux.
Q2: (MSD) Peu importe le gala, ce n’est pas tant de se mettre cute et de se faire voir. C’est pour conserver l’intérêt du public envers la culture québécoise. Des soirées comme aujourd’hui, ça fait découvrir des humoristes, ça fait parler les gens de notre culture comme avec les Gémeaux. Si ça peut inviter les gens à écouter ce qui se fait parce qu’ils n’ont pas vu telles ou telles séries, c’est gagnant. Je pense que c’est dans la pérennité de notre culture d’aller chercher les gens, d’aller chercher le jeune public. C’est important ces galas-là au-delà de se trouver cute et d’aller récupérer des trophées. Je pense que c’est un synonyme que la culture va bien.
Eve Côté
Q1: Je trouve ça écoeurant! On n’a rien à envier! Il y a de belles choses qui se font évidemment à l’extérieur, mais au Québec aussi c’est génial! Pour avoir fait la captation avec Math Duff au Centre Bell cet été, je suis vraiment ravie de ça!
Q2: C’est sûr que c’est toujours le fun de se voir. C’est le moment de l’année où on voit tous nos collègues et où nous sommes tous en congé parce qu’on n’a pas de spectacles. C’est difficile de se rencontrer au courant de l’année parce qu’on est en spectacle tous les soirs, mais après je peux comprendre qu’il y ait un désintérêt de la part du téléspectateurs. Mais de l’intérieur, de l’extérieur, je n’ai pas vraiment le contrôle là-dessus.
Q3: J’en reçois, sans exagération, mais des dizaines par semaine! Je reste pour rencontrer les gens après le spectacle et les gens viennent me voir pour me dire que ça leur a fait du bien de passer 1h15 à ne penser à rien. J’ai un show quand même familial entre guillemets parce que je raconte plusieurs anecdotes de ma famille. Les gens se sentent interpeler parce que ça se passe comme ça chez eux. Alors, je pense que le Québécois de souche se retrouve beaucoup dans le spectacle. Je suis bien contente de cela.
Maude Landry
Q1: L’humour québécois, quand les gens d’ailleurs le découvre, ils disent: Coliss c’est vraiment bon! On est bon au Québec pour faire des jokes. Pour moi, c’est une évidence. Il était temps que cela arrive.
Q2: Bonne question! C’est notre party de bureau ultimement. On se donne des prix pour la qualité des oeuvres que l’on fait. À part ça, je ne sais pas en fonction du regard du public. Je ne connais personne qui écoute les galas. Ça vire tout le temps que nous on parle du gala et les médias vous parler du gala. Qui regarde encore les galas? Il n’y a plus grand monde. Mes parents ne l’écoutent pas. J’ai oublié de leur dire que j’étais dedans ce soir. Ils vont l’enregistrer, mais ils ne l’écouteront pas en direct.
Q3: C’est un commentaire qui fait du bien. Je le fais pour me faire du bien. Je dis souvent que je fais ce spectacle pour me faire des amis, mais c’est un peu comme si nous étions des amis le temps d’une soirée. Je ne les connais pas, mais je les adore et je veux êtres leurs amis.
Marie-Lyne Joncas
Q1: Je suis pas mal fière de ça. Je suis contente. À chaque année, on a de plus en plus de projets qui rayonnent à travers le monde. C’est juste de la joie.
Q2: Pour nous, dans le milieu, c’est l’occasion de se voir parce qu’on n’a pas l’occasion de se voir souvent. Sinon, nos chanteurs préférés, nos acteurs préférés ce qui va ressortir c’est que ce sont des gens à l’extérieur du Québec, mais les humoristes, ce sont souvent des québécois. Je pense que c’est important de les faire rayonner.
Q3: Ben oui, vraiment! Surtout de la part des femmes! On a un côté très libertin, très assumé, désinvolte et très féministe. Les gens sont vraiment contents de ce show-là. Ce n’est pas la fin des Grandes Crues, c’est juste le début de pleins de nouvelles affaires. Eve a son show et elle est en tournée, alors je vais aller la voir.
Cathy Gauthier
Q1: Je trouve que c’est parfait. Plus qu’on a des plateformes, mieux que c’est! Ça fait rayonner l’humour québécois à travers le monde. Martin Matte a mis son spectacle sur Netflix et je trouve ça très bien.
Q2: Je ne sais pas pourquoi on abolit les galas parce que je trouve que c’est une belle rencontre entre le public et les artistes. Je trouve ça très dommage. C’est un événement festif. C’est le fun que le gala les Olivier existe encore. Ça récompense les gens de l’industrie. Ça nous permet de nous rencontrer. C’est comme notre party de bureau annuel.
Q3: Absolument! Particulièrement avec ce spectacle-là! Il y a des gens qui me disent qu’ils ont vécu un post partum et je ne le savais pas. Je l’ai découvert en voyant ton show. Il y a beaucoup de gens qui se sont reconnus avec ce spectacle-là.
Mélanie Couture
Q1: Je suis excitée parce qu’un moment donné la parade est là. T’embarques-tu ou tu n’embarque pas? Si tu embarques, est-ce que t’es capable de mettre des conditions? Par contre, si ça existe, il y a d’autres choses qui vont disparaître. Il y a d’autres formules qui vont disparaître. Qu’est-ce qu’on va perdre? C’est un risque qu’on prend. Moi, je vois que j’ai beaucoup plus d’impact sur les plateformes.
Q2: S’il y a une abolition de gala, je pense qu’il y a une bonne raison pour cela parce qu’en bout de ligne, c’est le consommateur qui décide. Alors, si le consommateur n’en veut plus, ça nous sert à rien de s’accrocher à ça. Allez chercher la nouvelle formule qui fonctionne.
Q3: Je reçois beaucoup de message pour me dire que mon spectacle est comme un thérapie. Et je trouve que c’est une suite logique de mes livres. Je reçois des commentaires positifs. Je veux que les gens se sentent libres dans leur corps. Qu’ils ne se sentent pas coupables d’exister. Que leur vie sexuelle mérite d’être là peu importe qui ils sont, quel âge ils ont… Pour moi, ça m’importe peu. Ma job, c’est d’enlever la pression sur les épaules des gens et de dénouer des nœuds. Quand je réussis ma job, c’est 90% ce retour-là que je reçois. Ça fait du bien. Les gens rient. C’est le fun. Je vois ça comme un bel accomplissement.
Mathieu Dufour
Q1: Oui, il y a le débat où l’on dit que c’est international et que ce n’est pas produit ici, mais moi j’ai fait un show sur Netflix cet été, et tous les gens qui ont travaillé sur ce show là étaient des québécois. Ce sont des talents d’ici qu’on a engagé pour monter ce show-là. Ça fait travailler des gens d’ici. Je ne suis pas la meilleur personne pour en parler parce que je ne suis pas au courant de tous les enjeux, mais ces plateformes-là prennent des risques parce que parfois c’est difficile avec des diffuseurs québécois de sortir des sentiers battus et de laisser de la place à la nouveauté. Je vois l’opportunité de faire quelque chose de nouveau et de différent grâce à ces plateformes-là.
Q2: Je m’en torche un peu sincèrement. À toutes les années, ma gérante m’a appris à voir ça comme un jeu. Il ne faut pas que tu aies d’attentes. La première année, j’étais en nomination et j’étais stressé et j’aurais été déçu si je n’avais pas gagné. Là, je le vois plus comme une fête où nous sommes tous réunis et où on a du fun. On s’en torche si ça disparaît.
Q3: Oui, vraiment. Mais moins qu’avec le Show-Rona Virus, mon live Instagram. Ça, c’était une passe tellement incertaine. J’avais beaucoup plus de témoignages à ce moment-là, mais avec mes shows, y’a quand même beaucoup de gens qui me font de beaux commentaires. Je suis vraiment privilégié que les gens acceptent de passer une soirée avec moi au lieu d’écouter Netflix.
Virginie Fortin
Q1: Je suis tellement contente si on peut briser le sentier battu où il fallait toujours passer à la même place pour être diffusé, pour être vu. Maintenant, avec la multiplication des plateformes, il y a une multiplication de possibilités. Il y a une d’homogénéisation peut-être de ce qui se fait dans l’humour. Il y a un public pour tout ou presque dans la vie. Plus il y a des moyens de diffusion, plus on va être capable d’aller rejoindre toutes les sortes de public. Je pense que ça donne la chance aux gens qui font des trucs un peu plus nichés de rayonner.
Q2: Je n’ai jamais aimé mettre en compétition une chose aussi subjective que de l’art. Au-delà de dire qui est le meilleur, ça sert à faire rayonner. C’est une fenêtre. On montre aux gens qu’est-ce qui existe, qu’est-ce qui se fait. Le fait qu’on perde le gala du cinéma, je trouve que c’est dommage. Il y a une multiplication des plateformes, ça serait le fun qu’il y ait une multiplication de ce qui existe dans l’industrie. En espérant que les Olivier survive aux grandes coupures!
Simon Gouache
Q1: Plus il y a de diffuseurs, plus les gens nous écoutent alors c’est encore mieux! L’humour est la meilleure façon de vendre de l’humour. Plus les gens écoutent de l’humour, plus ils voudront tenter d’en découvrir plus. Tant que les gens se concentrent à faire de l’humour de qualité, il y en aura jamais trop.
Q2: C’est le fun les nominations et les trophées, mais ce qui l’est encore plus c’est de reconnaître le travail des gens, et pour nous les artistes, de côtoyer les autres. Moi, je n’ai pas la chance de les voir autant qu’avant. Maintenant, je peux profiter de cette soirée-là pour les voir, pour moi, c’est important.
Q3: Oui, il y a des gens qui m’écrivent pour me dire que ça leur a fait beaucoup de bien. Moi, ce que je leur réponds c’est que ça me fait autant de bien qu’à eux! Moi aussi j’ai ma vie, moi aussi j’ai des journées un peu plus difficiles, mais quand je fais un show devant un public qui embarque, ça me fait tellement de bien!
Guillaume Pineault
Q1: C’est vraiment cool! Je n’ai pas encore pris le temps d’écouter LOL, mais il est dans ma liste à écouter parce que les gens me disent que c’est vraiment très drôle. Ce sont tous des amis et des collègues. Je trouve ça le fun qu’on embarque sur les grandes plateformes parce que c’est cool la télé québécoise et il faut continuer à en faire de la bonne télé, mais des séries comme C’est comme ça que je t’aime, ça dure le restant de nos jours, mais il faut s’adapter et accepter que le web est vraiment fort. Si les gens commencent à consommer des produis québécois, tant mieux, je suis vraiment content!
Q2: Pour vrai, s’il n’y avait pas de gala, faites le même party et on va se rejoindre en tant qu’humoristes et on va se féliciter: Bravo pour ça, ça c’était drôle… Tu sais, en gros, qui se rappelle qui a gagné l’année passée ou il y a deux ans? Je pense que c’est le fun entre nous autres, mais je comprends que les galas arrêtent. Mais je peux aussi comprendre que c’est blessant. Prenons par exemple le gala Québec Cinéma, c’est un milieu qui est plus difficile en ce moment. Personnellement, on aurait pu le conserver. Pour la culture, je pense que ça peut être plate si les galas arrêtent. J’imagine que tout est une question de cote d’écoute, c’est de la poutine que je ne comprends pas. Je suis heureux, moi! Ça met en valeur pleins de gens qu’on peut peut-être moins voir. J’ai vu les répétitions et les présentations et je trouve ça cool que Katherine Levac a pris des nouveaux et des plus anciens. C’est le fun parce que j’ai l’impression que c’est ma génération d’humour qui est là ce soir. Je trouve ça cool qu’on voit de nouvelles personnes, de nouveaux visages.
Q3: Hier justement, j’ai reçu un message. C’est probablement l’un des plus beaux messages que j’ai reçu. Elle m’a écrit : « Salut Guillaume, j’espère que tu vas bien. Je voulais te dire que la journée après mon show j’ai eu un déclic dans ma tête et dans mon coeur. Je n’ai jamais été aussi bien de toute ma vie. Parce que je fais les choses pour moi, pour une fois. Merci de m’avoir donné la motivation d’agir et d’avoir changé ma vie. » J’ai répondu un petit bonhomme qui pleure. J’ai trouvé ça trop beau! Les gens sont vraiment fins! Je sais qu’on parle beaucoup de l’intimidation et de la haine sur les réseaux sociaux, mais les beaux messages font vraiment du bien. Comme moi je suis rendu bien seul à la maison, quand je lis les messages ça me rend bien heureux de lire ça.
Maude Morissette
Q1: Je trouve ça le fun, il y a tellement de beaux projets. Ça permet de rayonner et de nous faire encore plus de place. Je trouve ça parfait. Il n’y a jamais trop de place. Même moi, demain matin, on me demande de faire de quoi sur Netflix ou Amazon, let’s go! Dans ma série, j’ai Laurent Paquin, Yves P.Pelletier, Léane Labrèche-Dor, Erich Preach, Edith Cochrane… Ce sont des gens qui font rire. Moi, je suis beaucoup sur Facebook et sur YouTube avec mon projet La dump.
Vois-tu cela comme une compétition?
Non, je te dirais que parfois, je suis tannée de la télé. Il faut toujours regarder vers l’avant. Il ne faut pas qu’on soit apeuré de quelque chose. Comme la radio avait peur de la télévision en noir et blanc, puis la télévision noir et blanc avait peur de la télévision en couleurs, là c’est la télévision qui a peur du web…
Martin Perizzolo
Q1: Je pense que c’est une bonne chose. Les subventions sont là pour récompenser les plateformes. On essaie de faire beaucoup de plateformes au Québec. Je pense que c’est une erreur. Les plateformes sont déjà là. On en a des bonnes. avec ICI TOU.TV, Chaîne sur demande avec Vidéotron… On en a de qualité. On les aime. Le reste, il faut aller vers les plateformes américaines. C’est une bonne chose. C’est un bon réflexe. Je crois que l’avenir est là. La francophonie, c’est grand. Je pense qu’on peut vraiment voyager avec ces plateformes. C’est un dossier qui est complexe. Je suis content qu’on ait des plateformes fortes au Québec, mais il faut les nourrir de contenus. C’est important aussi d’aller vers des plateformes qui sont déjà existantes et internationales.
Q2: Quand j’ai commencé à faire ce métier, faire un gala était déterminant. Ça te disait si tu allais faire carrière ou pas. Je sais que ce n’est plus comme c’était. Nous, les humoristes ont a du plaisir sur scène, mais on sent aussi que les répercussions ne sont plus les mêmes. Doit-on garder le gala les Olivier? Je ne sais pas… Pourquoi me poses-tu des questions complexes de même? L’humour, c’est un métier individualiste. On fait tous nos petites affaires. On fait tous nos tournées. On ne croise pas à l’exception des galas. C’est un moment pour nous croiser. C’est un moment pour être ensemble et applaudir le succès de notre industrie.
LeLouis Courchesne
Q1: Enfin, il y a notre juste part de ce milieu-là. Je suis sûr et certain que c’est une part de marché qui est important pour nous. On était pris avec quelques diffuseurs, maintenant on ouvre pour toute la francophonie. Je pense que c’est une très bonne affaire. Il faut que ça continue comme ça.
Q2: Moi, personnellement j’aime ça. Ça fait partie de la grande messe. On voit des amis qui sont récompensés pour ce qu’ils ont fait comme travail. Moi, personnellement, je trouve ça important. Maintenant est-ce intéressant et pertinent pour le public, je ne sais pas. Même les masques, ça m’a fait de la peine de voir partir ça. J’aime ce côté-là du métier de nous célébrer, ensemble, et à s’habiller beau. C’est niaiseux, mais c’est ça!
Michelle Desrochers
Q1: C’est merveilleux! J’ai toujours trouvé que l’humour québécois avait quelque chose de différent par rapport aux autres pays. J’ai d’ailleurs écouté LOL et j’ai participé à un événement de réseautage, ça donne beaucoup espoir de faire connaître nos humoristes québécois.
Q2: C’est important de les garder, mais c’est aussi important de les réinventer et à l’adapter aux changements de l’industrie. Les choses ne meurent pas, ils vieillissent mal. Là, on a vécu quelque chose de particulier avec la société, il faut peut-être arrangé quelques trucs dans le gala pour que ça nous donne plus le goût de l’écouter.
Q3: Énormément. Dans mon spectacle, je parle beaucoup de ma vulnérabilité.Veut veut pas, ça permet des connexions. Comme tu le dis, c’est thérapeutique en salle. Moi, j’ai passé beaucoup de temps sur Internet à lire des gens qui disaient ne plus aimer l’humour, mais je vois dans les salles que non, les gens aiment encore beaucoup l’humour.
Crédit photo: Martial Genest/Mattv.ca