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The Storyville Mosquito : un film musical en direct du Festival de Jazz

The Storyville Mosquito
Compte Instagram officiel @the_storyville_mosquito

Kid Koala enchante le public au Festival de jazz de Montréal

Par : Annie Dubé

Kid Koala est un talent montréalais qui ne cesse de renouveler sa liste de créations qui se démarquent du lot. Il a présenté jeudi son fabuleux spectacle The Storyville Mosquito dans le cadre du Festival de Jazz de Montréal, et la bonne nouvelle est que deux nouvelles dates viennent de s’ajouter pour ce weekend! Amateurs de musique, de marionnettes ou de cinéma : il y a de quoi ravir un large profil de spectateurs lors de ce spectacle quasi intimiste… unique d’unique!

Lancé en 2019 juste avant la pandémie et suivi d’une tournée mondiale impressionnante, cette créature-spectacle mise sur l’univers imaginaire riche de Kid Koala.  L’artiste local sans frontières nous fait la grâce de ramener ce show en sol montréalais cinq ans plus tard, et c’est avec une tendresse mnémonique que j’ai sauté sur l’occasion de revoir le musicien à l’œuvre entouré de ses complices et de leur incroyable savoir-faire.

Je l’avais vu à l’époque et sans hésitation aucune, je suis retournée le voir avec un souvenir flou et clair à la fois, plein de joie nébuleuse dans mon cœur. Et je n’ai pas été déçue de le revoir, puisqu’il m’a épatée à nouveau comme si c’était la première fois. Et puisqu’il faut tout recommencer du début à chaque fois, c’est une fiction animée de mains de maîtres, qui renaît constamment grâce aux magiciens qui soutiennent au bout des bras ce projet, où tout est réuni pour nous faire dire : wow. Et ce, sans jamais que l’effort et la sueur de l’équipe de quasi-acrobates derrière ne paraisse.

En gros, c’est l’histoire d’un petit moustique qui prend l’autobus et débarque en ville pour tenter de réaliser son rêve de devenir musicien. Contrairement aux vraies maringouins, celui-ci gagne rapidement notre cœur, alors que son chemin est pavé d’embuches et de rencontres qui changeront son destin.

Un film de bibittes… animé en direct sur des rythmes profondément humains

J’ai été surprise de voir autant de jeunes et de tête blanches dans le petit théâtre de la Cinquième salle de la Place des arts. Il  n’y a pas de doute : c’est bel et bien une œuvre appréciable dès l’âge de raison jusqu’à 177 ans.

Durant cette heure et demie, on baigne une ambiance sensible et vivante, qui me rappelle vaguement un air de type Les Triplettes de Belleville, agencée d’un brillant puissant effet de scratching de tables tournantes pour ponctuer l’allégorie, en plus de divers bruitages en direct de percutions, de mélodies à la clarinette, sans oublier d’un sublime trio de cordes qui donnent des frissons dès la première seconde que s’anime cet incroyable projet des arts vivants projeté sur écran géant.

On y va pour la musique, on y va pour le ciné-théâtre. Bref : on y va!

Accompagné de plusieurs artisans de l’ombre de grand talent, qui créent avec soin, précision et timing impeccable un film en temps réel, à l’aide de caméras sur rail et de décors miniatures, le charme de cette fable signée Kid Koala opère à pleine vapeur, avec pas moins de 75 marionnettes pour mettre vie à cette production créative haute voltige. Du courage artistique, en voulez-vous, en voilà.

Mignon comme tout, amusant à souhait, avec des jeux de mots délicieux qui naviguent entre l’anglais et le français, on repart de cette bulle d’enchantement avec une grande dose d’inspiration et de mélodies qui restent longtemps en tête.

Les mots ne viendront pas à bout de décrire ce spectacle et l’attention au détail magistrale de cette performance de haut niveau, qui ne se prend jamais trop au sérieux. Un multitalentueux artiste d’ici dans un film où l’on reconnaît des clins d’oeil à Montréal, c’est une présence à célébrer lors de cette édition 2024 du Festival de Jazz.

Allez cherchez vos billets rapidement sur le site Web de la billetterie pour samedi soir le 29 juin, ou alors pour la dernière représentation du dimanche 30 juin en après-midi, avant qu’il ne soit trop tard. Vous en reviendrez enchanté, malgré les chemins de travers qui sèmeront peut-être votre route entre les cônes orange, avec un sourire dans le coeur dont vous vous souviendrez encore dans cinq ans.

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