Au menu : succès, invités spéciaux et tequila
© Sophie Green, RCA Records
Par Sara Avakian
Après une série des spectacles en Asie, l’auteur-compositeur-interprète Tom Odell était de passage dans la métropole vendredi soir dans le cadre de la portion nord-américaine de sa tournée Jubilee Road. L’artiste de 28 ans a présenté un spectacle au Théâtre Corona comme il l’avait fait en 2016 en soutien de son album Wrong Crowd. Le chanteur originaire d’Angleterre semblait ravi de renouer avec le public montréalais, et à en juger par l’accueil qu’on lui a réservé lorsqu’il est monté sur scène, c’était bien réciproque.
C’est aux alentours de 21 h 15 que les premières notes de Jubilee Road ont résonné à travers la salle. Odell, les cheveux un peu en bataille et vêtu d’un chic complet vert foncé, était seul au piano au départ, mais a vite été rejoint par ses trois musiciens avec lesquels il a clôt la chanson titre de son 3e et plus récent opus.
Cependant, pour le chanteur d’Angleterre, faire la promo d’un nouvel album ne signifie pas nécessairement de le jouer dans son entièreté (ou presque) et de laisser de côté une partie importante de sa carrière. Le chanteur nous a plutôt servi un savant mélange de chansons tirées de ses trois albums au cours de l’heure quarante-cinq qui a suivie.
Le rythme d’un concert s’essouffle très souvent quand un artiste décide d’aligner plusieurs nouveaux morceaux avec lesquels le public n’est pas trop familier, mais vendredi soir, cette portion du spectacle était quasi inexistante. Odell en est sorti gagnant, car la foule est restée attentive et engagée, quoique parfois un peu lorsqu’elle se mettait à crier pendant les moments les plus tranquilles des chansons douces. Quand les gens aident un artiste en chantant en chœur, on aime. Quand les gens hurlent à la moindre prouesse vocale, on aime moins.
Bien que l’habillage de scène était plutôt simpliste – Tom Odell et son band jouaient littéralement devant un rideau noir – le spectacle n’en a pas souffert. Et ça, c’est grandement grâce à la présence scénique du principal intéressé. Tout au long de la soirée, le chanteur anglais s’est montré très polyvalent, capable d’interprétations raffinées et touchantes de titres comme Magnetised et Somehow, tout comme de performances frénétiques comme pour See If I Care. Sa voix distincte et son jeu de piano dans lequel il est très physiquement engagé formaient la recette parfaite pour une performance enlevante, et ce, même aux moments ou il demeurait fixé devant son piano.
Quand le chanteur quittait son banc pour se rapprocher des spectateurs, c’était difficile de ne pas remarquer sa démarche plutôt chancelante. Était-ce son personnage de scène ou l’effet des quelques verres de tequila qu’il a consommés sur scène? Impossible à dire. Une chose est sûre : il retenait habilement l’attention du public notamment au moment où il s’est aventuré dans la foule pour faire chanter l’une de ses fans pendant Hold Me et quand il a invité deux membres du groupe Half Moon Run – l’un de ses « groupes préférés au monde » – à venir le rejoindre sur scène. Accompagné de Conner Molander à l’harmonica et de Devon Portielje au chant, l’artiste de 28 ans a terminé son set principal en interprétant une reprise du succès de Billy Joel Piano Man.
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Au début du spectacle, Tom Odell avait félicité le public pour leur sage décision d’avoir acheté des billets pour le concert (avec une touche d’humour et bonne dose de sincérité) et la majorité aura quitté le Théâtre Corona tout aussi reconnaissante de la belle soirée passée en compagnie de l’artiste.
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La première partie a été assurée par la formation torontoise Jane’s Party.
Liste de chansons
- Jubilee Road
- I Know
- Sparrow
- Still Getting Used to Being On My Own
- Magnetised
- Heal
- Can’t Pretend
- Grow Old With Me
- Hold Me
- See If I Care
- Half as Good As You
- Piano Man (reprise avec Conner Molander et Devon Portielje de Half Moon Run)
Rappel - Son of an Only Child / Fur Elise
- Concrete
- Somehow
- Another Love
Crédit photo : © Sophie Green, RCA Records