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Tout ça : l’existence en accéléré

Tout ça : Une vie de femme bien remplie

Crédit photo : Frédérique Ménard-Aubin

Par : Annie Dubé

Tirée des mots de l’auteur britannique Alistair McDowall, la pièce Tout ça est actuellement présentée sur les planches du Théâtre Quat’Sous. Elle vous fera traverser la vie d’une femme, de ses premiers bruits de poupon à la poésie riche de sa sagesse de fin de vie. Mise en scène par Louis-Karl Tremblay, et traduite par la talentueuse autrice Fanny Britt, on découvre avec cette œuvre le talent indéniable de l’actrice québécoise Évelyne Rompré, qui campe magnifiquement en solo ce rôle d’une vie, littéralement. Sa vulnérabilité, sa force, sa beauté vous toucheront au cœur.

De bébé à mère-grand

Véritable tour de force de la part de la comédienne, elle naît, grandit, vit et meurt devant nous, alors que nous reconnaissons en nous-mêmes toutes les étapes du développement humain. On passe des gaga gougou à la phase du terrible deux ans, à l’apprentissage de soi et de l’autre, à la crise d’adolescence, à l’émancipation d’une jeune adulte et ses perditions inévitables, à la vie amoureuse, à la maternité, aux deuils, la maladie et puis vers la mort. Peut-être même l’éternité.

Une évolution intime qui nous traverse comme les étapes psychiques d’un chemin de briques universel du devenir et du disparaître.

Crédit photo : Frédérique Ménard-Aubin

L’ampoule d’une âme qui scintille dans le noir de l’éternité

Dans une scénographie toute simple, où une ampoule dans le noir brille pour mieux s’éteindre, nous sommes en plein centre du voyage sur Terre d’une âme.

Cycle de la vie à l’infini, ce texte et l’interprétation par le corps et la voix de l’actrice qui l’anime nous bouleversent profondément, tout en nous faisant rire et sourire à tous les âges évoqués.

En un peu plus d’une heure, nous nous lions à cette existence à la fois unique et si reconnaissable, et on s’y attache avec un sentiment qui nous rassemble dans notre condition humaine commune. Un vortex vivant des arts vivants, en condensé, qui vaut la peine de sortir de sa petite vie le temps d’une soirée pour entrer dans celle d’une autre.

Cette pièce unique et audacieuse est présentée jusqu’au 15 février 2025. Visitez le site web du Quat’Sous pour mettre la main sur des billets. À la fois décousue et fluide comme le placenta, c’est une œuvre qui vous connectera à votre humanité commune avec les voisins de sièges, qui risquent comme vous d’en ressortir émus aux larmes.

Crédit de couverture :  Frédérique Ménard-Aubin

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