À voir sans aucune modération
Par : Mylène Groleau
Sous une mise en scène de André Robitaille, la pièce mythique, Un diner de cons, est présentée, actuellement au Théâtre St-Denis de Montréal.
Mettant en vedettes Normand d’Amour, Laurent Paquin, René Simard, Bernard Fortin, Gabrielle Fontaine et Pascale Montreuil qui subliment, tous et chacun, les textes à la perfection.
Une pièce à la hauteur de nos attentes. Adaptée dans un humour subtil et intelligent pour le public québécois.
Chaque semaine, Pierre Brochant (Normand d’Amour) et ses amis organisent un dîner où chacun doit amener un con. Celui qui a trouvé le plus spectaculaire est déclaré vainqueur.
Ce soir, Brochant exulte. Il a déniché la perle rare, un con de classe mondiale, François Pignon (Laurent Paquin), un fonctionnaire au Ministère du Revenu et passionné de maquettes en allumettes. Ce qu’il ignore, c’est que Pignon est passé maître dans l’art de déclencher des catastrophe.
Le Cabaret des cons. Là où l’on est tous le con d’un autre
Une introduction qui nous fait passer par le Cabaret des cons tout en chansons auprès des deux comédiennes Gabrielle Fontaine et Pascale Montreuil. Respectivement les interprètes de Marlène Sasseur et Christine Brochant. Un répertoire de chansons qui traitent des cons. Avec, entre autre, les interprétations des pièces de Andréanne A.Malette, Les cons, et Quand on est con de Georges Brassans.
Une belle façon de mettre en lumière les rôles féminins que l’on ne voit que par petites doses dans la pièce. Une belle marque de respect pour ces deux artistes.
Puisque l’on peut tous être le con d’un autre, les deux comédiennes, entre quelques chansons pour thème la stupidité, nous font la liste exhaustive de leurs collègues de scène et ce qui les diffèrent avec leur collections personnelles. Des collections qui relèvent, disons le, d’un côté quelques peu passionné qui pourrait frôler l’absurdité pour certain, mais qui, pour eux, s’agit d’une passion incontrôlée. Tout comme Pignon et ses maquettes d’allumettes!
Des rôles remarquables. Interprétés à la perfection
Un Diner de cons a pris ses origines d’une pièce de théâtre française sous la plume de Francis Veber en 1993 et adaptée au cinéma en 1998 avec Jacques Villeret et Thierry Lhermitte dans les rôles principaux.
Dans la pièce ici présentée, les interprètes jouent admirablement bien leur personnage. Laurent Paquin, pour sa part, est totalement parfait dans sont rôle de Pignon. Il personnifie une innocence remplie de dérision. On s’attache à lui dès les premiers instants. Il ne fait pas que connaitre les lignes de son personnage, il le vit à la perfection. Plus il s’embourbe dans ses suites de catastrophes, plus nous sommes certains qu’il remportera la palme du plus grand con. Un rôle qui va à merveille à Laurent. Avec ces retenues qui, par moments, déclenches l’hilarité dans la salle.
Normand d’Amour est tout autant crédible dans son rôle de Pierre Brochant. Pas dupe de la stupidité envers Pignon, il se laissera toutefois embarquer dans les résolutions de problèmes drôlement tordues de son invité et ne fera qu’additionner les bourdes. Un personnage antipathique pour qui, l’on fini par en être touché tant les déboires lui tombent dessus.
Et les autres
Les autres personnages de la pièce ajoutent de la du mouvement à la pièce. On ressent la camaraderie bien installée au sein du groupe. Leur aisance est palpable. Les répliques fusent de part et d’autre et s’entrechocs dans une scénarisation bien dirigée.
René Simard confère une amitié de longue date auprès de Brochant dans son rôle de Juste Leblanc. Lequel son prénom apporte une confusion tordante. Ses moqueries auprès de son ami porte le public à des esclaffements généraux.
Gabrielle Fontaine en maitresse nymphomane dégage sensualité et folie passagère. Ses prouesses physiques en déséquilibres nous subjugues.
Bernard Fortin en Lucien Cheval est autant en contrôle que ce qu’il personnifie : Un banal contrôleur du Ministère du Revenu. Vêtu de couleurs drabs pour mieux camoufler ses capacités à détecter les fautifs. Pignon dira d’ailleurs de lui qu’il est le meilleur de la boîte. Vous le lâchez dans un appartement comme ici et il te fais un ménage. Il contrôlerai sa mère!
Finalement, Pascale Montreuil. En parfaite épouse de Brochant sur qui l’histoire tournera. Les déboires pour tantôt la retrouver, tantôt la reconquérir, apporteront leur lots d’entourloupettes sans précédents. En femme vexée, outrée par son époux, nous la retrouvons en parallèle mais, lorsque sur scène, sa personnalité dégage conviction profonde et détermination.
Chapeau aux techniciens
Un diner de cons – Photos officielles
Une scène bien exploitée. Elle offre un visuel tout en mouvements et permet au public de visiter du regard l’appartement de Brochant lors des déplacements des comédiens. On suppose la cuisine de côté. On se transporte, par un muret sur pivot, tantôt dans le salon chez Cheval, tantôt à l’hôpital.
Chapeau aux différentes équipes techniques. Tout est bien calculé. Autant que le nombre d’allumettes et de pots de colles sur un projet de maquette!
Je vous dépose, ici, le visuel des Productions Monarque pour publiciser la pièce.
En conclusion, courez. N’attendez pas. La pièce vaut largement le détour. Laissez vous embarquer dans l’absurdité. Laissez vous transporter l’univers débridé de Pignon.
Pour la liste des prestations près de chez vous. c’est ici
Les Productions Monarque, derrière Un diner de cons vous propose, dès cet été, à la Maison des arts Desjardins de Drummondville, la pièce Le Père Noël est une ordure.
Avec Jean-Michel Anctil, Josée Deschênes, Mario Jean, Brigitte Lafleur, Pierre-François Legendre et Claude Prégent et une mise en scène de André Robitaille
Dans les locaux de SOS Détresse Amitié, rien ne va plus le soir de Noël alors que Pierre et Thérèse, les deux bénévoles en poste, reçoivent la visite de personnages tous plus saugrenus les uns que les autres. Entre le voisin bulgare déterminé à faire goûter ses recettes infectes, le travesti en pleine crise existentielle, le couple miteux dysfonctionnel et les appels répétés d’un obsédé, la magie de Noël éclate en mille morceaux là où se croisent le désenchantement et la comédie.