Dans l’œil de Vincent Vallières
© Nicolas Racine
Après avoir présenté le Festival international de la chanson de Granby en mode 100% virtuel l’an dernier, l’organisation était fière d’offrir une programmation diversifiée en présentiel pour sa 53e édition. Parmi le lot d’artistes invités, on pouvait compter sur la généreuse et constante participation de Vincent Vallières.
Retournons en 2007-2008 où j’étais assez grande pour aller voir des spectacles toute seule dans ma municipalité. Du haut de mes 15-16 ans, j’avais pris l’initiative de voir un spectacle où l’on attendait plusieurs personnalités publiques dans le cadre du Festival international de la chanson de Granby. Parmi la liste des participants, le nom de Vincent Vallières a motivé le petit Bernard l’Hermite que j’étais de sortir voir un spectacle. Je l’avais vu en concert plusieurs années auparavant avec ma famille, et je savais que j’allais apprécier ma soirée. Je m’en souviens comme si c’était hier. Ce jour-là, il avait chanté Femme libérée.
L’année suivante, il était encore une fois de la programmation puisqu’il était le porte-parole de cette édition-là. Il faisait deux spectacles, et j’y étais les deux soirs de suite. Cette année-là, j’ai espéré le rencontrer du plus profond de mon cœur et malgré qu’il fût sollicité, il a arrêté sa discussion pour me parler une dizaine de minutes. Si seulement il savait à quel point ce moment, je le chéris encore. À ce moment-là, j’ai décidé de sortir de Granby pour aller le voir en spectacle au moins une fois par année. En 2010, il s’était déplacé pour visionner au Cégep de Granby notre lipdub qu’on avait tourné sur sa chanson Le temps passe. Croyez-le ou non, je suis allée étudier à l’Université de Sherbrooke. À ma dernière session en 2014, j’ai eu l’immense privilège de le recevoir dans mon cours de critique culturelle où il a eu un impact important, sans le savoir, sur la qualité de mes entrevues.
Samedi soir, une dizaine d’années plus tard, je me suis assise dans une église (église Saint-Georges) pour entendre Vincent Vallières offrir sa deuxième représentation de la soirée de son nouveau spectacle solo. Présentant les nouvelles chansons de son huitième album, il n’a pas oublié de revisiter les succès qui lui auront permis d’être l’artiste établi qu’il est aujourd’hui.
Devant une soixantaine de personnes, il s’est livré à son public comme jamais. Ce nouveau concept lui permet de se connecter avec son public en nous racontant des histoires importantes qui lui sont arrivées tout au long de son parcours. Comme nous l’avons davantage remarqué ces derniers temps dans ses publications Facebook, Vallières est un raconteur. Et dans ses histoires, il a toujours les mots justes pour nous faire rire tout en nous faisant réfléchir sur le fait qu’il ne faut pas baisser les bras. L’idée de retrouver Vallières seul derrière sa guitare ou derrière un piano (où nous le sentions plus vulnérable) nous a permis de nous concentrer sur ses textes qui méritent d’être entendus.
Je suis d’avis que Vincent Vallières est plus que la chanson On va s’aimer encore. Chaque pièce qu’il compose est un joyau. Si vous n’avez pas eu la chance de le voir une fois en spectacle encore, osez le voir seul derrière ses instruments. Vous découvrirez l’homme derrière l’artiste et vous prendrez le temps d’écouter des titres tels que Le jardin se meurt, Elle n’entend plus battre son cœur, Asbestos ou même Repère tranquille.
Au moment où j’écris ces lignes, j’ai 29 ans. Samedi soir, au fond de la salle complètement, j’ai retrouvé la petite fille de 15-16 ans qui est tombée sous le charme de l’art de Vincent Vallières, mais je retrouvais aussi l’universitaire qui absorbait tous ses judicieux conseils. Je l’avoue, j’ai été émotive un peu. Toute la soirée, Vallières nous a parlé de profiter des moments de qualité qui s’offrent à nous. Et je le remercie de nous avoir permis de passer une aussi belle soirée en sa compagnie.