Le bonheur est un pot de miel
© Walt Disney Pictures
Par : Normand Pineault
Qui ne connaît pas ce jaune et jovial ourson vêtu de son chandail rouge, le visage et les pattes barbouillés de miel? Dès sa création par Alan Alexander Milne dans les années 1920, qui s’imaginait les aventures de son fils, Christopher Robin, en compagnie de sa peluche, il a su charmer par sa simplicité. Après de nombreuses générations, il continue pourtant à le faire, et c’est pourquoi Disney nous offre aujourd’hui cette nouvelle histoire, qui nous fait vivre les retrouvailles de toute la bande de Hundred Acre Wood avec un Christopher Robin maintenant adulte et père de famille.
Winnie the Pooh a autrefois été baptisé ainsi en référence à un soldat canadien et à son ours brun, qu’il avait nommé Winnipeg en souvenir de sa ville natale. L’animal avait été acquis par le zoo de Londres que visitaient l’auteur et son fils, et c’est justement dans cette ville que nous retrouvons Winnie, qui décide de quitter ses bois pour partir à la recherche de son plus grand ami. Interprété avec une belle légèreté par Ewan Mcgregor (Star Wars, Trainspotting), Christopher Robin n’a toutefois plus son enthousiasme d’antan, et se voit malgré lui pris davantage dans les méandres des responsabilités de père et de travailleur acharné. Leur rencontre les force alors à retourner dans les bois pour retrouver non pas seulement le bondissant Tigger, le pragmatique âne Eeyore, le timide Piglet, et tous les autres, mais également la joie, le plaisir et l’émerveillement d’une jeunesse oubliée.
Dès les premières minutes du film, où les personnages colorés donnent un festin d’adieu à un jeune Christopher s’en allant à l’école, nous plongeons dans un sentiment de nostalgie et de réconfort. Disney respecte ici avec brio la justesse et l’âme des personnages que nous connaissons tant, sans rajouter quoi que ce soit d’autre en apparat. Le fait que la voix de Winnie soit de plus celle de Jim Cummings, qui la prête au célèbre ourson depuis près de 30 ans, cela nous fait sentir comme en compagnie de vieux amis. La profonde intonation de Brad Garrett est même parfaite pour donner de son côté vie à l’âne Eeyore. À noter aussi la présence de Hayley Atwell et de Bronte Carmichael, dans leurs rôles respectifs de la femme et de la fille de Christopher Robin.
C’est un film avec une belle profondeur, qui nous donne l’impression de regarder un dessin animé, appliqué sur un monde réel et concret. Il nous placarde un sourire sur le visage du début à la fin, et nous porte même à réfléchir sur les choix que nous faisons en tant qu’adultes, afin de retrouver le moment présent et les petits plaisirs de la vie qui font tout son charme, tel qu’un simple pot de miel. Une merveilleuse sortie cinéma pour toute la famille.
© Walt Disney Pictures
Christopher Robin, en salle partout au Québec dès le vendredi 3 août 2018.
Texte révisé par : Johanne Mathieu