La copie diluée d’une copie
© Paramount Pictures
Par : Normand Pineault
Les histoires de clones humains ne datent pas d’hier, et bien des œuvres à ce propos ont paru dans les dernières années au grand écran, à la télévision, dans les jeux vidéo, et dans bien d’autres domaines. Il est donc difficile de surprendre aujourd’hui les gens en tentant d’utiliser à nouveau le sujet sans au moins y ajouter une certaine touche d’originalité ou de fraîcheur. Malheureusement, malgré de fortes scènes d’action parfois à la limite de l’exagéré, le tout dernier film du réalisateur Ang Lee et du producteur Jerry Brukheimer demeure exactement dans cette catégorie : une copie sans grande saveur.
Gemini Man raconte l’histoire de l’assassin Henry Brogan (Will Smith), qui après une mission douteuse, choisit de se retirer du milieu. Seulement, Clay Verris (Clive Owen), un ancien collègue mécontent de cette décision, choisit plutôt de se débarrasser de lui en envoyant à ses trousses un clone plus jeune de Henry qui connaît ses moindres gestes et mouvements. Aidé par une agente en filature (Mary Elizabeth Winstead), Henry devra alors affronter un adversaire digne de sa propre réputation.
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L’attrait principal du film nous est proposé par le rajeunissement numérique de Will Smith, qui joue également le rôle de son clone par la magie de la capture des mouvements par ordinateur. Au départ, l’impression est bonne, mais s’épuise et s’enlaidit rapidement. Les combats dans la noirceur nous cachent légèrement les imperfections de cette technique encore à l’essai, mais les médiocres plans de vue en plein jour nous sortent complètement de l’histoire et du film. Même la présence de bons acteurs tels que Smith et Owen ne semble pas compenser non plus pour le scénario très léger, prévisible, et presque ennuyant du scénariste David Benioff.
Le choix des décors et des emplacements reste quand même intéressant, et les attraits de villes comme Budapest et Cartagena nous sont bien présentés. Une particulière poursuite en motocyclette filmée en plan-séquence nous entre bien dans l’action et les compétences, parfois irréelles, des deux assassins qui s’affrontent. Mais les nombreuses longueurs, et les dialogues sans grand intérêt pour l’attachement aux personnages, font de Gemini Man un film qui nous laisse un peu froids à la sortie de la salle. On pourrait presque croire qu’il s’agit d’une tentative quelque peu ratée, mais bien rémunérée, d’un film de Jason Bourne ou de Mission Impossible.
Gemini Man, en salle partout au Québec dès le vendredi 11 octobre 2019.