Joyeuse Halloween, Michael!
© Universal Pictures
Par : Normand Pineault
Dans un monde où la majorité des films d’horreur en sont réduits à de la simple exposition sanglante et sans contenu, remplis de sauts sonores que pour vous faire sauter de votre siège, il est bon d’enfin renouer contact avec ce qui avait fait la force de ce genre dans les années 1980. Une bonne photographie de clair-obscur, une musique qui vous tient en alerte, la peur de l’inconnu, et même parfois les décisions ridicules prises par les personnages, sont parmi les éléments qui réussissent à faire monter la tension. C’est ainsi, en quelque sorte, l’hommage que les studios Universal nous font avec le nouveau Halloween, reprenant la barre de la franchise qu’ils avaient délaissée à cette même époque. Quoique le réalisateur David Gordon Green en soit également à son tout premier long métrage de peur, sa direction est très efficace. Il est même appuyé dans sa tâche par nul autre que le maître de l’horreur lui-même, John Carpenter, qui lui aussi retrouve la franchise qu’il avait créée en composant aujourd’hui la trame sonore de ce nouvel opus.
Nous poursuivons l’histoire simple du tout premier Halloween de 1978, en oubliant toutes les suites et les reprises qui ont été créées depuis. 40 ans après les meurtres de Haddonfield, Laurie Strode (Jamie Lee Curtis), seule survivante du tueur Michael Myers (Nick Castle), est tourmentée par la paranoïa d’avoir à lui faire à nouveau face. Souffrant d’un choc post-traumatique, et vivant maintenant en retrait de la société, elle voit malheureusement sa peur se concrétiser lorsque son agresseur s’évade du convoi qui le transférait d’une prison à une autre. Elle décide alors de suivre la traînée de sang qu’il laissera pour en finir une fois pour tout avec Michael, au risque de voir sa propre famille se retrouver entre eux.
La lente progression du tueur froid prend ici un tournant intéressant, puisqu’elle balance le désir de vengeance de Laurie, ce qui donne une sorte de combat à finir où chacun joue le rôle du chat et de la souris. Le spectateur cherche dans les coins d’ombre le moment où quelque chose en sortira, de la même manière que le personnage de Jamie Lee Curtis, qui offre d’ailleurs une très bonne performance. Judy Greer et Andi Matichak sont aussi convaincantes dans leurs rôles respectifs de la fille et petite-fille de Laurie.
Les connaisseurs de la franchise se délecteront des références parsemant le film. La vague de meurtres en fera également réagir plusieurs, tandis que l’humour cru de certaines répliques allège avec brio le ton sombre. Halloween possède évidemment ses faiblesses, dont quelques personnages qui ne semblent là que pour combler les trous du scénario. Seulement, c’est un détail que nous oublions vite en nous rappelant que c’est aussi l’un des ingrédients d’un bon film du genre, et que certains de ceux-ci ne sont là que pour nourrir la folie meurtrière du tueur. Pour les amateurs d’horreur, tout comme pour l’Halloween, c’est le film qu’il vous faut.
Halloween, en salle partout au Québec dès le vendredi 19 octobre 2018.
Texte révisé par : Annie Simard