Cette mission, si toutefois vous l’acceptez…
© Paramount Pictures
Par : Normand Pineault
La franchise Mission : Impossible atteint peut-être aujourd’hui ses 22 ans depuis la sortie de son premier opus en 1996 (pour ne pas dire ses 52 ans depuis la série télévisée originale), mais elle ne montre pas son âge pour autant. Il est rare qu’un tel vétéran réussisse à garder l’intérêt des spectateurs après toutes ces années, mais cet exploit est en majorité à cause de l’ingénieuse utilisation des décors pour d’exaltantes scènes d’actions, ce qui a toujours été la force de cette série. Et ce 6e opus nous offre ici une mission qui ne déçoit pas du tout de ce côté, et qui semble même vouloir reprendre un peu de souffle.
Deux ans après les événements du 5e film, Mission : Impossible – Rogue Nation, nous retrouvons Ethan Hunt et son équipe (Tom Cruise, Simon Pegg, Ving Rhames, Alec Baldwin, Rebecca Ferguson) qui, à la suite d’une malencontreuse décision de leur part, doivent cette fois-ci faire équipe avec la CIA afin de retrouver d’éventuelles charges nucléaires. Quoique la présence d’Angela Bassett (Strange Days, Contact) soit également intéressante, c’est plutôt Henry Cavill (Man of Steel, Man from U.N.C.L.E) qui se démarque dans le rôle d’Auguste Walker, un agent aux intérêts plutôt conflictuels. D’autres visages connus de la série nous reviennent tels que Sean Harris, qui reprend son rôle du chef du syndicat Solomon Kane, de même que Michelle Monaghan dans celui de l’ex-femme de Ethan. Le réalisateur du 5e opus Christopher McQuarrie retourne, quant à lui, à la direction, une première pour la franchise qui a toujours changé d’équipe pour chacun de ses films.
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L’action est bel et bien au rendez-vous. Les cascades sont très bien filmées et chorégraphiées, au point que nous semblons les vivre nous-mêmes, qu’elles soient en parachute, en hélicoptère, ou en motocyclette au travers des rues de Paris (particulièrement une téméraire traversée des voies de l’Arc de Triomphe en sens inverse). La trame sonore, gonflée de percussions, vit même au rythme de l’image pour dédoubler cette tension. Celle-ci n’est toutefois pas omniprésente, car elle est entrecoupée de scènes plus sombres et personnelles, dans lesquelles les acteurs ont cette fois-ci plus de contenu et de présence que de simples personnages secondaires aux répliques humoristiques.
Le bémol de ce film vient par contre de l’histoire et des rebondissements, qui semblent peut-être donner une impression de déjà-vu prévisible contenant quelques longueurs. Seulement, ce détail est vite oublié lorsque l’action reprend, et la photographie, les décors, et les batailles à mains nues sans les typiques gadgets électroniques des films d’espions, sont bien appréciés pour nous donner au final un divertissement énergique et satisfaisant.
Mission : Impossible – Fallout, en salle partout au Québec dès le 27 juillet 2018.
Texte révisé par : Johanne Mathieu