Le Jour J… et Z en même temps
© Paramount Pictures
Par : Normand Pineault
Depuis quelques semaines, la bande-annonce de ce film produit par J.J. Abrams (Lost, Cloverfield) nous offrait déjà un bon avant-goût du sujet auquel s’attendre : des soldats américains chassant des zombies nazis le jour du débarquement. Toutefois, comme on le sait très bien, les apparences peuvent être trompeuses à l’occasion.
La première heure entière du film se concentre sur les efforts de cinq soldats américains parachutés dans la France occupée, et qui ont ensuite pour mission de détruire une tour radio allemande dans un petit village campagnard. Certaines scènes semblent directement tirées de la série Band of Brothers, et nous finissons par embarquer quand même dans ce long-métrage de guerre sérieux et bien filmé. C’est pourquoi les 180 degrés que le scénario effectue à ce moment pour nous plonger dans un laboratoire d’expérimentations secrètes effectuées par des nazis sur des cadavres, et peuplé de zombies et de monstruosités humaines, déstabilisent au point que le film en perd un peu sa crédibilité. On ne peut s’empêcher de penser « il était temps », mais la curiosité demeure pour les 45 minutes suivantes. La comparaison avec le jeu vidéo Wolfenstein duquel Overlord semble s’être inspiré est aussi presque inévitable, mais sans plus.
La violence est très graphique et présente, mais sans être complètement gratuite. C’est comme commencer à regarder Saving Private Ryan, qui se terminerait ensuite en un Resident Evil. Un hybride intéressant de guerre et d’horreur, mais qui se balance entre les deux sans vraiment réussir à trouver son identité et son équilibre parfait. Cela donne presque la moitié d’un film pour les amateurs de chacun de ces genres.
Overlord n’est par contre pas un mauvais film, surtout du côté technique. La réalisation et la photographie créent l’ambiance dérangeante voulue, et le jeu de certains acteurs réussit à garder notre intérêt, tel que celui de Mathilde Ollivier en paysanne rebelle, ou de Wyatt Russell qui semble prendre ici les airs de son père, Kurt Russell, dans le film The Thing. Jovan Adepo et Pilou Asbaek jouent quant à eux respectivement le héros et le méchant de service. Au final, Overlord aurait peut-être mieux fonctionné s’il avait simplement été soit un drame de guerre réaliste, soit un film d’horreur de série B de style Grindhouse, sanglant et absurde. Un bon divertissement tout de même pour ceux qui aiment faire monter leur rythme cardiaque sans se poser trop de questions.
Overlord, en salle partout au Québec dès le vendredi 9 novembre 2018.
Texte révisé par : Annie Simard