Ressusciter… en moins vivant
© Paramount Pictures
Par : Normand Pineault
Les années 80 et 90 ont eu droit à une panoplie d’adaptations des romans de Stephen King, dont l’original Pet Sematary. Trente ans plus tard, afin de faire découvrir à une nouvelle génération ce classique de l’horreur, la version 2019 arrive sur nos écrans et reprend une bonne partie des intrigues de l’histoire, mais en choisissant d’altérer certains passages pour les adapter au goût du jour. Même si l’authenticité du film semble vouloir percer par moment, cela n’apporte toutefois rien de plus à l’expérience, tandis les scènes sanglantes et horrifiques du premier ont cette fois-ci été plutôt remplacées par le moderne artifice des sursauts.
Les changements donnent tout de même la chance aux acteurs d’avoir plus de présence à l’écran, et ceux-ci offrent pour la plupart une bonne performance. Jason Clarke en père de famille est égal à lui-même, mais s’efface un peu devant la crédibilité de John Lithgow dans le rôle du voisin Jud, un homme vieillissant et torturé. Amy Seimetz est convaincante en mère traumatisée, tandis que le jeu de la jeune adolescente jouée par Jeté Laurence est efficace, surtout après la tragédie qui affecte la famille. Même les jumeaux Hugo et Lucas Lavoie, presque similaires au jeune Miko Hughes dans le film original, nous offre un beau rappel en réussissant à donner vie à l’innocence du jeune Gage.
Quoique les jeux de lumière et l’ambiance manquent à l’occasion, la tension est bien présente. Elle s’appuie par contre sur des effets traditionnels et des subterfuges de films d’horreur classiques, tels que de longs plans de vue accompagnés d’une musique stridente et de sursauts faciles. Cela donne au final un film qui nous semble sans grandes surprises, et qui manque d’originalité. L’évidente transition du chat Church, qui passe d’un animal vivant à une marionnette robotisée accompagnée d’effets spéciaux, diminue de plus légèrement l’effet machiavélique escompté, même si son apparence menaçante est bien réussie.
Pet Sematary donnera peut-être quelques frissons à certains, et donnera également la chance de faire connaître cette histoire du maître de l’horreur aux non-initiés. Pour les autres, il passera probablement dans la catégorie des films de peur typiques comme il s’en fait tant, sans avoir pu réussir à se démarquer par une imagerie propre à lui-même, comme s’il était revenu à la vie avec un petit quelque chose en moins.
Pet Sematary, en salle partout au Québec dès le vendredi 05 avril 2019.