« Nous sommes… enfin Venom. »
© Sony Pictures
Par : Normand Pineault
Après la décevante apparition du personnage, qui était presque entré par effraction dans le film Spiderman 3 il y a quelques années, Sony décide aujourd’hui de corriger son tir, et de s’associer avec Marvel afin de faire naître à l’écran une adaptation beaucoup plus fidèle du célèbre anti-héros. Cette entente ne leur donnait toutefois pas tous les droits de l’univers de l’homme-araignée dans lequel Venom était apparu, ce qui délaisse bien sûr une partie de ses origines et du matériel original, dont l’iconique araignée blanche dessinée sur sa poitrine. Quoique la plupart des incorruptibles amateurs de la bande dessinée n’apprécieront certainement pas ces minimes changements, la langue s’extirpant de la monstrueuse gueule remplie de crocs est tout de même bien au rendez-vous, tandis que l’entité reste bien digne de sa réputation.
L’histoire commence par l’écrasement d’une navette spatiale de la Life Foundation en Malaisie, contenant des spécimens appelés symbiotes pour les recherches du scientifique Carlton Drake (Riz Ahmed). Il est intéressant de voir que cela confirme un peu plus les rumeurs qui voulaient que le film Life, de Sony également, soit en quelque sorte une introduction au personnage. Lorsque le reporter Eddie Brock (Tom Hardy) fusionne malencontreusement avec l’une de ces substances, sa santé physique et mentale est alors confrontée à la rude personnalité extraterrestre de Venom, qui tente d’utiliser son corps afin de rester sur Terre. Malgré leurs pouvoirs de régénération, tous les deux sont ensuite pourchassés par les autorités, mais également par un second symbiote du nom de Riot, qui de son côté veut mettre à jour son plan destructeur pour éradiquer la race humaine.
Le film est un peu lent à partir afin de bien ancrer dans l’histoire les éléments du symbiote, de même que ceux de la vie personnelle d’Eddie Brock et de sa fiancée Anne Weing (Michelle Williams), tous deux nécessaires pour bien apprécier la suite et les amusants échanges entre Venom et Eddie. Seulement, dès que les deux choisissent de coopérer, l’action et les rebondissements, tout de même un peu prévisibles, s’enchaînent à notre grand plaisir. Les effets spéciaux sont parfaits pour ce type d’univers, sans être non plus révolutionnaires, et la fin un peu rapide fait en sorte que nous en redemandons, même en étant rassasiés par ce divertissement qui s’accompagne bien d’un maïs soufflé. Les plus patients ont quand même droit à un avant-goût alléchant de ce qui sera à venir, de même qu’un bon aperçu de l’un des prochains projets de Sony, dans les scènes suivant la fin du générique.
Le film ne souffre pas tant d’être passé d’un classement Mature à 13+ afin d’attirer un plus grand public, puisque la violence hors caméra est quand même très suggestive, et les scènes sombres rendent le tout comme un léger long métrage de fantaisie/horreur à la sauce humoristique de Marvel. C’est un petit plaisir à regarder, et un bon film non pas de super-héros, mais bien d’anti-héros, dévoreur de proies vivantes, et même quelques fois humaines.
Venom, en salle partout au Québec dès le vendredi 5 octobre 2018.
Texte révisé par : Annie Simard