D’un réalisme troublant
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Par : Martial Genest
Déjà à l’affiche dans certaines salles à Toronto et Vancouver, le film Wind River sera enfin projeté sur un écran dans le reste du pays. Il est écrit et dirigé par Taylor Sheridan, le même scénariste nous ayant donné Sicario et Hell or High Water. Ce film de 1h47 minutes raconte les aventures d’une agente du FBI et d’un vétéran agent de conservation de la faune sur une réserve autochtone du Wyoming.
Ce film est classé adulte et ce, pour plusieurs raisons. Il contient des scènes de violence, un language vulgaire et des scènes troublantes. Je peux compter facilement sur les doigts d’une seule main le nombre de fois où j’ai entendu des gens pleurer lors d’un film. Oui, il y a bien des films qui vous font verser une larme, mais rarement pouvons nous entendre des personnes sangloter. Taylor Sheridan a déjà dit qu’il voulait crier pour les abus et l’indifférence du gouvernement américain envers les Premières Nations, et que sa seule façon de le faire, serait par son art. Avec ce drame, on peut lui dire mission accomplie.
Jeremy Renner et Elizabeth Olsen sont reconnus pour leur rôle respectif de Hawkeye et Scarlet Witch dans les films des Avengers. Pour ce film, on retrouve plus la qualité du jeu d’un Renner comme dans le film The Hurt Locker et la chimie avec Olsen. Le jeu des acteurs est honnête et naturel. Le film a quelques moments de longueur, qui s’expliquent bien par le développement et place les scènes tout en contexte. Les paysages grandioses sont utilisés de façon remarquable et démontrent bien la vaste étendue du terrain inhospitalier partagé entre l’humain et la nature sauvage.
Pour certains, le contenu se voudra être un film à saveur politique, et peut-être est-ce le cas, mais il démontre très bien une réalité que l’on cherche trop souvent à ignorer. La vengeance nous est interdite par la loi, mais de voir un échange d’oeil pour oeil, semble donner une certaine satisfaction. Ce film porte à réfléchir, et la dureté de son contenu ne fait pas de celui-ci un film pour tous, mais il mérite au moins une nomination aux Oscars. Coeurs sensibles, restez à la maison.
Note: 4/5
Texte révisé par : Marie-France Boisvert