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Vivaldi, Piazzolla et 4 saisons

La Maison symphonique de Montréal au gré des saisons

Crédit photo: Gabriel Fournier

Par: Sara Bouhenni

Dimanche après-midi, l’Orchestre symphonique de Montréal présentait l’intemporel Concertos pour violon, cordes et basse continue, op.8 issu des compositeurs mondialement connus, les illustres Antonio Vivaldi et Astor Piazzolla. La Maison symphonique grouillait d’adeptes de musique classique venus s’enivrer des fameuses vibrantes mélodies inspirées des sons de la nature et du cycle des saisons.

L’homme, la nature et le temps

Les Quatre Saisons de Vivaldi figurent parmi les œuvres les plus populaires du compositeur italien ainsi que du répertoire général de la musique classique. La particularité de ce chef-d’œuvre, c’est la capture de l’essence des saisons, et ce, des froideurs de l’hiver aux chaleurs de l’été. Chacune des pièces est accompagnée d’un sonnet, probablement rédigé de la plume d’Antonio Vivaldi lui-même. Virtuose au sens dramatique aiguisé, il a su savamment imiter les sons de la nature reproduisant ainsi la symbiose existant entre l’homme et son environnement. C’est la profondeur du lien qui réside dans cette relation avec Dame Nature qui émeut n’importe quel auditeur, quel que soit le contexte culturel ou l’époque.

Crédit photo officielle : Gabriel Fournier

Piazzolla, l’âme à travers le Tango

Près de deux cents ans suivant Les Quatre Saisons de Vivaldi, le compositeur et bandonéoniste argentin, Astor Piazzolla, adopte différemment la thématique des saisons à travers Cuatro Estaciones Porteñas (Les Quatre saisons de Buenos Aires), composées entre 1965 et 1970. Il offre ainsi un brillant hommage, moderne et urbain, à Buenos Aires, la ville qui ne dort jamais. Contrairement à l’inspiration des Quatre saisons de Vivaldi, Piazzolla, quant à lui, emphase plutôt sur la relation intime entre la ville, ses habitants et le temps qui passe. Chaque saison exprime le tango nuevo, un genre qu’il a révolutionné par la fusion d’éléments provenant du jazz et de la musique classique contemporaine.

La passion d’une cheffe d’orchestre

Rosanne Philippens, née à Amsterdam en 1986, développe une profonde passion pour le violon dès l’âge de 3 ans. Prédestinée à baigner dans la musique classique aux côtés d’une mère pianiste, d’une sœur violoniste et d’un père mélomane, elle se produit, aujourd’hui, dans le monde entier avec des orchestres de renommée. L’Orchestre symphonique de Montréal a d’ailleurs eu le grand honneur de la recevoir ce dimanche, elle était prodigieuse à voir! De son expression exceptionnelle à sa joie contagieuse lorsqu’elle gratte les cordes de son Stradivarius de 1727, le Barrere, la soliste en a attendri plus d’un lors de sa prestation en sol montréalais. Rosanne a obnubilé son auditoire dès les premières notes en mi majeur du Printemps.

Crédit photo officielle : Gabriel Fournier

Pour le plaisir du plus grand nombre, la musicienne combine également les grands concerts avec ses projets personnels. Elle a sa propre série de concerts dans sa ville natale intitulée The Amsterdam Salon, où elle initie un nouveau public à la musique classique- projet qui lui tient grandement à cœur. Rosanne Philippens rayonne dans différents pays comme la Suède, la Suisse, ou encore l’Allemagne pour jouer en musique de chambre avec des collègues réputés comme Nicolas Altstaedt, Vilde Frang et Andreas Ottensamer.

Crédit photo officielle : Gabriel Fournier

Bref, les Quatre Saisons de Vivaldi et de Piazzolla sont bien plus qu’un simple hommage à la nature, mais la représentation de deux visions distinctes. L’une inspirée de la tradition baroque européenne et l’autre, du tango moderne d’Amérique du Sud. L’universalité du langage musical et sa capacité à faire transcender à travers le temps confirme la magie du 4e art!