Cascade de douceur : un voyage intérieur vers la meilleure part de nous
Par : Lynda Ouellet
C’est dans le magnifique Théâtre Outremont que le chanteur Yves Duteil nous a fait cadeau de sa présence le jeudi 23 mars. C’est d’ailleurs la première salle où il s’est commis lors de son début de carrière en sol québécois. Il nous a accueillis avec ces paroles : « Le quart de la moitié du bonheur que j’éprouve à être avec vous ce soir. »
Comment vous transmettre la générosité de cet artiste accompli et bien dans son être qui s’infiltre assurément en nous avec ses paroles tout au long de la soirée? Il nous a interprété 20 chansons de son répertoire toutes plus riches en mélodie et en mots les unes que les autres. Il nous raconte une vie de bonté en rendant hommage soit à son voisin (Argentine), son petit-fils (Si j’étais ton chemin), sa fille (Prendre un enfant dans ses bras), son épouse (La mer ressemble à ton amour), son beau-père (Le passeur de lumière), le grand-oncle (Dreyfus), ses amis qui ont subi l’attentat de Nice (Armés d’amour), etc.
Ses excellents musiciens franco-québécois soit le guitariste et contrebassiste François Marion, le violoncelliste, Philippe Nadal et le percussionniste Dominic Cloutier l’ont accompagné tels de vieux amis complices et attentionnés. Le décor sobre et enveloppant donnait la touche intimiste à cet échange.
Si on ferme les yeux, on se méprend à se demander quel âge a réellement cet artiste svelte aux cheveux gris. Il dégage de sa voix chaude et douce une tonalité juste et contemporaine dans l’interprétation de ses chansons. Autant ses chansons que ses récits et ses silences étaient empreints de chaleur, d’espoir et de bienveillance.
Son spectacle intitulé Chemins de liberté a comme fil conducteur, entre autres, le respect et l’amour, ce qu’Yves Duteil incarne parfaitement. Il est tout ce qu’il nous chante. S’il y avait des cœurs durs lors de cette soirée, ils se sont adoucis en fredonnant avec lui Prendre un enfant dans ses bras. Il a terminé avec deux rappels soient Mélancolie et la très attendue La langue de chez nous qui, à sa création, fut dédiée à Félix Leclerc. Yves Duteil se proclame franco-québécois. Il nous aime, et son public lui retourne la pareille.
Il termine cette superbe soirée, d’ailleurs reportée à deux reprises, avec cette magnifique réflexion remplie d’espoir qui nous fait comprendre et ressentir qu’il faut rêver la vie, mieux, pour que le mieux, le devienne. Merci d’exister Yves Duteil!