Une ode à l’épouvante et à la «littérature cheap»
Crédit Photo: © Myriam Frenette / Zoofest
Par: Anny Lemire
Hommage désopilant au 7e roman de la collection Frissons (une série de livres d’horreur publiés durant les années 1990), la production théâtrale La Gardienne, signée par Véronique Pascal et Catherine Paquin-Béchard et présentée dans le cadre du Zoofest, suit l’aventure angoissante de Julie Geoffroy (Anne Trudel), une jeune adolescente timide, naïve et à l’imagination débordante qui se fait harceler par de mystérieux appels téléphoniques alors qu’elle garde un jeune garçon dans un manoir sinistre et délabré.
Le spectacle s’ouvre sur le narrateur qui est nul autre que R.L. Stine (Guillaume Tremblay), auteur de la version originale de l’oeuvre. Celui-ci nous explique en langue anglaise traduite par une tierce partie (à la manière des info-pub), qu’il nous présentera son chef d’oeuvre : La Gardienne. L’histoire n’a rien de nouveau, en effet, elle reprend les classiques de la littérature d’épouvante et c’est donc en suivant ce fil conducteur que Julie acceptera de garder le jeune Damien Hathier (Olivier Rousseau), un petit garçon (qui fout franchement la trouille) adepte des films d’horreur.
Elle commence rapidement à recevoir des appels étranges et des notes menaçantes. Elle ne sait pas quoi penser de tout cela. Serait-ce sa meilleure amie Laurie (Catherine Paquin-Béchard), une fille à l’allure gothique qui s’enfile copain après copain, ou serait-ce Christian (Maxime Desjardins), un garçon à l’humour douteuse et nouveau venu à Nouville. À moins que ce ne soit le Voisin Pellerin (Benjamin Deziel), cet homme bizarre qui semble constamment rôder autour de la maison des Hathier en l’absence des propriétaires (Véronique Pascal et Gabriel Paré).
Crédit Photo: ©Myriam Frenette / Zoofest
Les personnages, plus que clichés, sont excessivement bien réalisés. Les auteurs ont vraiment poussé les stéréotypes jusqu’au bout avec un humour désarmant. Il y a fort à parier que vous les adopterez immédiatement. Côté coup de cœur, Olivier Rousseau dans son interprétation du petit garçon m’a conquise! On y croit dur comme fer, même s’il mesure 6’1″.
Tout au long de la pièce, les acteurs évoluent sur une scène dénudée de décor, mais utilisent avec brio les accessoires mis à leur disposition afin de rendre le tout vivant. C’est donc sans difficulté que le public s’imprègne rapidement de l’ambiance des lieux et que la scène du Studio Hydro-Québec se transforme en manoir en ruine réaliste. Expressions faciales exagérées, blagues hilarantes, chansons entraînantes, tout est grotesque, mais réalisé avec une main habile. J’avoue avoir, par moments, été submergée par l’ambiance et avoir eu quelques frissons bien sentis. Le jeu des comédiens est d’une justesse et leurs mouvements sont exécutés au quart de tour. La rigueur avec laquelle ce spectacle est présenté est époustouflante.
Crédit photo: © Myriam Frenette / Zoofest
Les adeptes de films d’horreur, d’humour et de comédies musicales seront en pâmoison devant cette production. Incluant les chorégraphies d’Olivier Rousseau et d’Alexandre Naud ainsi qu’une trame sonore de Vincent Pascal et d’Alexandre Lavigne, La gardienne est présentée au Studio Hydro-Québec du Monument National du 10 au 12 juillet et du 17 au 19 juillet. Pour plus d’informations, rendez-vous sur la page facebook de la pièce, ou sur le site officiel du Zoofest.
Crédit photo de l’image à la une: Myriam Frenette / Zoofest
Texte révisé par : Cloé Lavoie