Quand le plaisir tourne au cauchemar
Crédit Photo: ©Myriam Frenette / Zoofest
Par: Anny Lemire
Décidément, l’envie de faire des hommages à l’horreur boboche en a conquis plus d’un dans le cadre du Zoofest. En début de semaine, le festival d’humour estival nous présentait La gardienne, un hommage au livre du même titre de l’auteur R.L. Stine. C’est maintenant au tour de la charmante Peggy Sue d’être confrontée à une aventure d’épouvante.
La pièce Les Vacances de Peggy Sue est composé à la manière d’un film d’horreur pour adolescent typique. À la fin des classes (enfin c’est ce que nous présumons) 4 amis partent en vacances dans un chalet (notons que les 4 stéréotypes des films américain sont représentés : le sportif, la fille populaire et un peu niaise, l’intello et l’africain américain). Quand ils arrivent à destination, ils réalisent que le chalet, juché au sommet d’une montagne, a des airs plutôt macabres. Malgré l’allure douteuse du bâtiment, les adolescent se mettent à la recherche de la clé pour déverrouiller la porte. Sans succès, et après une première petite dispute (d’où sortiront quelques solides répliques), ils sont sur le point d’abandonner quand Brian, le sportif, remarque que la porte est ouverte (mais quelle bonne nouvelle!) Heureux, les amis décident d’entrer. Très vite, des événements angoissants se produisent et un des leurs disparaît pendant la nuit. D’un commun accord, ils décident de partir à la recherche de leur camarade manquant, à travers l’étrange demeure, ce qui mènera nos jeunes héros à faire une découverte terrifiante.
Crédit Photo: ©Myriam Frenette / Zoofest
Avec des textes et mises en scènes de Florence Longpré, surtout connue pour son rôle de Gaby Gravel dans Like Moi et de Pascale Renaud-Hébert , Les Vacances de Peggy Sue met en vedette David Laurin, Jean-Alexandre Giguère, Pascale Renaud-Hébert ainsi que Richardson Zéphir. Le jeu des comédiens est grandement exagéré, et les textes sont clamés avec une phonétique qui nous rappelle l’élocution française. L’accent est mis sur ces deux éléments de manière à nous faire revivre un film d’horreur mal traduit (pensez au premier Amytiville de 1979)! Évidemment, comme n’importe quelle parodie, il est difficile de réinventer la roue. Cependant, les punchs sont placés à des moments stratégiques et judicieux (déclenchant plusieurs rires bien gras), et les scènes plus humoristiques très bien ficelées. Cependant, les comédiens parlaient très fort, allant parfois jusqu’à crier; après un moment, cela peut devenir agressant! De plus, quelques blagues auraient été plus efficaces si elles avaient été utilisées avec parcimonie. Côté personnage, je suis tombée en amour avec la naïveté attachante de Pascale Renaud-Hébert dans son interprétation de la belle Peggy. J’ai également adoré la voir se transformer, de temps à autre, en faisant sortir son côté plus autoritaire. Finalement, que dire du personnage de Jeffersons Stephensons interprété par Richardson Zéphir. Il maniait l’humour avec brio, il a vraiment été le clou du spectacle.
Côté décor, la scène dépouillée offre seulement aux spectateurs un écran géant diffusant en direct les dessins du bédéiste Saymon Phanekham. Ces dessins viennent soutenir les comédiens dans leur jeu, et indiquent au spectateur dans quelle pièce du chalet nos héros se trouvent. C’est un élément scénique très intéressant à exploiter, mais ces coups de crayons captivants ont parfois fait dévier mon attention du spectacle présenté sur scène. Je regardais l’artiste dessiner, et j’oubliais de regarder ce qui se déroulait dans la trame narrative.
Crédit Photo: ©Myriam Frenette / Zoofest
Le spectacle Les Vacances de Peggy Sue est présenté au Studio-Hydro Québec du Monument National les 23 et 27 juillet. Il est possible de se procurer des billets en visitant le site web du Zoofest. Pour plus d’informations, visitez la page de l’évènement facebook.
Texte révisé par : Louise Bonneau