Une réécriture punchée de l’histoire
©Facebook Québec-Amérique / Couverture du livre
Par : Anny Lemire
En août 1944 en Europe, à Paris plus précisément, la guerre est presque finie. Les soldats nazis quittent peu à peu la ville, mais la canicule fait rage, les gens meurent de faim, et la milice française impose sa loi. Un milicien en particulier, Francis Béard, nourrit une obsession des plus particulières pour Albert Camus, cet écrivain prolifique qui, selon Béard, volera la place de Louis-Ferdinand Céline. Le milicien croit fermement que Camus sera un héros de l’histoire ce qui entraînera la persécution et la mort de son idole (Céline). Il se met donc en tête d’abattre Camus coûte que coûte. Toutefois, l’auteur d’origine algérienne sera mis sous la protection de la Résistance, qui le planquera dans une chambre secrète sous constante surveillance. Camus tentera tant bien que mal de continuer d’écrire son dernier roman, mais subira très vite les effets de l’isolation. Il sera à son tour atteint d’une sordide obsession, celle de prendre part à la guerre et de tuer un homme à coup de pistolet.
Paru aux éditions Québec-Amérique, Camus doit mourir est né de la plume experte de Jean Charbonneau (auteur des ouvrages Tout homme rêve d’être un gangster et Comme un intrus.). On plonge dans ce roman à saveur historique d’un seul coup et on ne peut plus le reposer avant d’en avoir terminé la lecture. En combinant l’humour et une trame un peu plus dramatique, Charbonneau réussit à livrer une oeuvre puissante mettant en scène des personnages bien ficelés autant au niveau psychologique que dans leur façon d’agir. Évidemment, comme tout livre couvrant cette période historique, violence et sexe ont une grande place dans le récit, c’est pourquoi je recommande aux cœurs plus sensibles de s’abstenir. Les chapitres sont courts, directs et punchés, on ne se perd pas dans le flafla des descriptions à n’en plus finir. Finalement, j’ai particulièrement aimé l’alternance du narrateur entre les chapitres qui nous offre deux points de vue bien distincts, soit celui de Camus et celui de Béard.
Camus doit mourir a 245 pages, ce qui fait de lui une petite lecture rapide. Il est disponible chez les nombreux libraires québécois depuis le 31 août 2016.
Texte révisé par : Annie Simard