Assumer ses parts d’ombre
©Victor Diaz Lamich / Francofolies 2017
Par : Marie-Claude Lessard
La transparence… Il s’agit bel et bien de la première chose qui saute aux yeux en assistant à un spectacle de Laurence Castera. Lors de son concert sur la plus grande scène extérieure des FrancoFolies mardi dernier, celui qu’on a appris à connaître grâce à La Voix (sous le nom de Lawrence Castera) a fait preuve d’une lucidité rare et rafraîchissante sur son métier, en plus de délecter les oreilles des curieux avec de touchantes mélodies rock ne manquant pas de mélancolie.
Principal auteur des textes contenus sur son premier album Le bruit des mots paru en février, le chanteur n’a proposé que des morceaux de cet opus et aucune reprise d’œuvres connues, ce qui a permis au public de baigner complètement dans un univers sombre auquel il est aisé de s’identifier. Il a démarré en trombe avec J’te mentirais et En attendant, pièce qu’il a déclaré être le premier extrait radiophonique bien qu’elle ne joue pratiquement jamais dans les stations québécoises! Ce sens de l’humour débordant de franchise a d’abord déstabilisé le public avant de le séduire follement.
©Victor Diaz Lamich / Francofolies 2017
Intègre, Laurence Castera a démontré qu’il a parfaitement conscience que la plupart des spectateurs n’ont pas écouté de long en large l’album avant de se déplacer, et qu’un spectacle signifie grandement une phase de découverte. Il est très réceptif aux réactions du public lors de ses interventions. Fort attachant, il a dévoilé quelques anecdotes et détails sur le processus créatif d’un disque. Celui qui a admis écrire d’abord des tounes pour lui et surtout lorsqu’il fait froid a abordé sans détour sa dépression, rassurant l’audience qu’il se porte à merveille maintenant!
Avec les titres Les géants, Fous et Rien, Laurence, armé de sa guitare, a fait l’étalage de sa solide voix rauque. Il était brillamment supporté par la choriste Marie-Ève Proulx et trois musiciens. Derrière le look, la maturité des compositions et les textures musicales que l’artiste privilégie, l’influence de Louis-Jean Cormier est plus que palpable. Par exemple, les deux savent comment fignoler magnifiquement des chansons d’amour. Impossible de ne pas succomber en entendant les paroles de Frôler ta peau. La musique de Laurence Castera trouve écho sur les sites de streaming puisque la pièce Encore figure sur plusieurs playlists sur Spotify. Ce morceau a été le plus chanté par les spectateurs.
©Victor Diaz Lamich / Francofolies 2017
Alors que l’auteur-compositeur-interprète s’apprêtait à conclure son spectacle, Guillaume Moffet de la SOCAN est venu lui jouer le même tour qu’il avait réservé à Andréanne A.Malette 24 heures plus tôt. C’est ainsi que Laurence Castera a reçu une plaque célébrant le fait que sa pièce Vertige occupe le sommet du palmarès francophone. Il a accepté le prix en blaguant qu’il s’agissait de son unique objectif dans sa carrière et qu’il peut dorénavant arrêter de créer de la musique!
Quelques festivals estivaux sont prévus dans l’horaire de Laurence Castera. Voici tous les détails ici!
Texte révisé par : Annie Simard