L’opéra, c’est pour qui?
Par Lynda Ouellet
C’est ce samedi soir, 4 mai, que nous avons assisté à La Traviata de Giuseppe Verdi. Cette coproduction, mise en scène par Alain Gauthier, est le résultat d’une collaboration fructueuse où le meilleur a été puisé parmi cinq maisons d’Opéra canadiennes. Une salle comble pour profiter pleinement du fruit de cette réalisation à la salle Wilfrid Pelletier de la Place des Arts.
Un metteur en scène novateur!
Ravi de présenter cet opéra à Montréal, Alain Gauthier a choisi de positionner La Traviata à l’époque des années 1920 plutôt qu’en 1850. Une façon de camper les costumes, les personnages, le décor et les accessoires sous un jour plus contemporains sans pour autant en changer la nature. Amoureux du jeu, il a su alimenter les quarante membres du chœur en donnant à chacun un profil historique facilitant ainsi leur interprétation.
Une histoire d’amour!
Cet opéra nous raconte l’histoire d’amour entre Violetta et Alfredo. Dans le premier acte, l’action est joyeuse et vivante, l’amour éclos entre les deux protagonistes. Mais comme tout opéra qui se respecte, au deuxième acte, l’intervention du père d’Alfredo vient gâcher ce grand amour et le sacrifice consenti de Violetta brise le cœur des deux amoureux. La rupture est dramatique. Au troisième acte, sortez vos mouchoirs, Violetta, que nous savions atteinte d’une maladie, agonise et se désole de la perte de son grand amour Alfredo. Il reviendra quelques instants avant son dernier souffle.
Des voix splendides et de l’émotion!
Les décors imposants et les costumes des nombreux chanteurs qui occupent la scène sont prodigieux. La mise en scène nous permet de bien comprendre le propos et le talent des artistes est indéniable. L’Orchestre métropolitain, sous la direction du chef renommé Jordan de Souza, est exactement en concordance avec les artistes.
La soprano Talise Trevigne, plus connue pour ses interprétations d’œuvre contemporaine et gagnante d’un Emmy en 2015, nous démontre une maîtrise de sa voix et de son jeu avec éblouissement. Toutes les émotions y passent. Le ténor Antoine Bélanger a remplacé au pied levé Rame Lahaj dans le rôle d’Alfredo. La performance de James Westman (le père d’Alfredo), Ilanna Starr (l’amie), Geoffrey Schellenberg (le marquis d’Obigny) et de tous les autres a été sans failles tant dans la voix que dans le jeu.
La Traviata, un opéra accessible!
Cette soirée à l’Opéra de Montréal est accessible. C’est une occasion pour les non-initiés de découvrir une autre allure de spectacle et d’être converti à cette forme d’art. La Traviata se prête parfaitement à la séduction de nouveaux membres et qui sait, peut-être le début d’une nouvelle histoire d’amour. Pour les prochaines dates, cliquez ici. Ne manquez pas votre chance!
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