Explosions de génie et de talent !

Par Lynda Ouellet
C’est parti pour la première représentation si attendue des Belles-sœurs symphoniques en ce mercredi 30 juillet à la salle Wilfred Pelletier. Sous la direction de l’excellente cheffe Dina Gilbert, avec une mise en scène de Lorraine Pintal et des arrangements symphoniques de Simon Leclerc, un ensemble de 14 comédiennes-chanteuses d’exception incarne les personnages emblématiques de cette œuvre majeure du théâtre québécois.

La distribution marie voix puissantes, présence scénique et intensité émotionnelle. Ce concert symphonique est une adaptation du théâtre musical créée par René Richard Cyr (mise en scène) et Daniel Bélanger (musique), initialement présentée en 2010. Simon Boulerice agit comme maître de cérémonie et la cheffe Dina Gilbert est accompagnée de l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières pour les représentions montréalaises.
L’éblouissement est total !

Marie‑Denise Pelletier dans le rôle de Germaine Lauzon, Renée Wilkin (Rose Ouimet), Joe Bocan (Gabrielle Jodoin), Luce Dufault (Pierrette Guérin), Marie‑Michèle Desrosiers (Marie‑Ange Brouillette), Kathleen Fortin (Des‑Neiges Vermette), Catherine Major (Thérèse Dubuc), Louise Latraverse (Olivine Dubuc), Natalie Choquette (Lisette de Courval), Dorothée Berryman (Yvette Longpré), Lulu Hughes (Rhéauna Bibeau), Judi Richards (Angéline Sauvé), Laetitia Isambert‑Denis (Linda Lauzon) et Lunou Courgette (Lise Paquette) nous en mettent plein la vue, c’est le rêve, revoir cette pièce de Michel Tremblay se transformer autrement sans se dénaturer.
Un legs précieux !

Ce spectacle nous a ébloui par la performance de l’orchestre, des chanteuses et de Simon Boulerice qui ne formaient qu’un instrument pour nous livrer Les Belles-Sœurs de Tremblay. Le génie de cette mise en scène a été de permettre à l’incroyable brochette de talent réunie de livrer l’intimité de cette histoire.
Plus qu’un spectacle, c’est un morceau de notre patrimoine qui nous a été offert. La mise en scène rusée de Pintal a intégré le narrateur en continu (Simon Boulerice, parfait dans ce rôle), ce personnage liant et expliquant le sens de l’œuvre.

Que de belles voix, que de belles comédiennes, nous les avons toutes aimées, de Dorothée Berryman à Marie-Denise Pelletier. Renée Wilkins nous a emmené dans l’intimité de son personnage par sa voix chaude, et nous avons redécouvert une Luce Dufault toute en émotions et en souplesse ainsi que toutes les autres qui ont magnifiquement incarné les personnages de Tremblay.
Dina Gilbert a intégré l’Orchestre de Trois-Rivières comme un personnage supplémentaire, en harmonie avec le texte et avec un superbe sens du timing. Des musiciens rencontrés à la sortie ont cité le plaisir de participer à cette œuvre sous la direction de leur cheffe. La présence de René-Richard Cyr et de Michel Tremblay à la fin nous a ému et touchés.

Plusieurs spectacles à grand déploiement nous sont offerts, mais celui-ci est le plus réussi, le plus fin, le plus éducatif depuis longtemps. Gâtez-vous s’il reste des places pour les prochaines représentations, ici!