Un univers viscéral pour fans inconditionnels!
© Claude Dufresne/SNAPePHOTO
Par : Serge Guay
Une soirée pour le moins spéciale se dessinait à la Place Bell de Laval. Premier constat, la sécurité mise en place pour cette soirée. Une fouille et vérification plus intense qu’on nous a habitués jusqu’ici pour ce genre d’événement et surtout une interdiction massive de toute forme d’enregistrement ou de photographie par caméra ou même téléphone cellulaire, et ce, sous peine d’expulsion. Et j’ai été témoin de deux expulsions de personnes fautives.
Pour débuter, dans une Place Bell à peine remplie de moitié, le groupe The Beta Machine avec la superbe voix de Claire Acey, nous amenait pas à pas dans cette unique ambiance qu’allait être cette soirée. Avec une sonorité qui pourrait rejoindre Depeche Mode et Garbage, The Beta Machine étaient tout à fait dans la note pour nous préparer « Au Cercle Parfait ».
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Fait à noter, deux des membres de la formation The Beta Machine sont aussi membres de A Perfect Circle, soit le batteur Jeff Friedl et le bassiste Matt McJunkins, tous deux fondateurs de The Beta Machine.
Au tour des très attendus A Perfect Circle, menés par le membre fondateur Billy Howerdel et l’indescriptible Maynard James Keenan, aussi chanteur et leader du groupe TOOL.
C’est derrière une immense toile blanche et en ombres chinoises que le groupe lance la chanson The Package, tirée de l’album Thirtheenth Step, suit The Hollow du premier album Mer de noms. Passant par la troublante Weak and Powerless, l’ambiance véhiculée est plutôt lourde, le décor scénique tiré tout droit d’un mauvais rêve, l’éclairage sobre et glacial qui ne laisse jamais un faisceau lumineux atteindre le chanteur, lui-même perché en fond de scène. Avec leurs paroles, A Perfect Circle traitent des tortueuses et difficiles relations entre êtres humains, leur sombre musique agrémentée des sinueuses mélodies de Billy Howerdel s’y greffe à merveille.
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Nous sommes très loin des bruyants publics habituels de spectacles rock, le public est plus mélomane de ce genre obscur et musicalement très approfondi. Bien que la musique de A Perfect Circle puisse s’adonner au plus brutal du genre métal, il n’en demeure pas moins un groupe à forte tendance progressive.
En poursuivant, Maynard James Keenan nous étale comment les dirigeants de notre planète nous amènent à perdre le contact que nous avons entre chacun de nous sur cette terre, pour ensuite y aller de leur version de la chanson Imagine de John Lennon. Si la version de Lennon se voulait un message d’espoir, la version de A Perfect Circle, par son ambiance, se veut comme un désolant constat de ce rêve qui semble inaccessible.
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Retournant à leur premier album Mer de Noms avec la mélodieuse Orestes en passant par 3 Libras, le spectacle s’achève avec, entre autres, trois nouvelles chansons, Hourglass, The Doomed et Feathers, nous promettant du même coup un nouvel album pour 2018. À l’aube de ces trois chansons, cet album à venir pourrait être très solide!
Si l’amphithéâtre était loin d’être rempli à capacité, tout comme moi, les fans présents, eux, ont été plus que comblés par cette rare visite de ce groupe seul en son genre!
Texte révisé par : Johanne Mathieu