La trame sonore du rêve
© Laura Choquet/MatTv.ca
Par : Justine Millaire
Mardi dernier, dans le cadre des événements spéciaux TD de la 40e édition du Festival de jazz de Montréal, avait lieu à la Salle Wilfrid-Pelletier un événement plutôt surréel. Le groupe alternatif Alt-J débarquait à la Place des Arts, pour le plus grand plaisir du public.
Après une bonne performance donnée par le duo Drama, le trio originaire de Leeds en Angleterre a fait son entrée sur scène sous les hourras de la foule. Dès le moment où ils ont amorcé les premières notes de Something Good, les gens des premières rangées se sont levés, comme s’ils étaient montés sur ressorts. Les rangées derrière eux ont suivi, créant un effet d’entraînement qui s’est vite répercuté dans toute la salle. Il y avait quelque chose d’un peu fou de voir cette bonne dose de chaos propre aux spectacles rock s’emparer de la Salle Wilfrid-Pelletier (à titre comparatif, il y a quelques mois de cela j’y étais pour un ballet classique), mais ce n’était pas pour me déplaire.
Entre les chansons, le trio s’est adressé au public à quelques reprises, le claviériste se disant très heureux de pouvoir pratiquer son français, et ils ont parfois invité le public à reprendre en chœur les paroles. L’ambiance était électrique, toutes les personnes présentes dansaient et se laissaient porter par la musique d’Alt-J. Les effets visuels, de leur côté, valaient amplement le détour. Un agencement de lumières à l’arrière et autour des membres d’Alt-J nimbait les artistes dans un halo fascinant qui mettait vraiment en valeur la musique et en accentuait le côté hypnotique.
Au niveau musical, la performance d’Alt-J était sans faille. Ils ont joué des chansons de leurs trois albums, et ce, dans tous les styles, des plus rock au plus éthérées en passant par leurs chansons électroniques. Ils passaient d’une à l’autre avec aise, et à chaque nouvelle chanson, le fan que je suis avait une satisfaction énorme à reconnaître l’une de ses préférées. Chaque pièce était jouée de manière similaire à la version équivalente de l’album, ce qui est certes sans surprise, mais qui a au moins le mérite de prouver que chaque son sur chaque album vient réellement du groupe et n’est pas le résultat d’un quelconque effet spécial.
Et bien entendu, ils ont gardé leurs plus grands succès pour le rappel. Alt-J a enchaîné coup sur coup Left Hand Free, In Cold Blood et Breezeblocks, ce qui a survolté la foule encore davantage. Et je suis convaincue que lorsque le public entonnait en chœur les paroles « please don’t go, I love you so» tirées de la chanson Breezeblocks, certains en pensées les adressaient au groupe.
Dans son ensemble, la performance donnée par Alt-J était amplement à la hauteur de mes attentes. Il y a dans leur musique une qualité intrinsèque, quelque chose qui vient vous saisir le cœur et vous emporter dans mille et une rêveries, et cette qualité était tout aussi présente en concert. Et avis aux intéressés, ils seront présents au Festival d’été de Québec le 5 juillet.
Crédit photo © Laura Choquet/MatTv.ca
Texte révisé par : Annie Simard