Impact, réflexion et éloquence
Par : Marie-Christine Jeanty
Après la pièce Verdict, construite autour de plaidoiries de causes célèbres, les productions Agents doubles, nous reviennent avec Aux grands maux, les grands discours, un collage d’extraits de discours marquants de l’époque contemporaine. Les paroles de Mère Teresa, Winston Churchill, Charles de Gaulle, Georges Patton, Elie Wiesel, Emmeline Pankhurst, Gisèle Halimi, Simone Veil, Joséphine Baker, Barack Obama, Martin Luther King, Albert Camus, Malala Yousafzai, Jacques Chirac, René Lévesque et Michèle Lalonde. entre autres, sont ainsi assemblées autour de thèmes porteurs (pauvreté, féminisme, racisme, droits de la personne), judicieusement mises en contexte et livrées par des interprètes convaincants, émeuvent autant qu’elles portent à réfléchir sur les questions toujours aussi actuelles qu’elles soulèvent.
Les quatre interprètes: Marc Béland, Naïla Louidort, Dorothy Berryman et Martin-David Peters sont grandioses dans leur performance avec des nuances dans l’interprétation. Il nous ont fait revivre toutes sorte d’émotions et revenir sur des pans de l’histoire plus sombre (pensons notamment à Hitler). J’ai eu un coup de cœur pour Naïla Louidort en Gisèle Halimi mais chacun d’entre eux arrive à vous amener avec eux dans les envolées lyriques et l’éloquence de ces discours marquants. La mise en scène avec les vidéos contextualisant les textes est un cadre important et ajoute à la réflexion vers laquelle ce spectacle nous pousse: prenons nous tout pour acquis? Avons-nous réellement appris de l’Histoire? Avons-nous mis l’indifférence de côté? Tant de questions me viennent à l’esprit après avoir assisté à ce magnifique spectacle bien ficelé.
Rémi Villemure s’est chargé d’adapter ces textes pour avec la directrice artistique Luce Rozon et la metteuse en scène Marie Guibourt, il a choisi les passages qui trouvent une forte résonance dans le Québec – et le monde – d’aujourd’hui. Ce spectacle, nous rappelle avec brio que si le verbe bien manié peut apporter l’espoir, il peut aussi faire naître les pires atrocités. Un spectacle à voir. Il est présenté au Gèsu jusqu’au 10 février et sera ensuite en tournée dans le reste du Québec.