Critique du spectacle de Basia Bulat avec Serpentwithfeet en première partie
Par : Annie Dubé
Ce n’était pas salle comble, mais le public a paru comblé de voir Basia Bulat revenir franchir la scène dans le cadre du Festival de Jazz de Montréal lors de son concert au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts.
L’ambiance était d’abord timide lors de l’arrivée de Serpentwithfeet en première partie. L’artiste et son DJ ont tous deux su attendrir le public rapidement, tant par leur présence sur scène que par leurs adresses à la foule. Cette dernière se réchauffait sous les multiples encouragements à être démonstratifs, avec un petit mouvement de tête ou un claquement de doigt. La foule a embarqué ! Sa voix est quelque chose, une sorte d’entité hybride qui voyage là où l’émotion se dirige. L’authenticité se fait sentir sous ses airs de performers. On le perçoit à la fois fort et vulnérable. De plus en plus, l’amour du public s’exprimait sans retenue, et lorsque le duo a quitté la scène, le public en redemandait.
C’était le moment d’un long entracte de 30 minutes, un étrange moment de repos alors que la soirée qui commençait tout juste.
Mais l’attente aura valu la peine une fois que la tête d’affiche Busia Bulat est finalement arrivée sur scène, accompagnée de ses 3 musiciens rock et d’un quatuor classique de cordes. Comme l’a dit en blague la chanteuse folk, c’est ce mélange de styles qui se transforme en jazz. Et elle n’avait pas tort, cette synergie a eu comme résultat de nous combler de beauté, sonore et visuelle.
Avec sa voix profonde et son enthousiasme charmant qui coule de source, elle semble tout à fait à l’aise et heureuse d’être parmi nous, entièrement présente, tout sourire. Elle a même sorti son meilleur français pour remercier le public, ajoutant encore une dose de charme à cette soirée qui devenait définitivement de mieux en mieux.
Basiat Bulat : un jazz composé de folk, de rock et de classique
Il y avait quelque chose de magique à voir les musiciens qui l’accompagnaient, et à percevoir la joie sur leur visage. Ils n’étaient pas qu’accessoires, ils ont même pu lors de la toute fin avoir chacun un petit moment solo à tour de rôle, pour saluer la foule et se voir reconnus comme des contributeurs qui portent tous en eux (et leurs instruments!) un petit morceau de cette belle soirée. Vraiment, il fallait particulièrement voir le violoncelliste Jean-Christophe Lizotte sourire lorsqu’il lisait la prochaine note qui s’en venait sur sa partition : ça respirait le bonheur du moment présent. Inspirant !
Cette incroyable quantité de talents réunis autour de la chanteuse hors pair a vraiment créé l’évènement, même si on se doute bien qu’un solo de sa part n’aurait pas déçu, tellement elle rayonne et émeut. Tout en connectant avec le public, elle lui communiquait son plaisir spontané d’être à nouveau parmi lui.
Vive les artistes qui osent se payer un tel rêve musical en sortant de leur formule traditionnelle. La salle avait beau avoir de nombreux sièges vides, les cœurs étaient remplis en sortant de là en fin de concert. On espère que le festival l’invitera à nouveau !
Crédit photo de couverture : Page Facebook de Basia Bulat / @chillrobbieg
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