Réflexions sur le désir
© Valérie Remise
Par : Stefan Puchalski
Les éléments sont pourtant réunis pour en tirer une bonne pièce de théâtre. Tout d’abord, la mise en scène est ingénieuse. C’est un jeu de rideaux de grande hauteur qui créent des espèces de jeux partout dans la maison familiale, ce qui permet aux personnages d’occuper la scène tandis que d’autres peuvent se cacher derrière des rideaux. Ensuite, il y a les cinq comédiens qui dominent la scène. D’abord, Anita (jouée par Louise Laprade), matriarche de la famille, qui vient de subir un anévrisme et qui restera silencieuse jusqu’à la fin de la pièce ou presque. Ensuite, il y a ses deux filles, Florence (jouée par Évelyne Rompré) et Lili (jouée par Julie Le Breton). L’une va s’occuper seule de sa mère; l’autre va rentrer à la maison après 15 ans d’absence, riche de sa carrière d’actrice et de productrice pornographiques. Entre-temps, Florence a eu l’occasion de se lier à James (joué par Brett Donahue), ancien combattant canadien confiné à la maison. Ils ont eu un enfant, Isaac (joué par Gabriel Favreau), dont la personnalité déborde l’emprise de ses parents. Parfois, les comédiens surjouent surtout les personnages de Florence et d’Isaac, mais sans doute que c’est voulu.
© Valérie Remise
Enfin, la sexualité de la pièce déborde. La carrière de Lili en est pour quelque chose. Pour de différentes raisons, les quatre autres personnes se mesurent à elle, et tous ont trouvé le moyen de suivre ses exploits. Par contre, il faut un doigté exceptionnel pour parler de la sexualité et du regard de l’homme sur la femme sans tomber dans des lieux communs. Corps célestes ne fera pas d’exception.
Pour reprendre un mot de Nelligan :
Qu’est devenu mon cœur, navire déserté?
Hélas, il a sombré dans l’abîme du [cliché].
À l’affiche chez Centre Théâtre d’Aujourd’hui jusqu’au 15 février.